La rumeur avait commencé à courir selon laquelle on n'achetait pas de PCR pour des besoins d’économie. Ensuite, on a parlé de faibles quantités distribuées gratuitement à l’Algérie, en guise d’aide aux hôpitaux, et que ces dernières étaient détournées à des fins de revente au noir ou dans le meilleur des cas pour tester les proches.
Aujourd’hui, on attend le vaccin. Mais puisque la situation ne serait pas aussi alarmante que le prédisent ceux qui côtoient le mal au quotidien, il n’y aurait pas urgence à en importer pour tout le monde. On peut toujours s’inscrire et attendre. Certes, on ne nous le dit pas en ces termes mais quand on nous affirme, c’était encore le cas il y a quelques jours, que seules 5 personnes sont décédées du Covid en 24 heures, cela signifie clairement que le virus qui, ailleurs, emporte à tour de bras ne sévit pas ou a été vaincu chez nous. Par quel miracle ? Inutile de chercher plus parce qu’il serait miraculeux que le mal ait à ce point épargné le pays. Sinon comment expliquer que des variants britannique, indien, sud-africain, etc. aient réussi à franchir des frontières hermétiques, que l’on dit avoir sévèrement fermées ? N’est-ce pas que tous les experts ont vite conclu à propos du méchant virus, depuis qu’il s’est mis en tête de décimer, sans distinction, des populations entières, qu’il se transmet par la proximité, quand quelqu’un postillonne sur les gens qui l’entourent ou par contact direct ? Autrement dit qu’il ne voyage pas par les airs, sauf s’il est transporté par une personne contaminée, asymptomatique ou qui ne le dit pas ou que l’on n’a carrément pas testée ? On parle toujours, moi y compris, je le reconnais, d’une rue qui a renoncé à se protéger, sans chercher à en savoir plus et sans jamais se demander pourquoi.
Les Algériens ne sont pas plus suicidaires ni téméraires qu’on le voit ailleurs. Qui ne craquerait pas à force de se masquer, de limiter ses activités ou ses déplacements ? La déprime n’a ni couleur ni frontières quand l’enfermement s’impose et que la privation, la coupure, l’éloignement et la rupture avec les siens sont arrêtés à un haut niveau de la responsabilité.
M. B.
