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Rubrique Soit dit en passant

Parler dans la langue du Coran !

Dans le cas où les haut-parleurs des mosquées ne suffiraient pas, les télés et les radios se chargent de vous rappeler votre devoir religieux en tentant de vous le faire entendre dans un arabe dit classique. Pas dans un parler algérien, non ! Dans celui qui se rapprocherait plus, insiste-t-on, de la langue du Coran. 
Certains des téléspectateurs sont encore plus critiques à l’égard de l’audiovisuel dit national. Ils ont remarqué que les pubs étaient toutes conçues avec des intervenants qui parlent algérois au mépris des Kabyles et des gens de l’intérieur ou du sud du pays. Ce qui justifierait, selon une lectrice, le rejet de la part de ces derniers d’une pseudo-élite algéroise. 
Cette remarque m’a été faite dans un courrier en réaction à un billet qui privilégiait le «sbah el khir» au «salem aâlikoum» ! Cela faisait longtemps que je ne partageais plus avec vous certaines lectures de courriers qui interpellent  quand ils n’invitent pas à la réflexion. Je me souviens avoir trouvé émouvant  le message que je me propose de publier. 
La lectrice, traductrice-interprète dans un pays étranger, n’a pas toujours l’occasion de s’exprimer dans sa langue maternelle. Voici ce qu’elle en dit : 
«Quand je rentre le soir, j'éprouve le besoin d'entendre parler arabe. Il y a des jours où je suis en manque. Vraiment en manque. Alors, j'appelle ma fille. J'appelle Alger. Juste pour dire ‘‘wachrakoum’’ et parler arabe. Je devrais plutôt dire ‘‘algérien’’. Mon frère, aussi, éprouve ce besoin.  Mais lui, il va à la mosquée le vendredi. Tandis que, comparée à lui, aujourd’hui, je serais qualifiée de plus ou moins mécréante.» 
Cet extrait de courrier que j’avais mis de côté dans l’intention d’en faire usage un jour  était un prétexte pour évoquer la difficulté qu’éprouvent beaucoup d’Algériens à échanger l’arabe dialectal algérien contre celui des livres qui ne devrait être réservé qu’aux études et pas s’imposer dans les relations publiques ou familiales. On entend parfois dans la rue ou chez des voisins  des enfants appeler leurs père et mère «abi et oummi».  J’en croise de plus en plus qui semblent avoir épousé l’identité et la méthode. 
M. B.

 

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