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Rubrique Soit dit en passant

Un harem pour une miss !

Elle vous enterre quand vous dénoncez les agressions à son encontre et que vous vous démarquez des procès qui lui sont faits. Certes, le rejet de l’autre et l’intolérance ne sont pas dans nos gènes, mais ils sont cultivés à dessein. Ce n’est pas comme si les Algériens aimaient spontanément leur prochain et en particulier ceux qui ne leur ressemblent pas. Mais là n’est pas l’objet de ce billet. Je voulais parler de ce que la jeune miss avait préféré approuver sur un plateau de télévision. Elle aurait pu saisir l’occasion de sa médiatisation pour revendiquer son émancipation. Elle défend sa couronne, pas son statut de femme légalement privée de ses droits par un code de la famille indigne qui révèle le rôle infâme joué par celles et ceux qui l’ont voté en juin 1984. 
Elue pour relayer un discours rodé à l’usure, tout juste idiote ou opportuniste qui sait où couche le lièvre ? Je n’ai rien contre les concours de beauté. Mais, qu’une femme, dont on attend qu’elle relaye les attentes de ses congénères en matière d’égalité et dénonce les discriminations dont ces dernières sont victimes, cautionne la polygamie, cela renseigne tristement sur le chemin à parcourir pour une prise de conscience qui milite en faveur d’une émancipation effective. Et quand la jeune demoiselle acclame la polygamie, elle est fortement félicitée par une assistance et un animateur ravis de la tournure prise par la situation. Lui aussi applaudit. On ne lui a pas enseigné la neutralité. Débordé par ses propres émotions, il opine du chef et rit à gorge déployée.  Ce que n’auront pas publiquement relevé les associations censées protéger les femmes des violences qui leur sont faites et les éclairer sur les reculs renforcés par les silences qui leur sont imposés, c’est la manipulation à laquelle une jeune fille fraîchement élue miss beauté s’expose au cours de l’exercice, lorsqu’elle dit accepter une, deux, trois coépouses pour satisfaire la demande d’un époux, affirmé aimant, pour se soumettre à la volonté d’un homme plus coureur de jupons que soucieux de traduire dans les faits les recommandations hypothétiques d’un Dieu pas très amical à l’égard des femmes.
M. B.

 

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