La Fédération algérienne de football a apporté un démenti catégorique sur de «possibles alertes» concernant l’arrangement de matchs de Ligue 1, et des matchs du tournoi d’accession livrés récemment en Ligue 2 «amateurs»
Dans son communiqué, hier, la FAF s’appuie sur un travail fourni par son département intégrité qui avait lancé une opération de surveillance sur le déroulement des matchs des Championnats de ligue 1 et de ligue 2 «amateurs» «par rapport aux paris sportifs, et ce avec la contribution du département Intégrité de la FIFA».
Dans le rapport transmis par la Fifa, il a été certifié qu’aucune alerte n’a été enregistrée lors des matchs de la Ligue 2 «amateurs», y compris ceux du tournoi play-off, ainsi que toutes les rencontres de la Ligue 1 disputées jusqu’à la 32è journée, soit lors du week-end allant du 17 au 18 juillet. Le département intégrité de l’instance internationale qui s’appuie sur les éléments d’informations fournis par ses partenaires habituels «confirme que rien de suffisamment suspect n’a été détecté sur les marchés des paris», lit-on dans la missive adressée par la Fifa à la FAF. Ce qui ne signifie pas que des matchs arrangés dans les deux principaux Championnats en Algérie n’avaient pas eu lieu.
Dans l’information communiquée hier sur le site de la fédération, il n’est nullement fait cas d’une tentative de combine. Les partenaires habituels de la Fifa travaillent généralement sur les matchs soupçonnés d’avoir été arrangés au profit des parieurs.
Or, en Algérie, le phénomène est différent. C’est vrai que lors de la saison 2017-2018 le match DRBT-ESS joué le 18 mai 2018 a fait l’objet d’une enquête de la part de la police française en France, mais ses allégations de trucage n’ont jamais franchi les frontières hexagonales. L’affaire est demeurée un acte isolé et les poursuites n’ont jamais inquiété les parties algériennes vivant en Algérie.
Pour autant, des combinards, le football algérien en a connu à volonté ces dernières années à telle enseigne que des médias internationaux, comme la BBC, s’y intéressent. Sans que personne ne soit inquiété, faut-il le noter.
Ces dernières semaines, des accusations des dirigeants du WA Tlemcen ont été publiquement avancées à propos de soupçons pesant sur certains de leurs joueurs coupables d’avoir «magouillé» lors du derby contre le RC Relizane.
Dans une intervention dans les colonnes de nos confrères de Liberté, le responsable du département intégrité de la FAF, Halim Djendoubi avait même affirmé que sa structure a ciblé 5 matchs de Championnat sur 6 et rien d’illicite n’a été signalé.
«Nous avons enquêté sur cinq rencontres qui représentent des doutes. Nous avons travaillé sur la base de lanceurs d’alerte ou des informations parvenues au département Intégrité. Par exemple, il y a une page Facebook qui avertit sur le danger d’une éventuelle combine d’un match. Nous avons du coup pris nos dispositions pour surveiller ce cas. Nous avons pris toutes les mesures nécessaires à propos de ces cinq matchs et transmis le dossier à la commission d’éthique», disait-il. La réponse de la FAF, via une certification Fifa, vise certainement à « calmer » l’ardeur de toute personne «motivée à commettre pareils délits. Surtout parmi les clubs dont le sort en Ligue 1 est scellé, à savoir un maintien assuré ou une relégation consommée. Le fait que certains pensionnaires de la Ligue 1 incorporent des jeunes issus de la réserve ou même de catégories plus jeunes (U19 et U17) laisse penser que la «magouille» a commencé. Ce qui devrait interpeller le département intégrité de la FAF sur ces méthodes qui faussent le Championnat. Le prétexte d’une «surchauffe» (1 match tous les 3 jours) de l’effectif des seniors ne pourrait servir d’alibi aux clubs dont le nombre de joueurs autorisés est de 27, ce qui suppose que, sans enjeu de surcroît, un entraîneur peut (doit) intégrer un groupe différent à chacun des matchs de l’équipe.
M. B.
