Parlons-en Gagner c’est bien, progresser c’est mieux !

Ça aurait pu être une joute amicale face au Brésil, comme annoncé par plusieurs sources quelques semaines plus tôt, mais ce soir, à Oran, les Verts croiseront les Super Eagles du Nigeria, autre grosse cylindrée africaine qui ne sera pas de la fête au Qatar dans moins de deux mois.
La quête de victoires, et d’une nouvelle série victorieuse semblable à celle qui a été freinée par la Guinée équatoriale en janvier dernier lors de la CAN du Cameroun, anime toujours le groupe conduit par Djamel Belmadi.
Depuis le retour sur terre, en juin dernier, les Verts ont enchaîné quatre succès dont un face à un mondialiste, en l’occurrence le Melli team d’Iran, lors d’un rendez-vous disputé à Doha (Qatar). Et un cinquième s’offre avec cette explication contre le Nigeria dont le dernier passage en Algérie s’est pourtant soldé par un cinglant 2-5 en faveur des camarades d’Obafemi Martins, le maître-titreur de l’Inter Milan à l’époque. Depuis, les Super Eagles ont été moins dominateurs face aux algériens avec seulement deux succès, un nul et deux défaites. Deux défaites consécutives, faut-il le préciser, qui de l’avis de Belmadi vont devoir «révolter» les joueurs de José Peseiro, entraîneur brésilien qui a succédé à Austine Eguavoen, qui a assuré l’intérim du franco-Allemand Gernot Rohr, limogé à la veille de la CAN-2022 disputée au Cameroun.
Un adversaire qui ne viendrait en Algérie, si l’on suit le raisonnement de Belmadi, que pour la revanche. Ce qui n’est pas totalement faux. Et pas forcément vrai : les nigérians étant en reconstruction, leur souci premier ne pourrait être que de retrouver cette équipe redoutable qu’elle n’aurait jamais perdue tellement les joueurs de talent sont légion à l’exemple d’Osimhen, Iwobi, Ndidi et autre Simon.
Pour les débuts de l’entraîneur brésilien en juin dernier, le Nigeria a essuyé deux défaites face à deux sélections qui feront le Mondial qatari, à savoir l’Equateur et le Mexique, avant de prendre difficilement le meilleur sur la Sierra Leone à Abuja (2-1) puis de «démonter» le poucet de Sao-Tomé-Et-Principe (10-0) à Agadir (Maroc). Deux résultats qui n’avaient pourtant enflammé ni les fans des Super Eagles, encore moins le sélectionneur du Nigeria et encore moins les responsables de la NFF.
Beaucoup de Nigérians commençaient à se demander si Peseiro était l’homme de la situation pour redonner son lustre d’antan à la sélection, si bien que l’ancien coach du Sporting Lisbonne réclamera du temps pour faire accepter ses idées aux joueurs et passer son projet de jeu en douceur. Le choix de l’Algérie comme seconde étape de la préparation entamée en juin dernier est une manière d’aller crescendo, le Nigeria a d’abord besoin de s’affûter au niveau africain où il a perdu beaucoup de points, puis de retrouver la scène internationale avec des rendez-vous de classe «A» lors du prochain arrêt international (un match contre le Portugal est annoncé pour le 17 novembre à Lisbonne). Une stratégie qui semble homogène d’autant plus qu’actuellement, l’effectif des Super Eagles fait peine à voir avec de nombreuses défections pour cause de blessures (Osimhen, Sadiq, Ndidi et autre Troost-Ekong). Peseiro a même juré que son ambition, après la qualification à la prochaine phase finale de la CAN, est d’offrir au Nigeria un nouveau trophée africain. «Pour cela, nous faire progresser le jeu de l’équipe, poursuivre la reconstruction et améliorer l’organisation interne et externe», a-t-il affirmé au site de la NFF avant de poursuivre : «On a incorporé des joueurs plus jeunes, introduit de nouvelles méthodes tactiques, de nouvelles habitudes et en même temps, on a envie de gagner. Il faut créer l'habitude de gagner.»
Un propos que Belmadi n’ose pas certifier laissant planer le doute sur l’objectif que l’Algérie tentera de réussir en Côte d’Ivoire, comme il n’entend pas à très court terme injecter du sang neuf au sein de son groupe où, malgré la présence de nouveaux visages parmi les convoqués, le «risque» de les voir intégrés lors des matches amicaux est «faible». Le sélectionneur national ayant déjà assuré qu’il comptera sur ses «cadres» lors de la rencontre face au Nigeria.
M. B.