Quelqu’un me disait il y a quelques mois que les membres du Conseil scientifique arrondissaient méchamment les angles en décrivant la pandémie comme en grande partie maîtrisée. Ils le feraient pour ne pas contrarier l’autorité et surtout dans l’espoir qu’en donnant un aperçu satisfaisant de la situation sanitaire, on penserait inévitablement à les en récompenser.
À les gratifier pour le sérieux et l’énergie dépensée au cours de leur mission, en les élevant à un statut autant avantageux financièrement qu’ouvrant la voie à davantage d’influence et de mainmise sur le secteur. Ainsi, certains de nos précieux savants seraient plus branchés politique et promotion sociale et financière que concentrés sur la gestion de la pandémie. Faut-il accorder du crédit à ceux de leurs confrères, rodés aux calculs internes à la profession et aux ambitions qui naissent au cœur dudit comité ? Il y aurait selon quelques témoignages, sérieusement argumentés, de fortes probabilités que les visées de chacun soient encouragées par la situation qui prévaut et qu’impose, non pas la Covid-19, mais la course aux privilèges qu’encouragent certaines conjonctures. Selon certaines indiscrétions, les calculs ne connaîtraient aucun répit. Si le contexte actuel ne fragilisait pas autant le pays, personne ne trouverait à redire et j’aurais personnellement fortement applaudi le fait que des profils, présentés comme au top de la connaissance, se positionnent pour plus de distinction. Seulement voilà, le ministre de la Santé étant toujours en place, cela veut dire qu’il bénéficie toujours de la confiance de ses supérieurs. Nos «savants émérites» devraient, par conséquent, revenir à leur mission initiale et confier l’information et la sensibilisation à ceux qui savent y faire et surtout ne partagent pas les ambitions qui naissent en leur sein et entament enfin la prise en charge effective du mal qui sévit et dont il ne sert à rien de cacher la sévérité aux Algériens.
C’est vrai, pourquoi porter une bavette, se priver d’étreindre les siens ou s’obliger à se laver les mains alors qu’un coup on vous dit que tout va bien et un autre que le virus et ses variants progressent ?
M. B.
