C’est sympa d’entendre dire qu’il va y avoir plus de lits pour dormir durant la saison estivale. Huit hôtels et pas moins de trois mille lits. Comme si le tourisme se résumait à ça. Comme si les gens venaient visiter Alger juste pour y dormir !
A la condition expresse d’avoir où s’affaler un maximum. N’est-ce pas faire montre d’un mépris ahurissant à l’égard de ce qui pourrait marquer les esprits de ceux qui viendraient à la découverte d’un pays, voire de son âme ?
Je pensais à toutes ces choses magnifiques à valoriser pour promouvoir un tourisme digne de ce nom. Pour donner au monde qui nous préfère et de loin, qualité de service oblige, nos deux voisins immédiats une sérieuse envie de venir se perdre dans les ruelles d’Alger, riches de tant de bienveillance. Ce beau bâti qui s’entête à témoigner d’un passé et d’une mémoire à vite assumer pour moins compromettre l’avenir. De beaux hôtels ! On suppose, et on veut bien mais que faire des ordures qui chlinguent à chaque détour ? Pourquoi aucun responsable local ne parle de verbaliser les contrevenants ni ne veille à la propreté de nos villes ? A moins que la saleté ne soit vendue à l’étranger comme une marque incontestable de fabrique que rien ne pourrait déloger de là où elle s’incruste ? En admettant que les poubelles ne relèvent pas des mairies mais de Netcom qui, à en croire certains élus de mauvaise foi, roulerait pour sa pomme, les espaces verts sont, eux, délaissés faute de paysagistes dignes de ce nom.
De quelle autorité cette fonction relève-t-elle ? Parlons de l’horloge florale de la Grande-Poste. Elle est triste à pleurer alors qu’ils sont nombreux à faire semblant de s’en occuper. Ils y plantent des espèces qui ne résistent pas à l’indifférence d’un entourage peu dérangé par les odeurs d’urine qui font fuir le moins regardant d’entre les visiteurs.
Et personne ne vient jamais y rêver, encore moins y parler d’amour. Voilà qui devrait inspirer, autrement, des élus qui auront eu un mal fou à s’arracher à leurs honteuses guitounes où il ne manquait plus que 5 ou 6 chèvres et une dizaine de poules pour faire couleur locale et se rire d’un artisanat venu d’ailleurs.
M. B.