Pour tenter d’éviter la relégation, l’ASAM a fait appel à un coach expérimenté en la personne de Azzedine Aït-Djoudi qui n’a pas peur de relever les défis. D’ailleurs, pour son premier march, l’ex-driver de la JSK et de l’USMA a remporté un précieux succès sur le CABBA, qu’il considère comme une... défaite. Pourquoi ? Réponse dans cet entretien.
Le Soir d’Algérie : Vous venez de prendre en main l’ASAM, un nouveau promu qui lutte pour éviter la relégation, c’est un sacré défi ?
Azzedine Aït-Djoudi : Oui, c’est un défi, mais la programmation mal établie ne va pas nous faciliter la tâche.
Que reprochez-vous à la programmation ?
Au lieu de faire disputer tous les matchs retard pour régler convenablement le classement, on programme d’autres rencontres.
L’ASAM est dixième avec vingt-six points à trois longueurs du premier relégable. Cette précieuse victoire face au CABBA vous a un peu éloignés de la zone rouge ?
Non. Il y a au moins huit clubs qui sont menacés et qui se tiennent très près au nombre de points.
Pour votre premier match avec l’ASAM, vous battez le CABBA et certains n’ont pas hésité à parler d’effet Aït-Djoudi.
Non, il ne faut pas exagérer. Au contraire, pour moi on a perdu contre le CABBA parce qu’à la suite de cette rencontre, on a été sanctionnés de deux matchs à huis clos.
Et c’est un calendrier très difficile qui vous attend avec un match en retard chez le NAHD puis un déplacement à la Saoura...
Justement, moi j’aurais préféré que la JS Saoura dispute son match en retard avant de nous affronter, ce qui serait plus juste.
Votre objectif c’est le maintien, mais croyez-vous que c’est une mission possible ?
Je suis là pour cet objectif, mais il nous restera trois rencontres à l’extérieur après le NAHD et la JSS et trois matchs à domicile. Or, on va être pénalisés en recevant deux fois à huis clos. Quand on joue pour éviter la relégation, on a absolument besoin du public. C’est pour cela que je dis que cette sanction est mal venue et représente un sérieux handicap.
Avec votre longue expérience et votre palmarès, ce n’est pas ce type de contraintes qui va vous faire peur.
On va faire avec cette sanction puisque nous n’avons pas un autre choix.
Vous avez souvent exercé au Maroc et cette saison le royaume alaouite a deux équipes qualifiées en Coupe de la CAF et une en Champions League alors que l’Algérie a juste le CSC comme représentant...
Le problème c’est qu’en Algérie il n’y a pas de projet. Au Maroc, j’ai été témoin d’un grand projet pour la fédération, la formation des entraîneurs et la structuration des clubs chez nous, on vit au jour le jour sans aucune vision à court ou à moyen terme, et d’ailleurs on va être pénalisé.
Pourquoi pénalisé ?
A chaque fois, nos clubs ne pourront pas aller jusqu’au bout. Au Maroc, il y a une certaine stabilité des entraîneurs. Il y a de bonnes infrastructures avec des stades aux pelouses en gazon naturel. La fédération a pris en charge la formation des entraîneurs «CAF-PRO» ainsi que celle des managers et secrétaires des clubs.
Est-ce que vous suivez les résultats des clubs que vous avez déjà dirigés comme l’USMA ou la JSK ?
Je suis un acteur du football national et par conséquent je suis les résultats de toutes les formations mais la JSK c’est le club de cœur.
La JSK est à cinq points du leader usmiste. Vous qui connaissez bien ces deux clubs, pensez-vous que la JSK pourrait coiffer au poteau l’USMA ?
On en revient au projet. A la JSK, il y a une nouvelle équipe dirigeante qui se projette. Bon, on va voir les résultats avec le temps. On ne peut pas la juger sur cette première saison après l’ère Hannachi.
Pour conclure, seriez-vous prêt à retourner au Maroc où vous avez laissé de bons souvenirs ?
Sincèrement, et je vous jure qu’il y a moins d’une heure, j’ai été contacté par un club marocain.
De première ou de deuxième division ?
C’est un club de la première division.
Et quelle a été votre réaction ?
Pour le moment, je suis à Aïn M’lila jusqu’à la fin de la saison, et après on verra.
Propos recueillis par Hassan Boukacem
