La CAN-2019 débutera véritablement aujourd’hui pour les Verts. Après une petite semaine de remise en forme, staff technique et joueurs retenus pour cette compétition aborderont les ateliers préparatoires pour l’événement d’Egypte qui débutera le 21 juin.
Contrairement à d’autres sélections africaines qui, comme le Cameroun, ont choisi de parader avec leurs fans avant de se rendre sur le lieu de la compétition (les Camerounais qui seront en regroupement à Doha reviendront à Yaoundé pour un bain de foule avant de rallier le Caire), notre sélection a quitté le pays hier après-midi en direction du Qatar où elle séjournera jusqu’au 18 juin pour, ensuite, prendre le vol à destination de la capitale égyptienne. Les mines joyeuses et confiantes, joueurs et membres de tous les staffs ont été unanimes pour dire que le tournoi égyptien sera relevé, donc difficile à jouer mais que, tout compte fait, l’Algérie a beaucoup à gagner. «Même le trophée» pour paraphraser le sélectionneur Djamel Belmadi. Une ambition qui n’est pas sans mettre davantage de pression sur le dos de tout ce beau monde, Belmadi en premier. Qu’à cela ne tienne, le rendez-vous égyptien sera soigneusement préparé. Au petit détail. A voir la détermination des 23 sélectionnés depuis lundi dernier, à l’entraînement et en dehors, l’optimisme est certes modéré mais il y est. A telle enseigne que certains cadres de l’équipe comme Feghouli ne manquent pas d’afficher leurs prétentions de revenir à Alger avec le trophée recherché depuis 1990. Une consécration à laquelle aucun des 23 joueurs n’a assisté, les plus vieux d’entre eux, M’bolhi, Doukha et Halliche étant nés en 1986 alors qu’Oukidja est venu au monde en 1988 tandis que Feghouli l’était une année plus tard (1989). Pas de quoi raviver les souvenirs, en somme. Ce qui n’enlève en rien à l’envie d’en finir avec 29 années de traversée de désert pour des Fennecs maudits. Une malédiction qui s’est cruellement manifestée lors de deux des trois dernières participations (2013 en Afrique du Sud et 2017 au Gabon) où l’Algérie a quitté la compétition dès le premier tour affichant des bilans calamiteux (1 points à Rustenburg et 2 à Franceville), les Verts ayant «mieux» négocié la CAN-2015 en Guinée-Equatoriale en s’inclinant en quart de finale face au futur champion, la Côte d’Ivoire.
Doha, un «mal» nécessaire !
A partir d’aujourd’hui, donc, les camarades de Mandi vont s’atteler à préparer de la meilleure manière cette première manifestation footballistique inter-nations en Afrique à 24 participants. Une formule qui offre à chaque équipe l’opportunité de disputer une première étape avec l’esprit tranquille. En ce sens qu’outre les deux premiers de chaque poule, les quatre meilleurs troisièmes des six groupes disputeront les huitièmes de finale, phase que les favoris ne devraient pas avoir de soucis pour l’atteindre. Comme l’Algérie fait partie de ces potentiels candidats au titre, difficile d’imaginer une réédition du cauchemar vécu par les Algériens en Afrique du Sud et au Gabon d’autant plus que, depuis, des joueurs ont acquis une certaine maturité au sein de leurs clubs mais également en sélection, sur le sol africain. La victoire signée par Mahrez et compagnie au Togo (1-4) en novembre dernier est-elle suffisante pour conforter cette thèse d’une sélection enfin mature capable de réussir sur tous les terrains et dans toutes les conditions propres au football africain ? Belmadi n’en a pas de certitudes, lui qui confirmait durant sa dernière sortie publique les difficultés d’acclimatation des joueurs plutôt habitués à évoluer dans les conditions optimales en Europe. C’est pourquoi il a choisi d’emmener ses troupes au Qatar dont le climat est identique à celui prévu à cette période de l’année sur les bords du Nil. «Le choix de continuer notre préparation au Qatar était bien étudié, c’est beaucoup plus par rapport aux conditions climatiques, qui sont les mêmes qu’en Egypte. C’est vrai que c’était possible de rester à Alger, mais le climat est différent que celui d'Egypte, avec une température qui peut frôler les 40 degrés le soir et un taux élevé d’humidité, ça aurait choqué les joueurs», a fait savoir le driver de la sélection algérienne qui a également mis en accent le fait que le stage de Doha se tienne au moment de la préparation d’autres équipes nationales. «C’était important de réunir deux adversaires dans le même lieu, ce qui n’était pas évident, c’est l’une des raisons qui m’a poussé à choisir le Qatar», a-t-il confié non sans signaler l’excellence des installations réquisitionnées pour les besoins de cette préparation d’avant-CAN. «Sur place, nous allons prendre nos quartiers dans un nouveau camp de base érigé pour le Mondial-2022 et jouer nos deux matchs amicaux dans le magnifique stade d’Al-Sadd», a-t-il noté. Difficultés climatiques d’un côté mais facilitations bénéfiques pendant le stage précompétitif, de l’autre, Belmadi ne semble rien laisser au hasard. En dix jours, comme en 100, Belmadi tient le même discours, a la même ambition. «Nous irons en Egypte pour gagner la CAN», avoue le jeune entraîneur. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Kheïreddine Zetchi à propos de «l’affaire Atal»
«Ce sont des choses qui arrivent dans toutes les équipes»
Une vive polémique a couvé dans l’entourage de la sélection durant la première préparation à Sidi Moussa. Une sordide «affaire» dont l’auteur ne serait que le latéral de l’OGC Nice, Youcef Atal, accusé d’avoir accueilli, en mars dernier, une fille au niveau du CTN/FAF alors que la sélection se préparait à disputer ses matchs face à la Gambie et la Tunisie.
Une affaire qui n’a jamais été évoquée en son temps et que Belmadi ignorait du fait du black-out recommandé par les responsables de la fédération qui sommaient Aziz Bouras (entraîneur des gardiens) et Hakim Meddane (manager de la sélection) de ne pas informer le sélectionneur. Le secret n’a duré que l’espace d’un stage puisque le selectionneur a vite été mis au parfum de l’affaire. «Par coïncidence» affirment nos sources, un des agents de sécurité du CTN/FAF ayant divulgué le «secret» qu’il pensait avoir été révélé à Belmadi par ses collaborateurs en temps voulu.Une «information» qui aurait mis Belmadi dans tous ses états puisque des échos rapportés par des médias faisaient état de l’intention du sélectionneur de tout abandonner. C’est l’intervention de Kheïreddine Zetchi, le président de la FAF, qui a remis de l’ordre à la maison des Verts, Belmadi qui avait l’intention de passer la nuit dans un hôtel algérois a fini par retourner à Sidi Moussa poursuivre son travail avec la promesse que tout soit mis à plat après la CAN. Hier, le président de la FAF, présent à l’aéroport Houari-Boumediène pour saluer la délégation en partance pour Doha où elle doit suivre un stage précompétitif en vue du rendez-vous africain d’Egypte, a répondu à la polémique. Sans nier les faits, M. Zetchi a demandé aux médias de ne pas «gonfler» de tels faits divers qui «arrivent dans toutes les équipes». «Vous devez nous aider à réaliser notre objectif, celui de ramener la coupe comme promis par Belmadi et les joueurs», a-t-il dit à l’adresse des journalistes présents en force à l’aéroport. De son côté, Djamel Belmadi s’est excusé en s’adressant à la presse arguant la pagaille qui a régné à l’arrivée des joueurs et des membres de la délégation à l’aéroport mais aussi au brouhaha qui a prévalu lorsqu’il avait entamé sa déclaration. «La première partie du stage a été satisfaisante», avait-il estimé avant de quitter les lieux suite à l’indiscipline de certains journalistes qui parlotaient au même moment de l’intervention du sélectionneur.
M. B.
Sofiane Feghouli :
«L'équipe est armée de beaucoup d'ambition»
Le milieu offensif de la sélection algérienne de football, Sofiane Feghouli, a assuré hier que l'équipe était armée de «beaucoup d'ambition» pour réussir sa Coupe d'Afrique des nations (CAN-2019) qui se déroulera du 21 juin au 19 juillet en Egypte. «L'équipe est concentrée, on va aller au Qatar avec un moral au beau fixe et beaucoup d'énergie positive. L'objectif est surtout de s'acclimater avec le temps qui fera en Egypte», a déclaré Feghouli à la presse à l'aéroport international d'Alger Houari-Boumediène peu avant le départ pour le stage précompétitif de Doha. Evoquant la CAN-2019, le joueur de Galatasaray a indiqué qu'il y «avait beaucoup d'ambition dans l'équipe nationale. Tout le monde est concentré sur son sujet pour rendre le peuple algérien heureux et fier de son équipe». «C'est une nouvelle CAN avec un nouveau staff technique. On fera tout notre possible pour aller le plus loin possible dans ce tournoi», a-t-il conclu.
Youcef Belaili :
«Nous formons un groupe soudé»
«La préparation se passe bien, je crois que le premier stage (à Sidi-Moussa) a été une réussite. On va bien se préparer à Doha pour disputer une bonne CAN. Les deux matchs amicaux qu'on disputera face au Burundi et au Mali seront très bénéfiques. La concurrence est rude dans l'équipe mais c'est une bonne chose. Nous formons un groupe soudé, nous allons tout faire pour revenir d'Egypte avec un bon résultat et faire plaisir à nos supporters».
Azzedine Doukha :
«Nous sommes prêts»
«Je peux dire que nous sommes prêts. C'est la première fois qu'un stage se déroule dans une telle ambiance grâce au sélectionneur Belmadi. Tout se passe bien, j'espère qu'on sera à la hauteur. On va au Qatar pour travailler encore plus. Notre objectif reste le sacre continental, mais sur le terrain, ce sera une toute autre histoire. La première rencontre de la CAN sera très importante, elle nous ouvrira les portes du deuxième tour. Je suis prêt à donner un plus à l'équipe, la priorité va au groupe».
Youcef Atal :
«Moral au beau fixe»
«Le moral est au beau fixe, tout le monde tire dans le même sens pour un seul objectif. La CAN est l'objectif de tout le pays. J'espère qu'on aura la volonté nécessaire pour réaliser cet objectif. Il ne reste pas beaucoup de temps avant le début du tournoi, le stage de Doha sera l'occasion de jauger notre niveau, notamment avec les deux matchs amicaux qu'on y disputera. Les supporters doivent être derrière nous de façon positive, pas négative».
Djamel Benlameri :
«Conscient de la tâche qui nous attend»
«Nous sommes conscients de la mission qui nous attend en Egypte, d'où notre détermination à jouer le tout pour le tout pour aller le plus loin possible dans cette compétition. Notre souhait est d'être au niveau des espérances de notre peuple, d'autant plus que notre premier stage de préparation à Sidi-Moussa s'est très bien passé, en attendant celui que nous allons effectuer à Doha».
Tanzanie
Première sélection à rejoindre l'égypte
La sélection tanzanienne de football, l'un des adversaires de l'Algérie en Coupe d'Afrique des nations CAN-2019 en Egypte (21 juin - 19 juillet), a rallié vendredi le sol égyptien, et devient la première sélection à rejoindre le pays hôte de la compétition. Après une première étape préparatoire effectuée à Dar Es-Salaam, les joueurs du sélectionneur nigérian Emmanuel Amunike effectueront un second stage en Egypte avec au menu un match amical face au pays organisateur et un autre contre le Zimbabwe. Après une première liste élargie de 39 joueurs dévoilée en mai dernier, le coach des «Taifa Stars» a dévoilé vendredi une nouvelle liste de 32 joueurs, marquée par la présence de plusieurs joueurs évoluant à l'étranger dont un en Algérie en l'occurrence l'attaquant de la JS Saoura Thomas Ulimwengu. Elle compte aussi deux joueurs en Espagne, un en Angleterre et sans oublier sa grande vedette, Mbwana Samatta (Genk-Belgique). La Tanzanie a réussi à valider son billet pour la phase finale de la CAN-2019, 39 ans après sa première et unique participation en 1980. Outre l'Algérie, la Tanzanie affrontera également le Sénégal et le Kenya. La Tanzanie entrera en lice le 23 juin face au Sénégal, avant de défier le Kenya le 27 juin, puis l'Algérie le 1er juillet.
