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Rubrique Sports

Athlétisme : Othmane Belfaa, ex-champion de saut en hauteur : «En 1983, j’étais à 8 cm du record du monde»

Athlète de haut niveau, Othmane Belfaa a été le premier à monter... très haut en réalisant un saut à 2m28 (record d’Algérie). Il s’était classé 3e au Championnat du monde en salle à Paris en 1985 puis 6e en 1992. Aujourd’hui, il a pris une retraite bien méritée. Mais dans cet entretien, ils revient sur son brillant parcours.

Le Soir d’Algérie : Que devient Othmane Belfaa ?
Othmane Belfaa
: Je suis retraité depuis 2016.
Retraité de l’athlétisme uniquement ou de tout ?
Je suis retraité de tout, enfin pas tout à fait puisque je m’adonne à ma passion de collectionneur et j’ai ouvert un petit magasin de brocante à Draria.
Pourquoi n’êtes-vous pas resté dans le monde de  l’athlétisme ?
Il faut dire que j’ai totalisé 32 ans dans les stades vu que j’ai commencé très tôt. J’ai terminé ma carrière à 37 ans après avoir subi quatre opérations. Ensuite, sans prendre du repos, j’ai entamé un métier d’entraîneur. Par conséquent, j’ai bien rempli ma mission et il était temps d’arrêter d’autant plus qu’il y a eu aussi des déceptions.
Quelles déceptions ?
Pour me résumer, je dirais que personne n’est à sa place.
Ça mérite plus de précisions...
Disons que je suis frustré. Je pense que si on m’avait donné plus de moyens, j’aurais été plus loin dans ma carrière d’athlète.
Au cours des années 80, vous étiez l’un des plus grands outsiders. Il y a aussi de la frustration de ne pas avoir été le n° 1 ?
En fait, c’est le côté technique qui manque en Algérie. Cela existe dans le monde du football. Or, au niveau du saut en hauteur, c’est très technique et les moyens manquent.
Mais est-ce que le saut en hauteur ne nécessite pas aussi une morphologie un peu hors du commun, notamment une grande taille ?
Il y a des exceptions et il est vrai que le saut en hauteur nécessite un certain gabarit. Mais cela ne s’arrête pas là. Il faut des moyens et en Algérie on en est loin.
Votre meilleure performance, c’était 2m28 ?
Oui, avec un travail à l’algérienne.
Vous auriez pu faire mieux avec un travail différent ?
Oui je le pense. D’ailleurs, en 1983, j’étais à 8 cm seulement du record du monde qui était à 2m35 à l’époque.
Et qu’est-ce qui vous a empêché d’approcher encore plus le record mondial ?
En fait, moi on m’a découvert à travers le sport scolaire et j’avais d’autres qualités que celle de sauteur en hauteur. J’aurais pu battre des records en saut en longueur. Ensuite, on m’a découvert un peu tard. J’ai commencé à m’entraîner dans la discipline en juniors. Peut-être que si on m’avait orienté dans le bon sport, je serais monté encore plus haut.
Vous avez écrit l’une des plus belles pages de l’histoire du saut en hauteur algérien tout de même...
Oui, mais je pense qu’après moi, il y a eu aussi une bonne relève en la personne de Hammad et puis cela s’est arrêté.
Et pourquoi, après Hammad, il n’y a rien de nouveau à ce jour ?
Parce que le saut en hauteur est une discipline sportive très exigeante qui demande un certain caractère et une logistique énorme et un travail psychologique important.
En quoi le côté psychologique est-il important ?
Le saut en hauteur ainsi que le saut en longueur sont des concours dont on ne peut pas mesurer la durée. On ne sait pas quand cela va s’achever. A chaque saut réussi, on augmente la hauteur de la barre. Il n’y a pas de repère dans le temps. Dans le 1 500 m, on sait qu’il faut tant de tours.
Le records du monde de saut en hauteur (2m47) est détenu par un Cubain. Faut-il faire appel à des techniciens cubains pour relancer cette discipline en Algérie ?
Cela pourrait être une solution. Personnellement, le premier entraîneur que j’ai eu quand j’étais junior, c’était un Russe. Mais le problème n’est pas là. On a de très bons techniciens en Algérie. Comme je vous l’ai déjà dit, c’est la logistique qui ne suit pas.
Quel type de logistique ?
Des infrastructures et du matériel pédagogique ainsi qu’un suivi médical, sans oublier le côté financier. D’autre part, il y a le problème de programmation. A chaque fois que l’on demande un calendrier des compétitions, on vous dit qu’il n’y en a pas et tout cela influe négativement.
Les JO c’est cette année à Tokyo. Comment voyez-vous la participation algérienne ?
(Sourire) Il n’y a rien. Un athlète de haut niveau, cela se prépare dès le jeune âge. Ensuite, cela prend au moins dix ans pour commencer à récolter des résultats. Moi je dis qu’il est actuellement primordial de relancer le sport scolaire qui serait une bonne solution. Moi-même, le sport civil m’a découvert grâce au sport scolaire.
Nouredine Morceli vient d’être nommé secrétaire d’Etat. Qu’en pensez-vous ?
Je suis très content pour lui. Il le mérite et je crois qu’il est à la bonne place. C’est le poste qui lui convient. C’est une référence en Algérie et il n’y a pas mieux que lui pour comprendre le haut niveau.
Propos recueillis par Hassan Boukacem

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