On dénonce jusqu’à l’usure le dessein injuste qui inflige, par exemple, aux administrés d’une wilaya un responsable et un cabinet composé par ses soins dont on se doute qu’il ne leur sera d’aucune efficacité. Parce que pour être performant, il faut en avoir la détermination et porter en soi un certain nombre d’initiatives. Le peu d’enthousiasme manifesté par des dirigeants locaux sans épaisseur face à la lourde tâche qui les attend envenime les rapports qu’ils n’entretiennent pas avec leurs concitoyens. Lesdits représentants de la haute autorité ne s’étonneront pas que la colère gronde à proximité de leurs bureaux. Que la révolte déborde un matin pour dire basta à l’incurie et à l’insupportable césarisme qui se jouent, à demeure, de l’équilibre social. Lorsque l’on regarde la façon dont évolue une situation dans un environnement comme le nôtre, on se surprend à penser qu’il y aurait de quoi flinguer le moindre espoir de faire autrement ou de rêver à un monde pourtant pas si compliqué à organiser. C’est toujours pareil ! On affirme nettoyer. On assure sanctionner. On jure ses grands dieux s’inquiéter et vouloir protéger ses administrés, lorsque réapparaissent, par exemple, ces maladies comptabilisées comme quasi moyenâgeuses par des scientifiques passés, depuis, à d’autres conquêtes médicales. Un mal dont on devrait avoir honte de prononcer le nom dans un pays comme le nôtre qui prétendrait volontiers être à la pointe de la recherche. Il s’agit là de mots censés calmer momentanément des appréhensions dont on ne se préoccupe pas d’ordinaire. Dans les quartiers qui abritent l’argent et l’élite, les ordures qui jonchent le sol ne font sursauter ni les riverains ni les chefs locaux, pas heurtés le moins du monde par l’image que renvoient ces belles maisons de maîtres censées abriter la crème des Algériens. Des familles qui font mine de jongler avec le raffinement. Faire montre de fermeté auprès de contrevenants impénitents, ce n’est définitivement pas dans la culture de ceux nommés pour gérer la maison Algérie. Pourquoi vouloir à tout prix secouer le cocotier quand on pense beaucoup plus intéressant d’assurer son propre avenir ?
M. B.
