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Rubrique Soit dit en passant

Nobel de la paix : mérite et contexte !

Autant le dire tout de suite, il n’est pas question de bouder mon plaisir ou de regarder d’un œil suspect le dernier prix Nobel de la paix. La tellement belle, noble et illustre reconnaissance que se partagent cette année un médecin congolais et une femme irakienne. Pas question de déconsidérer le mérite en tant que tel et de ne tenir compte que du contexte dans lequel le célèbre prix a été attribué. La presse occidentale ne s’est pas privée, c’est vrai, de laisser entendre que ladite distinction et les présents lauréats ne pourraient totalement voler la vedette aux stars victimes de producteurs fâcheusement libidineux puisqu’elle aurait été inspirée par le scandale né de l’affaire Harvey Weinstein. Comment aurait-on pu laisser passer l’octroi du prix sans rappeler la fameuse effervescence qui s’était emparée de plateaux hollywoodiens et de célèbres actrices tardivement éveillées à la dénonciation ? Un gynécologue, Denis Mukwege, qui met énergie et engagement au service parfois d’une impossible reconstruction. Qui se consacre à la remise en état d’âmes et de corps abîmés. Ceux de toutes ces femmes victimes de violences sexuelles en RDC, son pays. Nadia Murad, elle, l’ancienne jeune fille yézidie, transformée en esclave sexuelle par les barbares de Daesh, exposée sur les marchés montés par les monstres violeurs en vue de vendre, de revendre ou d’échanger leur proies entre geôliers avides de sexe qui, dans la guerre qu’ils menaient contre le reste d’un monde décrété par eux «hérétique», n’ont à aucun moment perdu le nord. A l’affût de la moindre forme féminine, ils ont décrété qu’avant de foncer à la conquête de l’univers, il fallait régner sur les corps impuissants de femmes anéanties et à bout de force. Ce Nobel 2018, par le biais de ses récipiendaires, vole au secours de femmes que l’on n’évoque qu’accessoirement, y compris celles qui ont encaissé dans leur chair les retombées des printemps arabes. A se demander ce que ces dernières ont gagné des mouvements de contestation dans lesquels elles ont activé en force, quand elles ne les ont pas initiés. De ces contextes-là, les viols massifs restent méconnus.
M. B.

 

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