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Mondial-2022 (Qualifications, zone Amsud) Lautaro Martinez est-il «Messi-compatible» ?

Qui pour épauler «Leo» Messi dans l'animation offensive de l'Argentine? Sergio Agüero et Angel Di Maria ne sont plus indéboulonnables et Lautaro Martinez, dont le profil puissant et rapide pourrait symboliser l'avenir, incarne la jeune garde... à condition que l'Interiste soit «Messi-compatible».
En octobre, pour les premiers rassemblements des qualifications pour le Mondial-2022 au Qatar, le sélectionneur argentin Lionel Scaloni n'avait appelé ni Agüero, alors en phase de reprise avec Manchester City, ni le Parisien Di Maria, laissé de côté. Ce dernier a cependant été rappelé pour cette deuxième série de deux matchs, signe que l'Argentine cherche toujours la bonne formule offensive.
Malgré une armada inégalée dans le monde — Mauro Icardi (PSG), Papu Gomez (Atalanta Bergame) ou encore Paulo Dybala (Juventus), voire Gonzalo Higuain (Inter Miami) sont d'autres arguments —, l'Albiceleste peine en effet à traduire sur le terrain son effectif spectaculaire depuis sa finale au Mondial-2014. Contre l'Equateur (victoire 1-0) et la Bolivie (succès 2-1) en octobre, c'est donc Lautaro Martinez, 23 ans, qui a officié en pointe, chargé de faire fructifier les caviars de son capitaine de 10 ans son aîné, qui à 33 ans mène sûrement sa dernière campagne mondiale. Dans un match poussif dans la Bombonera de Boca Juniors, quelques fulgurances ont laissé poindre durant les 20 premières minutes une connivence entre les deux hommes. Mais c'est surtout sur les hauteurs de la Paz, à 3.600 mètres d'altitude, que Lautaro Martinez a montré sa possible «Messi-compatibilité». Non pas sur le premier but tout personnel de l'Interiste sur un ballon mal dégagé et contré, mais lorsque l'Argentine a poussé pour arracher la victoire en seconde période. Une passe de Messi millimétrée en profondeur dans le dos de la défense et le tir puissant de Martinez échouait d'abord sur la main ferme du gardien bolivien. Lors d'un remake quelques minutes plus tard, Martinez prolongeait intelligemment pour Joaquin Correa, excentré, qui faisait mouche. Ces connexions intuitives furent certes rares, mais sûrement suffisantes aux yeux de Scaloni pour renouveler l'association Messi-Martinez jeudi contre le Paraguay à La Bombonera, avant le match à Lima contre le Pérou le 17 novembre. D'autant que l'absence d'Agüero se prolonge : revenu d'une blessure au genou en début de saison, le Mancunien est à nouveau sur le flanc. Il n'a disputé en tout et pour tout que deux rencontres de Premier League et une de Ligue des Champions.

«Attaquant complet»
A 23 ans, «Lautaro est impressionnant», juge le grand Messi, «surtout parce que c'est un attaquant très complet. Il est fort, il dribble bien, il a le sens du but et sait comment protéger le ballon.» Il le compare même avec son ancien compère de l'attaque du FC Barcelone, l'Uruguayen Luis Suarez, avec qui Messi a guidé le Barça vers de nombreux titres : «Il ressemble beaucoup à Luis, car tous deux sont très bons avec leur corps, ils savent tenir le ballon, et sont là quand il faut sonner la charge et marquer», estime-t-il. Mais outre Agüero, Di Maria et Martinez, l'entraîneur argentin regorge d'autres solutions pour épauler Messi. Agés de 26 à 28 ans, Paulo Dybala (Juventus), Joaquin Correa (Lazio), Leandro Paredes (PSG), Lucas Ocampos (Séville) ou Lucas Alario (Bayer Leverkusen) seront prêts à offrir des solutions ou des espaces à Messi, avec lequel, assurent-ils, l'intégration s'est bien passée. «C'est un très beau groupe avec des joueurs incroyables. C'est important pour l'équipe que nous soyons si proches», a indiqué Paredes, ancien milieu de terrain de Boca Juniors. «Nous, la nouvelle génération, marchons main dans la main avec lui (Messi)». Un autre représentant du renouveau, Giovani Lo Celso (Tottenham), assure que l'aura de Messi «ne nous limite pas, bien au contraire. Avoir Leo comme partenaire et partager le terrain avec lui est un privilège». Martinez est bien loin des 70 buts de Messi en équipe nationale. Mais avec déjà 10 réalisations en 19 sélections, le jeune Argentin dit que pour atteindre les sommets «le talent passe avant tout, mais il faut le nourrir. Le courage vient en second, et il faut se battre contre tous les obstacles».

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