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Fouad Allag (Milieu défensif du RC Relizane) : «Cela fait huit mois que je ne suis pas payé»

Dans le foot  moderne, le poste de milieu récupérateur est devenu essentiel pour l’équilibre d’une équipe. On n’imagine pas un Barça sans Busquets ou un Real sans Casemiro. La valeur d’un Pogba, d’un Kanté ne cesse de monter. Et que dire d’un Kaci Saïd hier et d’un Guedioura aujourd’hui ? Ces porteurs d’eau sont indispensables et en leur absence tout peut s’écrouler. A 34 ans, Fouad Allag est bien placé pour nous parler de ce rôle capital, sans oublier le RC Relizane, dans cet entretien très serein.

Le Soir d’Algérie : Dans le football moderne, le rôle de demi-défensif est devenu très important pour créer un équilibre. Est-ce vraiment un poste délicat et difficile ?
Fouad Allag :
Oui, si je dois en juger selon mon expérience, quand le milieu récupérateur est bon ou dans un grand jour, l’équipe effectue un excellent match.
L’arrière défend, l’attaquant est chargé de marquer mais le milieu récupérateur doit non seulement défendre, mais aussi amorcer les offensives, voire marquer aussi ?
Bien sûr, quand j’évoluais au CSC, on avait affronté le MCA, dirigé par le célèbre coach portugais Arthur Georges. A la fin du match, il n’avait pas hésité à déclarer à vos confrères de Compétition que le n° 20, c’est-à-dire moi-même, avait été la clef de la rencontre. D’ailleurs, si vous prenez les grands clubs, vous constaterez qu’ils ont du mal à évoluer sereinement en l’absence de leur milieu récupérateur. C’est le cas du Barça avec Busquets ou du Real avec Casemiro.
Justement, Zidane a récemment déclaré que le seul élément dont il ne pouvait se passer, c’est Casemiro.
Cela confirme bien le rôle prépondérant qu’il faut assumer à ce poste.
Il nécessite beaucoup d’efforts. Est-ce que vous vous entraînez plus que les autres avec des récupérations plus longues ?
Evidemment. A l’entraînement, je me donne à fond avec des siestes obligatoires pour bien récupérer et être prêt le jour du match. Et puis, on ne peut pas se permettre de faire des erreurs. Par exemple, quand on récupère un ballon, il faut en faire un bon usage sinon c’est une action ratée.
A 34 ans, cela doit être difficile d’assumer un tel rôle tant exigeant ...
Comme le dit si bien un proverbe bien de chez nous : ta jeunesse travaille pour ta vieillesse. Aujourd’hui, je n’ai plus mes jambes de vingt ans, mais avec l’expérience, je sais doser mes efforts et j’observe une hygiène de vie très stricte.
Au CSC, vous avez eu l’occasion d’être dirigé par un grand coach français, Roger Lemerre. Vous a-t-il amené un plus par rapport aux techniciens nationaux que vous avez connus ?
J’ai connu aussi un autre Français, Simondi. Mais en ce qui concerne Lemerre, soyons sérieux et objectifs. C’est un mondialiste et c’est autre chose que de remporter un trophée africain. Il avait une autre méthode de travail.
En quoi était-elle différente de celle des entraîneurs algériens ?
Lemerre savait motiver les joueurs titulaires. Avec les remplaçants, il avait l’art de les convaincre d’accepter ce statut et de les maintenir prêts à se donner à fond. En outre, au lendemain d’une rencontre officielle, les titulaires étaient soumis à une séance de décrassage et les remplaçants effectuaient un entraînement spécifique. Pour lui, il avait besoin de 25 joueurs, tous potentiellement titulaires. Ce n’est pas comme les entraîneurs en Algérie qui s’appuient sur onze éléments et les autres chauffent le banc sans matchs amicaux ou une possibilité de jouer et qui sont mécontents.
Revenons au RCR, cette saison l’objectif c’est l’accession ?
Bien sûr, plus que jamais. Le problème, c’est que nous n’avons pas eu une préparation d’intersaison. On a démarré directement le championnat. Ensuite, on a eu une cascade de blessés, notamment en milieu de terrain.
Mais après 12 journées, le RCR occupe la troisième place au classement et accéderait, si la Ligue 2  s’arrêtait aujourd’hui malgré cette surprenante défaite à domicile face à Larbaâ ?
C’était un mal pour un bien. C’était une défaite amère, mais cette «claque» nous a réveillés car après on a fait un grand match à Tlemcen et à El-Eulma où la pelouse était dans un état catastrophique. Le week-end dernier, on a battu l’OMA dans une rencontre spectaculaire que j’ai appréciée. On aurait pu les battre par six ou sept buts d’écart. On est sur la bonne voie.
Malgré les problèmes financiers ?
Tous les clubs sont en difficulté et nous encore plus parce que nous n’avons pas été payés depuis la saison dernière. Personnellement, cela fait huit mois que je ne suis pas payé. Le club me doit quatre mois de salaire de l’année dernière et, cette saison, quatre mensualités également.
Et comment arrivez-vous à survivre et à jouer ?
Pour le moment, c’est grâce aux primes de matchs. Mais on n’y peut rien. Il faut prendre son mal en patience.
Le prochain match de championnat vous propose un déplacement à Béjaïa pour affronter une JSMB qui a besoin de points pour échapper à la zone rouge.
Actuellement, nous totalisons 21 points et notre objectif est d’atteindre les 27 points à la fin de l’aller. Nous aurons également un déplacement chez l’ASMO. En fait, je pense qu’il nous suffirait d’avoir 52 points à la fin du championnat pour accéder.
La saison dernière, avec 50 points, vous aviez raté l’ascenseur de peu.
Oui, mais comme cette saison il y a quatre clubs qui accèdent, je pense qu’avec 52 points, ce sera tout bon.
Propos recueillis par Hassan Boukacem

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