Il est donc si loin que cela le temps où l’on considérait que la presse algérienne était le dernier rempart contre le terrorisme ? Aujourd’hui, nous découvrons, grâce à un planqué d’hier, que les journalistes d’alors n’ont pas fait le boulot. Pas belle la courageuse tendance à dénigrer une corporation parce que l’on n’a, soi-même, pas été digne d’elle et encore moins des héros qu’elle a donnés. Comparer les journalistes d’aujourd’hui à ceux des années 90 dont on dit, toute honte bue, qu’ils n’ont pas été à la hauteur. Facile à dire quand on a soi-même joué contre la cause ! Voilà que l’on se réveille, soudain, avec l’envie de prendre une revanche contre ceux qui ont bravé la mort et une terreur incomparable avec celle que l’on impute à un système qui, certes, n’est pas un exemple en matière de pratiques démocratiques, mais qui n’égorge pas. J’ai commencé à parler, hier, des véritables traîtres à la cause, de ceux qui n’ont pas su ou n’ont pas eu le courage d’affronter le danger durant la décennie rouge et qui, pour se dédouaner, s’aventurent à mettre toute la presse dans le même sac qu’eux.
Des journaleux parmi tant d’autres, nourris à une même idéologie. Celle qui conditionne à débiter de sulfureuses théories sur ce bas monde qui oublie de tourner comme il le devrait, c'est-à-dire de la façon tordue qui lui est dictée. Des individus dont je ne donnerai pas le nom, non pas parce qu’ils me font peur, mais parce que si, durant toute leur carrière, rien ne les a sortis de l’anonymat, il n’est pas question que je le fasse.
J’ai en principe pour habitude de ne pas parler de ma profession ni du dur métier que c’est d’informer, sinon parfaitement, du moins correctement. Je n’ai pas plus l’habitude de parler de mes confrères sauf quand ils poussent la chansonnette en faveur de l’inconcevable ou disent leur fascination pour les indéfendables théoriciens du terrorisme barbare des années 90.
Ceux qui n’ont pas vaincu et dont l’échec est resté en travers de la gorge de leurs partisans ! Les qui-tue-quistes, qui sont ouvertement montés au créneau, sont connus ! Même si parmi ceux-là le triste sire auquel je pense aujourd’hui n’était pas une voix qui comptait.
M. B.
