Je ne le crois pas ! Ahurissant ! Plus ça va et plus on a de chances de rompre avec les moyens modernes de communication. La télé ne suffit plus. La radio non plus. A présent, c’est à la mosquée que nos responsables se précipitent pour faire entendre raison et sensibiliser les fidèles aux règles élémentaires d’hygiène.
En même temps que l’on trouve la situation affligeante, on se dit que, peut- être, ce n’est pas une si mauvaise idée que cela. Tout le monde sait que le sacrifice n’est pas une obligation religieuse mais tout le monde s’entête à faire comme si. L’alibi reste donc cet Aïd au cours duquel chaque adulte qui s’empare du couteau se pense en devoir de transmettre le sens, tout à fait faux, du sacrifice à des jeunes qui voient dans le rituel en question un acte viril.
Un temps de communion quelque peu malsain dans le sens où il renvoie une vision d’adultes pataugeant dans le sang de bêtes à terre avec le sentiment d’avoir égorgé tel que recommandé et souscrit avec succès au rite d’Abraham. Pendant ce temps de fiévreuse concentration pour les fils d’Abraham, personne ne pensera à ce que ledit sacrifice engendre comme dégâts au niveau sanitaire. Sauf que l’intervention de l’imam suffit à faire la leçon de l’hygiène et que ce n’est pas à un responsable du ministère du Commerce de s’en occuper, même si l’on juge utile de confier aux fidèles que l’on est soi-même du bon côté du manche.
Non pas que ce ne soit pas une bonne idée d’avoir recours à tous les moyens pour gérer la débandade de ses ouailles. Mais dans ce cas précis, ce n’est pas au département du Commerce d’aller discourir dans une mosquée, mais à celui censé conduire la prière d’animer la séquence sensibilisation. Il ne se passe décidément plus un jour sans que nous ayons l’occasion d’apprécier combien à travers les troupeaux qui fleurissent çà et là s’exprime la mission de Panurge d’occasions. Prières de rue et détournement de revendications de populations en panne de leaders locaux. On devine aisément les profils des gourous qui ont gagné certains responsables à leurs thèses. Mais céder à la certitude de tout régler par le prêche ?
M. B.
