J’en parle, aujourd’hui, pour marquer le coup plus que pour débattre de négation ou de déni. Parce que ce mercredi est une journée particulière pour elles. En attendant d’y revenir avec davantage d’arguments. De ceux qui soulignent, entre autres, la désolation dans laquelle est volontairement plongée notre culture.
Aujourd’hui, 9 octobre 2019, sort dans les salles de cinéma de l’Hexagone, mais pas que, Papicha, le film de Mounia Meddour, la digne fille de son défunt père !
Elles sont reçues sur tous les plateaux télé, reconnus compétents en la matière ! Quand on le dit en ces termes, on comprend que les choses se passent ailleurs et pas chez nous. Les nôtres, n’étant ni compétents ni connaisseurs comme ils devraient l’être, mais, surtout, alignés sur les semeurs d’interdits, font mine d’ignorer l’évènement qui aurait mérité qu’on le fête avec les honneurs. Une sortie en Europe et, notamment, en France et au Brésil qui fait la part belle au talent, à l’engagement et au mérite des actrices et de la réalisatrice, toutes Algériennes. Mon collègue et ami Hassan Zerrouki en a parlé il y a quelques jours avec amertume.
Il a émis des hypothèses tout à fait crédibles sur les raisons qui ont fait que l’on en ait interdit la sortie en Algérie.
Ailleurs où l’on fait, volontiers, un pied de nez à l’ignorance s’organisent des plateaux télé autour de la réalisatrice algérienne, de son héritage artistique et de son investissement au profit de la mémoire et de la notion de transmission combattues dans son pays d’origine par ceux que dérange l’évocation du terrorisme islamiste et de l’immonde tragédie qui a fait 200 000 morts, comme c’est le cas dans Papicha.
Un film qui rappelle le drame, pour que nul n’oublie, et éclaire une opinion internationale peu instruite de la barbarie intégriste vécue par les Algériens et du combat particulièrement héroïque des algériennes. De celles qui luttent pour s’émanciper dans un pays où le combat, dans ce sens, n’est évident que pour celles et ceux, conscients que la libération d’une nation passe par celle de ses femmes, et que tout combat, dans ce sens, relève des causes les plus nobles.
M. B.