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Rubrique Sports

Alors que Charaf-Eddine Amara prépare sa ré-investiture Belmadi dénonce la mainmise des «bras longs sur l’arbitrage»

Long week-end de l’Aïd et beaucoup de faits se sont produits dans le ciel du sport algérien, en football particulièrement, avec les annonces du BF de la FAF, les premiers verdicts prononcés par la Fifa dans l’affaire du match Algérie-Cameroun et, enfin, la sortie «explicative» de l’entraîneur des Verts, Djamel Belmadi, sur une radio française.
Alors que le calendrier des assemblées générales de l’instance du football national a été revu et corrigé, l’élection d’un nouveau président et son bureau étant repoussée d’un mois, il se confirme que le président démissionnaire ne partira pas. Malgré les «assurances» affichées à la fin du mois de mars, Charaf-Eddine Amara «brode» un scénario pour aller au-delà du…31 mars dernier, date à laquelle il avait annoncé qu’il écourtait son mandat pour ouvrir la voie à de nouvelles élections. Un agenda ayant même été affiché sur le site de la fédération quand le président qu’on pensait sortant multipliait les déclarations sur ses intentions de partir sans regarder derrière lui.
C’est devant sa porte que le patron de Madar a entamé la purge en écartant ses deux principaux «perturbateurs», Amar Bahloul et Mouldi Aïssaoui, congédiés de l’instance exécutive. Cette paire sera interdite d’exercer des fonctions au sein du BF. Le premier nommé qui a «simulé» une mission au Caire a fini par envoyer, à la surprise générale, sa démission du BF pour demeurer président de la Ligue régionale d’Annaba. Aïssaoui, quant à lui, fragilisé par la «double trahison», s’éclipsera depuis le 18 avril, où Amara a tenu une première réunion du BF post-démission, laquelle avait conclu à un processus qui devait s’achever début juin. Depuis, l’ancien dirigeant du CRB a pris son bâton de pélerin et a suivi la consigne ministérielle. Celle d’œuvrer à saborder les dernières velléités du «clan Bahloul» et de repenser à sa ré-investiture. Par petites doses de déclarations nocturnes, Charaf-Eddine Amara confiera son intéressement à une poursuite de son mandat. Comment et pour quel objectif ? Amara n’en dira pas plus. Sur le «terrain», il sollicitera le MJS pour faire valider la «jurisprudence». En actes, cela se justifia par l’autorisation accordée à certains cumulards de légiférer avant de rentrer dans leurs ligues d’origine. Nous nommons Yacine Benhamza (Saïda), Rachid Oukali (Alger) et Djilali Touil (Chlef) qui avaient voté en étant déjà démissionnaires. Une infraction que le ministre de tutelle dit accepter pour l’intérêt du football. Une manière de valider la prochaine élection de… Charaf-Eddine Amara qui composera une nouvelle équipe fédérale qui sera plus réceptive à ses recommandations ? Sous cette configuration, les (autres) prétendants à ce scrutin très spécial partent déjà battus…

Belmadi et l’Algérie à l’écoute de Yaoundé…
Pendant que le président démissionnaire s’organise, les coups anti-Belmadi continuaient à pleuvoir. Il ne se passait pas un jour sans que des déclarations, des écrits de presse et des insultes tentent de prouver que l’entraîneur algérien est un raciste. Que l’Algérie n’a rien d’un pays d’Afrique. Bien sûr qu’il ne s’agit que de pantins qui œuvrent sous l’ombre de l’oncle Samuel, peut être même sans son aval. Mais, à les lire et entendre, on maudirait le jour où Djamel Belmadi a décidé de défendre le football africain en expliquant que cela passerait par l’assainissement de ses fondements. Un continent qui se complaint à être bercé par la corruption et les influences extrasportives où l’homme en noir, sans jeu de mots, fait la pluie et le beau temps. Une misère footballistique qui a coûté au football africain du temps, de l’argent et beaucoup de sueur. C’est quand même incroyable qu’un propos à l’encontre d’un arbitre qui a mis fin au rêve de tout un peuple dépasse le cadre du sport et de l’esprit sportif pour nager dans des histoires que l’Algérien vomit pas nature. Surtout que ce sont des Camerounais, pas visés par les flammes de Belmadi, qui y apportent l’ingrédient inflammable.
Après les 50 minutes accordées à FAF TV, dont 90 secondes jugées «blasphématoires», le sélectionneur algérien s’est donné rendez-vous lundi, premier jour de l’Aïd, pour remettre certains à leur place. Interrogé par RMC, lors d’une émission où il s’était déjà exprimé au sujet de l’attaquant Andy Delort, mais surtout sur sa relation avec l’entraîneur du Gym, Christophe Galtier, Belmadi a soufflé sa colère sur un sujet qui a tourné au ridicule. «Je n'ai pas de problème à reconnaître mes erreurs, concernant mes récentes déclarations sur Gassama, j'estime qu'elles ont été mal interprétées et sorties de leur contexte, mais sur le fond, je pense que j'étais obligé à lui signifier mon point de vue. Au moment où je lui ai parlé à l'aéroport, il était froid, il n'a même relevé la tête et n'a dit aucun mot. Je pense que le problème de l'arbitrage en Afrique est profond», dira-t-il dans l’émission «Rothen s’enflamme».
Et de se lancer dans un réquisitoire contre ceux qui ont voulu pousser vers le pourrissement. « Quand tu t'exprimes avec le cœur, directement, on va se fonder sur la forme, prendre des petits mots et laisser le fond, sortir les mots de leur contexte... tout ça me conforte dans l'idée de ne pas m'exprimer. (...) Les propos qui ont fait polémique, c'est 3 minutes sur 50. Des fois, il faut faire preuve d'un peu plus de déontologie journalistique et éviter de sortir les mots de leur contexte parce que ça peut créer de l'ambiguïté ou du mal entendu. À ce niveau-là, qui concerne des nations, on ne doit pas être trop léger ou inattentif dans l'analyse des propos», convient-il à souligner. Avant de s’employer à dégonfler un ballon qui a fui le rectangle vert. «Ce qui m'a dérangé, parce que je suis attentif à ce qui se dit, c'est que j'ai vu que même le café millefeuille avait fait le tour du monde! Ça me fait mal de me rabaisser à ce point pour expliquer ça. Ça aurait pu être un thé avec une tartelette!», ironise Belmadi qui a rappelé l’incident de l’aéroport en tentant de faire le parallèle avec d’autres «mots durs» exprimés par des gens célèbres mais qui sont restés dans leur contexte. «Moi, c'est le fond qui m'intéresse, comment faire progresser notre arbitrage. Vous vous rappelez quand Thierry Roland avait dit ‘’vous êtes un salaud’’? Il a parlé avec son cœur, c'est le football. Moi, je lui ai dit ce que je pensais à cet arbitre-là, parce que je pensais qu'il nous avait lésés. Gassama était affalé dans un salon à l'aéroport, il n'a pas dit un mot quand je lui ai expliqué ce que je pensais. Le problème est profond en Afrique, le concernant et concernant l'arbitrage. Son arbitrage n'était ni moyen ni mauvais, c'était encore d'un autre niveau ! (...) Il était d'une froideur totale, il n'a pas dit un mot.». Et de fermer cette parenthèse en assurant qu’il aurait peut-être contenu sa colère si le Gambien lui avait répondu. «J'aurais aimé que Gassama me réponde, me dise ce qu'il en pense, mais il ne m'a même pas regardé! Il faut connaître la donne du football africain pour savoir qui est Gassama et comment il est perçu. Le plus important, et je pensais que c'était clair vu que j'ai 46 ans et que je ne suis pas né hier, c'est que je ne prône absolument pas la violence.»

En place jusqu’en juillet 2023 ?
Toujours agacé par la tournure des événements, et pas encore définitivement remis de la désillusion, Belmadi n’en pense pas moins qu’il a dans le devoir de voir devant.
«On doit se remettre en question tous les jours dans la victoire comme dans la défaite. Cette idée de challenge de se relever, de redevenir fort, et reconquérir ce qu'on a perdu me tient à cœur. On va d'abord se relever tous ensemble, regagner, ensuite on verra», admet celui qui pense que l’Algérie attend que Gassama soit puni pour servir d’exemple à tous ceux qui oseraient voler le rêve des millions d’Algériens. Questionné sur le recours introduit par la FAF et s’il s’attend vraiment à ce que l’Algérie bénéficie d’un coup de pouce de la Fifa et rejoue le match contre le Cameroun, Belmadi a répondu. «Notre recours... le plus important pour moi, c'est qu'on prenne en considération une bonne fois pour toutes, que ça n'arrive plus jamais. D'autres sélections pensent pareil mais ne peuvent pas parler. Il y a une mainmise de ceux qui ont le bras long sur l'arbitrage. Il y a du trafic d'influence. (...) Ça fait partie de notre dossier mais ça fait surtout partie des priorités de la Fifa, Infantino en a parlé mais rien ne s'est passé», précise Belmadi qui confirme qu’il est toujours sélectionneur des Verts pour encore une année.
«Je n'ai pas encore prolongé avec l'Algérie. Ce n'est pas un contrat fermé, c'est un contrat moral. Pour autant, on fera les choses pour que je ne sois pas sans contrat pour des raisons juridiques évidentes. à la base, je voulais réfléchir après la Coupe du monde au Qatar. Ça aurait fait un cycle de 4 ans. Pour autant, le soutien du peuple et des dirigeants, cette idée de se relever, de repartir fort, tout ça me tient à coeur. On va se relever et on verra après pour l'avenir.» Avant de confier qu’il sera là «au moins jusqu'à la Coupe d'Afrique des Nations-2023.», fait-il savoir en avouant qu’il ne calcule pas, n’envisage pas de quoi sera fait son lendemain. «Je te jure que je ne me fait pas de plan pour l'avenir, je suis impliqué avec l'EN, on vit des moments difficiles je dois me concentrer sur ça actuellement.»
M. B.

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