On ne prévoit rien. On attend !

Quand des informations, pas très rassurantes, nous parviennent à propos de ce qui se profile à l’horizon Algérie, en panne d’idées pour se sortir des problèmes qui menacent son équilibre, on se surprend à ne plus compter les raisons impérieuses qui sèment la panique chez le  lambda. Il arrive assez couramment que l’on reproche à l’Algérien d’être devenu amorphe. Une espèce de tube digestif qui ne pense qu’à se remplir le ventre à défaut de réagir sur ce qu’il encaisse au quotidien. Et pourtant ! Comment se le représenter en total assisté alors qu’il s’épuise à trouver les solutions qui s’imposent pour sauver des malades que le Covid terrasse quand ils manquent d’oxygène ? Il est vrai qu’en temps d’opulence, on aime à penser que rien ne peut nous arriver, que l’on est à l’abri de tout et que les problèmes ont été créés pour les autres. Mais une fois passée l’euphorie, parce qu’elle passe fatalement, quand le besoin s’en prend aux ventres les plus vulnérables, on se fait sceptique à l’idée qu’un plan B ait été envisagé pour échapper au pire, comme à une explosion populaire qui enfoncerait plus le pays qu’elle ne pousserait au changement !  
Il y a ceux qui, se voulant plus réconfortants, tentent, inlassablement, une approche optimiste à coups de pronostics qui gomment les lectures jugées improductives dès lors qu’elles exacerbent la panique dans les milieux les plus fragilisés par la précarité. Oui, mais voilà, ce n’est pas parce que l’on ne veut pas que les choses s’aggravent qu’elles ne vont pas s’aggraver ! Lorsque les cours du pétrole s’effondrent et que l’on ne réfléchit pas au meilleur moyen de  gérer le manque, le fait de parier sur l’hypothèse qu’ils pourraient miraculeusement repartir à la hausse ne va pas plus convaincre ceux des sceptiques qui ne crient pas au loup pour le plaisir. Quand il est au plus haut, les pouvoirs publics en usent à l’excès pour contenir une colère dont ils ignorent tout de l’issue qu’elle peut réserver.
Tout rapporter à ces forces occultes qui nous feraient boire la tasse pour notre trop faible engagement religieux ? Il y en aura toujours qui s’accommoderont de conclusions aussi fumeuses !
M. B.