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Rubrique Sports

Le Liberia n’aura pas pesé lourd devant l’EN A’ Coup de poker, coup de maître !

Démonstration de la sélection des locaux jeudi soir au nouveau stade d’Oran. Face au Liberia que l’Algérie n’a pas affronté depuis octobre 2008 (0-0 à Monrovia), l’EN A’ drivée par Madjid Bougherra a dépassé les prévisions, elle qu’on a souvent critiquée sans même la voir à l’œuvre.
Oran, et son nouveau joyau méditerranéen, a porté chance aux locaux dont la dernière apparition en Algérie fut à Blida contre le Maroc, en septembre 2019 (0-0). Le futur champion du CHAN-2020 (joué en 2021 au Cameroun) a, lors du match de Berkane, fait la démonstration (3-0) d’une équipe solide que les capés du Français Ludovic Batteli ont payé cash. Par un mépris et un dédain généralisé. Le verdict est partout le même : l’Algérie ne peut compter que sur sa base arrière, en France et partout en Europe pour former une sélection compétitive.
A telle enseigne que pour la majorité des bons joueurs émargeant en championnat local, fuir l’Algérie pour évoluer en Tunisie ou en Libye, pays en guerre, était un salut pour sauver une carrière. Difficile de ne pas comprendre les Benghit, Bedrane, Chetti, Benayada, Meziani, Boutmen, Mansouri, et beaucoup de nos prometteurs footballeurs. Tous n’ont pas la chance d’avoir des dirigeants qui sachent gérer et renforcer le talent par des choix judicieux, même s’ils sont moins porteurs financièrement parlant. Un manager tunisien, celui qui a fait de Bounedjah ce qu’il est (comme statut) expliquait l’engouement des clubs tunisiens pour le produit algérien par sa qualité, assurant que ces joueurs sont pourtant mieux rémunérés en Algérie. «En Algérie, un jeune promu en «seniors» touche d’emblée un salaire de 5 000 euros. Ce n’est pas le cas en Tunisie», dira-t-il et de préciser la manière qu’il emploie pour les attirer dans le championnat tunisien. «Je me suis étonné que des joueurs comme Bounedjah et Belkaroui ne disposaient pas de CD dans lesquels on peut trouver des séquences de matchs où ils ont brillé au sein de leurs équipes algériennes. Quand je leur ai demandé pourquoi, ils m’ont répondu que les matchs de leurs clubs n’étaient pas retransmis à la télévision. Or, en Tunisie nos joueurs qui n’ont pas la qualité du footballeur algérien ou même libyen disposent pour la plupart de CD et autres outils technologiques dont les managers et les clubs recruteurs ont besoin pour faire leur choix.» Un «détail» parmi tant d’autres du sort de la «pépinière» algérienne avec laquelle des dirigeants sans scrupules usent de subterfuges pour la dévaloriser et, chemin faisant, accaparer les feux de l’actualité au mépris de toute logique.

Bougherra a compris
Et l’espace d’un match amical international monté à la hussarde, les Verts de Bougherra devaient d’abord affronter le Burundi avant de se rabattre sur le Liberia qui était en stage à Tunis, la «vérité» inventée par les briseurs de carrière et de rêve a fondu comme neige. De jeunes éléments formés à l’algérienne (il s’en trouvera des gens qui en diront que l’Algérie ne forme pas ou plus), issus de clubs pas spécialement «riches» ont crevé l’écran. Un soir particulièrement historique dans l’immense complexe de la cité Belgaïd, à l’est d’Oran pour les Ammoura, Kadri, Ghacha, Zorgane et autre Medjadel. Le portier médéen sera ainsi «apostrophé» pour avoir été le premier gardien algérien à encaisser un but, le premier inscrit dans le nouveau temple d’Oran, signé par le Libérien Dorley Murphy. Puis, Ammoura le lutin sétifien fera la différence en étant l’auteur du premier super hat-trick dans l’enceinte oranaise. Une autre performance historique à inscrire dans les annales du football national, en fait. Mohamed-Amine Ammoura a failli, en effet, battre le record de Nacer Akli qui date de 1973 (voir encadré). Une performance individuelle que le coach Madjid Bougherra a saluée. «Ammoura ? Il est magnifique ce petit !», a-t-il notamment dit à propos du natif de Taher (wilaya de Jijel) au fur et au moulin face aux robustes défenseurs du Liberia.
Mais Bougherra a évité de singulariser l’exploit de ses joueurs mettant en avant, comme Djamel Belmadi, le comportement du groupe. «Je suis agréablement surpris par la prestation de mes capés. Je ne m’attendais pas à une telle copie et un tel score aussi, surtout que nous n’avons travaillé ensemble que l’espace de trois jours. Mais les joueurs se sont montrés réceptifs, ce qui leur a permis de s’illustrer d’entrée. Rien que pour cela, j’insiste à dire que cette victoire est la leur », fait savoir celui qui continue de croire que pour réussir, il faut un minimum de moyens et de la considération. «J’ai insisté auprès de mes joueurs sur le fait qu’ils soient mis dans les mêmes dispositions que leurs compatriotes de la sélection première. Déjà, ils ont eu cette opportunité d’être les premiers à fouler la pelouse de ce joyau du nouveau stade olympique d’Oran. Une motivation supplémentaire pour eux qui les a aidés aussi à se transcender dans cette rencontre», confiait-il jeudi au sortir du match. Son projet, Bougherra compte le mener jusqu’au bout en s’assurant d’emmener une dizaine d’éléments de cette première sélection en Coupe arabe au Qatar, en décembre prochain. «Pour la Coupe arabe une dizaine de joueurs du championnat seront concernés en plus des joueurs de l’équipe A qui évoluent dans le Golfe.», estime Bougherra qui espère s’activer pour mener sa mission au mieux. «Je voudrais faire un stage chaque mois mais ce ne sera pas possible avant fin août à cause de la fin tardive du championnat», note l’ancien joueur des Glasgow Rangers «fier» de réussir sa première sortie à la barre technique des Verts.
M. B.

Auteur d’un authentique super hat trick
Ammoura, du talent et un record !

«Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années, disait Corneille. Et à 21 ans, Mohamed-Amine Ammoura, l’enfant de Taher, en a fait du chemin dans un monde pas facile pour les «p’tites gens» et pour qui, de surcroît, la nature n’a pas été généreuse.
Ammoura, lancé dans une équipe de sport et travail (ASSN) avant de décrocher un strapontin au sein de la formation d’Ennemra (JSD), a tout connu l’espace de quelques années. 4 ans, en tout. Pour débouler chez l’Aigle Noir en grand inconnu à qui le talent ne manque point. En deux petites saisons chez l’ES Sétif, Ammoura a grandi et son statut a changé. Il faut reconnaître que la manière de le gérer par le staff des Bianconeri de l’Entente conduit par Nabil El-Kouki n’y est pas étrangère. A petites doses, au fil des minutes et des matchs, Ammoura s’installera comme l’une des forces majeures de l’attaque sétifienne. Malgré un physique à la Littbarski, l’ancienne vedette de Cologne et de la Manschafft et une nonchalance qui rappelle en bien de détails la «froideur» des attaquants tueurs qu’étaient l’Allemand Gerd Muller, ou encore l’Anglais Gary Lineker, chez nous, un certain Hacène Tahir. Mais également le meilleur buteur de l’EN de tous les temps, Abdelhafid Tasfaout, dont le morphotype ressemble à bien des égards à celui de l’attaquant polyvalent de l’actuel leader du Championnat. Et pour mieux marquer sa première sélection, Ammoura fera cavalier en signant un super hat-trick. En match amical, c’est un record pour un international algérien si l’on ne tenait pas compte des six buts marqués par le longiligne attaquant blidéen Nacer Akli face au Yémen, en août 1972 en Libye, lors du tournoi de la Palestine (15-1). Une compétition qui n’était pas reconnue officiellement par la Fifa. D’où l’imbroglio qui prive Ammoura d’un record symbolique. Derrière cette paire, l’on ne trouve que l’ancien Harrachi Mohamed Rahim (3 buts contre le Mali en janvier 1990 à Paris 5-0). En matchs officiels, le record est de 3 (hat-trick) et 4 internationaux algériens ont réalisé cet exploit. D’abord, Nourredine Hachouf face à l’ex-Zaïre (4-0) au cours des JA de Brazzaville en juillet 1965. Puis feu Hacène Lalmas, en phase finale de la CAN-1968, devant l’Ouganda (4-0) en Ethiopie. Ensuite, Mokhtar Khalem lors des qualifications à la CAN du Cameroun en 1972, face au Maroc (3-1) à Alger en décembre 1970. Il a fallu attendre 23 longues années pour voir un autre attaquant international algérien signer un triplé lors d’un même rendez-vous officiel. Et c’est le buteur de l’EN de tous les temps, Abdelhafid Tasfaout, qui en sera l’auteur à l’occasion de la démonstration des Verts face au Sénégal (4-0) en juillet 1993 à Tlemcen (Nacer Zekri a marqué le quatrième). Un exploit qui a été gâché par la disqualification des Verts à cause de la fameuse affaire Karouf, du nom du latéral de la JSK qui a joué le match en étant suspendu.
M. B.

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