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Le sacre africain des Verts cache mal les inepties du football algérien Le Caire, un acte fondateur à saisir !

L’Algérie est en liesse au lendemain du sacre de sa sélection de football. 29 ans après la consécration de Madjer et la troupe de feu Abdelhamid Kermali, les Verts ont à nouveau trôné sur le toit du continent. Pourtant, la longue traversée du désert engagée après la gifle de Ziguinchor, en 1992 au Sénégal, ne semble pas avoir ouvert les yeux à tous ceux qui ont le pouvoir de décider du sort du sport et du football en particulier.
L’allégresse est difficile à contenir tellement le peuple avait longuement manifesté sa soif de voir ses élites, ses sportifs, se mettre au diapason et vaincre. En Egypte, malgré l’adversité des autres candidats au sacre mais aussi l’hostilité d’une partie du public égyptien, la sélection algérienne a réussi un extraordinaire exploit, une œuvre colossale. Elle qui, onze mois auparavant, semblait vouée à manger son pain noir en raison de l’incompétence des uns et de l’indifférence de ceux censés protéger une équipe qui venait de réaliser l’exploit de défier l’ogre allemand en huitièmes de finale du Mondial-2014.  En cinq années, les héros de Porto Alegre, Curitiba et de Belo Horizonte se rangeront dans la médiocrité, ne parvenant qu’en de très rares occasions à montrer ce dont ils sont capables. Les changements fréquents de sélectionneurs (Gourcuff, Rajevac, Leekens, Alcaraz et Madjer) ne pouvaient être cette solution, ce salut pour un ensemble qui ne savait plus réagir. L’avènement d’une nouvelle équipe fédérale, plutôt d’un nouveau président de la FAF, étant donné que nombre de membres du BF avaient fait leurs «études» au sein de l’ancien bureau conduit par Mohamed Raouraoua, ne réussira pas à opérer l’électrochoc. Tellement les interférences et les injonctions étaient nombreuses, insidieuses. L’élimination du Mondial-2018 consommée dès la première journée des qualifications, à Blida contre le Cameroun exactement, allait précipiter l’irréversible démantèlement du système rentier du football. Personne d’autre que le peuple ne pouvait décider de l’avenir de ce symbole qui est l’EN de football, unique source de bonheur pour les Algériens. Ce sont ces derniers qui forceront le destin en enjoignant les décideurs à recruter Djamel Belmadi, architecte de la naissance du football au Qatar et, désormais, de la renaissance de l’équipe d’Algérie.

Ce qui doit changer !
La consécration des Verts au cours de cette 32e CAN, aussi inespérée qu’elle soit, doit interpeller les consciences. D’abord que le travail est le seul garant des réussites. Ensuite que le système en place moralement et physiquement depuis trois décennies doit disparaître. Il est impossible de produire des exploits avec un schéma de gestion qui engendre la corruption et la triche dans un championnat où le gagnant et le perdant se partagent la rente d’un football pompeusement qualifié de professionnel et où tous les fléaux (violence, dopage, drogues) sont banalisés. Jusqu’à ce que nos perfidies soient saisies par les médias internationaux qui s’emparent de la trouble actualité de notre football pour attirer les regards du monde, des instances mondiales. Déjà mis à mal par les échecs à répétition de ses équipes, l’honneur de l’Algérien en prendra un sacré coup. Une faillite qui porte l’empreinte de tous ceux qui ont eu à gérer des structures (fédération, ligues et clubs) ou ont gravité autour de ce football. Ce sont ces personnages qui doivent être bannis du paysage à venir de la pratique footballistique en Algérie. Un football qu’il faudrait remettre à niveau en termes de textes. Ceux en vigueur sont non seulement en contradiction avec les règles imposées par la Fifa mais aux antipodes des réalités algériennes. La promotion du football national passera par celle des clubs, ceux qui forment essentiellement, à restructurer foncièrement. Ainsi que par la promulgation d’une politique où tous les pratiquants, du nord au sud d’est en ouest, bénéficient de la «rente» mais surtout d’une organisation qui prend en charge les spécificités de chaque région. Il est aujourd’hui inadmissible de fermer l’œil sur les conditions de pratique dans le sud ou encore de poursuivre cette politique de la terre brûlée envers ceux qui ne partagent pas les mêmes idées des gouvernants des instances du football. Promouvoir le football passe également par la reconnaissance envers ceux qui ont consacré leur jeunesse au football et qui veulent encore servir une discipline à travers ses démembrements (ligues, clubs, associations). L’acte fondateur du Caire ne doit pas servir davantage ceux qui ont fait du football un fonds de commerce pour bâtir des richesses colossales et des empires. C’est le grand message à saisir du sacre de l’EN en Egypte. Fêter les champions, c’est bien. C’est même un devoir de reconnaissance pour une génération de footballeurs qui a souffert dans la dignité. Après la liesse, dès demain, il faudrait repenser son futur car il est impossible de continuer à s’appuyer sur une pyramide en ruines.
M. B.

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