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Rubrique Soit dit en passant

Une décennie en enfer. Comment oublier ?

Mettre les mots sur le danger et sur sa propre vulnérabilité. Vivre et affronter le monde dans une confusion faite d’incertitudes, mais aussi de convictions telles que la seconde vague meurtrière, la barbarie intégriste aura reculé face à la résistance d’Algériens qui n’avaient pas de pays de rechange et donc plus rien à perdre. 
Le mois de novembre me plonge dans une espèce de mélancolie dont je n’arrive jamais à éclairer les contours. J’ai commencé hier à parler de Maintenant ils peuvent venir, ce film bouleversant de Salem Brahimi qui, à travers ses deux principaux personnages, déroule le fil d’un drame nulle part encore égalé. Une tragédie qui a porté la discorde à son paroxysme et divisé les familles avant d’annihiler leurs espoirs et d’amputer une grande majorité d’entre elles d’un enfant, d’un mari, d’un père, d’une mère, d’un frère ou d’une sœur. Une décennie effroyable durant laquelle des monstres sanguinaires ont, sans faire de quartiers, semé l’effroi et  décimé le pays.
Rachida Brakni pour Yasmina et Amazigh Kateb pour Noureddine, mais aussi Mohamed Ali Allalou dans le rôle de leur ami syndicaliste Salah et tous les autres fonctionnaires qui ont regardé, impuissants, démembrer leur pays.  
 Yasmina et Noureddine ou l’histoire d’un amour contrarié qui aura vécu d’hésitations, de malentendus et de négation avant de donner la vie à l’ombre de la menace et au son des exécutions. Un amour fécond, bercé par une admiration mutuelle qui puise sa force dans la résistance au terrorisme islamiste. 
Tout est donc rendu possible dans cet émouvant témoignage-fiction, y compris lorsque le deuil frappe et s’impose dans la durée. Un film dans lequel on regarde, révoltés, l’administration reculer, céder de son autorité et, contre son gré, passer le flambeau à l’ennemi qui occupe aussitôt le moindre espace déserté. Près de 20 ans après, les mémoires refusent le déni. Elles ne se sont pas assoupies. 
Des livres et des films, il y en aura encore qui nourriront la mémoire collective là où tout devient tributaire du bon vouloir et souvent même de la condescendance de celui qui détient l’autorité. 
M. B.

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