Comme prévu, le champion sortant n’a pas tremblé en venant à bout d’une équipe polonaise peu joueuse malgré sa générosité (3-1). Mbappé, passeur puis double buteur, a été comme toujours le catalyseur d’une équipe de France plus que jamais candidate à sa propre succession.
France-Pologne est, avec Suisse-Portugal, l’une des deux confrontations 100% européennes à l’occasion de ces huitièmes de finale qui proposent aussi des duels intercontinentaux inédits, souvent inégaux.
Après la mise en bouche du samedi profitable aux Pays-Bas et l’Argentine qui se confronteront à nouveau en quart de finale d’un Mondial après s’être défaits plus ou moins difficilement des Américains et des Australiens à l’issue de débats exotiques, la deuxième phase de cette épreuve a connu hier son premier duel euro-européen.
Avant cette dix-septième confrontation, la France menait largement au score (8 victoires, 5 nuls et 3 défaites). La dernière fois qu’ils s’étaient donné rendez-vous remonte à plus de dix ans (2011) en préparation de l’Euro-2012. Les Français s’étaient imposés grâce à un but csc de Tomasz Jodlowiec à l’issue d’une terne partie.
En Coupe du monde, l’opposition d’hier était la seconde de l’histoire. La première remonte à Espagne 1982, quand les deux équipes jouaient une consolante troisième place. Les Polonais emmenés par Lato, Szarmach, Zmuda et Boniek l’emportent 3-2. C’est donc une sorte de match de revanche, 40 ans plus tard.
Une revanche qui tardera à s’enflammer, la première alerte sérieuse se situera à la 37’ sur un cafouillage monstre devant la cage de Lioris, le portier français, qui sauvera en deux temps. Les Bleus de Deschamps qui monopolisaient le ballon seront pourtant les plus heureux durant ce premier half. Une remise de Mbappé à son avant-centre Giroud, qui pivote et frappe, et ce sera l’ouverture du score alors que l’arbitre allait à peine annoncer le temps additionnel (44’).
Mérité quant même ce but qui venait récompenser une meilleure prise de risque de la part des Français face à des Polonais trop prudents ou qui ne faisaient que chercher leur attaquant racé Lewandowski au lieu de tenter d’autres solutions.
D’autant que la seconde mi-temps sera à nouveau l’apanage des joueurs de Deschamps qui trouveront le tempo pour acculer leurs vis-à-vis avant de les achever suite à un contre mené par le trio Giroud-Dembélé-Mbappé que le Parisien transformera d’une belle frappe sous la lucarne droite des bois de Szczesny (74’). L’attaquant des Tricolores égalait à ce moment son record du Mondial en Russie (4 buts) mais n’était pas encore rassasié à s’attaquer à d’autres exploits du genre. Il n’attendra pas en tout cas le quart de finale pour signer son cinquième but du tournoi.
Une autre réalisation d’anthologie, doit-on souligner, puisqu’il exécutera le gardien polonais d’une autre frappe qui ira échouer sous la lucarne gauche (90’+1’). Une merveille !
A 24 ans près, le natif de Bondy a en tout cas porté les champions du monde vers les quarts de finale d’une Coupe du monde qui risque d’être une copie conforme de la dernière édition. Pour la Pologne de Robert Lewandowski, qui a réduit le score sur penalty (90’+9’), l’histoire est à écrire !
M. B.
