Atlético Madrid-Juventus Turin
Revanche en l’air, retrouvailles Félix-Ronaldo
Vieilles rancunes et nouvelle rivalité au stade Metropolitano : l'Atlético
Madrid défie ce soir en Ligue des champions la Juventus Turin, son
renversant bourreau du printemps dernier, dans un choc des générations
100% portugais entre la star Cristiano Ronaldo et l'étoile montante Joao
Félix.
Les «Colchoneros», qui rêvaient de jouer la finale de C1 à domicile la
saison dernière, gardent en travers de la gorge leur élimination dès les
huitièmes.
La faute aux «Bianconeri» et à Ronaldo, auteur d'un triplé lors d'une
folle «remontada» en huitièmes de finale retour (3-0) après une défaite
2-0 des Turinois à l'aller.
Six mois plus tard, revoilà face à face deux des meilleures défenses du
continent, dès la phase de poules. Mais tous les regards sont surtout
braqués sur les deux attaquants vedettes de chaque équipe, équipiers en
sélection portugaise.
A l'Atlético, Joao Félix a rapidement pris la suite d'Antoine Griezmann,
parti à Barcelone, dont il a hérité du maillot N.7 et des prérogatives
offensives : en quatre journées de Liga, le Portugais a marqué un but,
délivré une passe décisive et provoqué un penalty.
De quoi justifier les 126 millions d'euros déboursés par l'«Atleti»,
record du club, pour cet attaquant mobile, rapide et technique (1,81 m,
70 kg). «Un crack est né», a même titré le quotidien sportif Marca, le
plus lu d'Espagne.
On en oublierait presque que le diamant formé au Benfica Lisbonne n'a
que 19 ans et une seule saison au plus haut niveau dans les jambes !
«J'ai la maturité suffisante pour faire face à tout ça», a prévenu Joao
Félix, tignasse sombre et visage poupin.
«Un crack est né»
Cet été, le jeune Portugais s'est même mesuré à son illustre
compatriote, lors d'un match amical entre l'Atlético et la Juventus.
L'effronté a étincelé, signant un doublé pour permettre aux Madrilènes
de gagner 2-1 et s'attirant des comparaisons flatteuses avec Ronaldo.
«Je suis ici pour écrire mon histoire, pour frapper les esprits en tant
que Joao Félix. Ces comparaisons sont agréables, mais Cristiano c'est
Cristiano et je veux être moi-même», a tranché le natif de Viseu. La
défaite samedi contre la Real Sociedad (2-0) l'a d'ailleurs ramené sur
terre. Après une première période insipide, son entraîneur Diego Simeone
l'a remplacé après la pause, avec cet avertissement en conférence de
presse : «Nous avons de jeunes joueurs qui doivent peser davantage.»
C'est la preuve que ce talent brut doit encore apprendre, comme l'a
résumé la semaine dernière José Mourinho, autre figure du football
portugais.
«Il doit encore grandir énormément», a dit le technicien. «Il est dans
une bonne équipe, entouré de joueurs expérimentés, avec un entraîneur
qui sait ce qu'il veut. L'Atlético est un bon endroit pour son
développement. »
Droit d'aînesse
L'Europe, en particulier, est une terre vierge pour le jeune
attaquant : après avoir disputé la Liga Europa avec Benfica la saison
dernière, il s'apprête seulement à découvrir la phase de poules de la
Ligue des champions.
Une compétition où Ronaldo, meilleur buteur absolu de l'épreuve avec 126
buts, règne en maître.
D'où la prudence de «CR7» à l'heure d'évoquer son possible héritier. «
Il faut qu'il soit prêt au plan mental pour supporter les critiques qui
vont surgir », a-t-il récemment déclaré.
Pour sa deuxième campagne à la Juventus, le joueur de Madère rêve pour
sa part de remporter une sixième C1 avec un troisième club différent.
Le quintuple Ballon d'Or a signé un début de saison convaincant avec six
buts en cinq apparitions, club et sélection mêlés, malgré une prestation
discrète samedi contre la Fiorentina (0-0).
Et l'attaquant âgé de 34 ans compte bien faire valoir son droit
d'aînesse à l'heure de revenir à Madrid, où il a joué neuf ans pour le
Real.
«Quand nous étions avec la sélection, il m'a parlé de Madrid et m'a dit
qu'il s'y plaisait beaucoup», a raconté Joao Félix, admiratif de ce
compatriote qu'il s'apprête à défier. «Cristiano (...), c'est
actuellement le meilleur au monde, et peut-être de tous les temps.»
Programme
Groupe A
Club Bruges (BEL)-Galatasaray (TUR) à 18h55
Paris SG (FRA)-Real Madrid (ESP) à 20h
Groupe B
Olympiakos (GRE)-Tottenham (ENG) à 18h55
Bayern Munich (GER)-Etoile rouge de Belgrade (SRB) à 20h
Groupe C
Shakhtar Donetsk (UKR)-Manchester City (ENG) à 20h
Dinamo Zagreb (CRO)-Atalanta Bergame (ITA) à 20h
Groupe D
Bayer Leverkusen (GER)-Lokomotiv Moscou (RUS) à 20h
Atlético Madrid (ESP)-Juventus Turin (ITA) à 20h
Paris SG
La suspension de Neymar réduite, retour possible en C1 contre Bruges
Absent ce soir pour la 1re journée face au Real Madrid, l'attaquant
brésilien du Paris SG, Neymar, pourra disputer la rencontre de la 3e
journée de phase de groupes de la Ligue des champions face à Bruges, le
22 octobre, après la réduction de sa suspension de trois à deux matches
annoncée hier par le Tribunal arbitral du sport. Le 6 mars dernier,
après le match perdu par le PSG face à Manchester United (3-1) en 8es de
finale retour de la C1, Neymar avait laissé exploser sa colère sur les
réseaux sociaux, visant les arbitres à la suite du penalty accordé aux
Anglais dans les dernières minutes de la rencontre, après recours à la
VAR. En première instance, le Brésilien avait été suspendu pour trois
rencontres par l'UEFA le 25 avril, décision ensuite confirmée en appel
le 19 juin.
Neymar manquera donc les deux premières rencontres de C1 face au Real
Madrid au Parc des Princes et à Galatasaray mais pourra se déplacer à
Bruges, le 22 octobre pour la 3e journée.
En application de l'art. 15 (1) du règlement disciplinaire de l'UEFA,
qui prévoit une suspension d'au moins 2 matches en cas de «langage
abusif» dirigé contre un officiel de match, le juge du TAS a
«partiellement confirmé» la décision de la commission de discipline de
l'UEFA et a réduit la suspension de Neymar à deux matchs. Le 6 mars
dernier, déjà blessé à l'époque et contraint d'assister au match depuis
les tribunes, l'ex-capitaine de la Seleçao avait notamment écrit sur
Instagram : «C'est une honte ! Ils mettent quatre gars qui n'y
comprennent rien au foot pour revoir le ralenti (...) Qu'ils aillent se
faire foutre !».
Pourtant victorieux à l'aller (2-0), le PSG avait été éliminé contre
toute attente s'inclinant 3 à 1 à domicile face à Manchester United.
Après quatre mois d'absence, Neymar, sifflé à son retour au Parc, a mis
les choses au point en donnant la victoire face à Strasbourg (1-0)
samedi d'un retourné somptueux. De quoi pour le PSG encore plus
regretter son indisponibilité aujourd’hui contre le Real, alors que
Kylian Mbappé est lui aussi absent, mais pour blessure.