Bouali Fouad n’est pas le genre de coach qui pleurniche après défaite, mais ce qui s’est passé à Béjaïa ne doit pas passer inaperçu et rester impuni. Tout le monde a été surpris, non pas par la défaite du Widad, ni même par ce score fleuve car le vrai match se jouait ailleurs. Le coach du Widad est on ne peut plus clair sur ce qui s’est passé au stade de l’Unité maghrébine à Béjaïa «Nous avons échappé à une mort certaine, tout était mis en place pour battre (ou plutôt abattre) le WAT.» Dans une déclaration faite à notre confrère d’El Khabar, Bouali Fouad ne cache pas sa colère : «Nous n’avons pu quitter le stade qu’après trois heures, nos vestiaires étaient encerclés et nous remercions Dieu d’avoir épargné nos vies. Dès notre entrée sur le terrain, nous avons fait l’objet d’insultes et de violences de la part des supporters locaux, qui nous ont agressés et même après le match, le calvaire n’a pas pour autant pris fin. Les joueurs Ben Boulaïd, Bougèche et Messaoudi figurent parmi les blessés graves.» Il ajoute plus loin : «Ce qui s’est produit à Béjaïa est une honte et ce sont ces gens-là qui sont derrière les violences dans les stades, et ce cycle de violences n’ est pas près de s’arrêter tant que des mesures coercitives ne sont pas prises, la balle est dans le camp de la ligue, elle porte l’entière responsabilité et nous demandons l’arrêt de ce championnat, et ce, pour éviter l’irréparable». Selon des supporters, les joueurs du Widad étaient tétanisés sur le terrain, ils ne pensaient qu’à sauver leur vie. «Perdre un match de football n’est pas la fin du monde, mais ceux qui sont derrière ce traquenard sont de véritables criminels», nous dira un vieux supporter. Pour les supporters avertis, ces incidents étaient prévisibles et pour cause, le Widad, lors de la saison passée, a stoppé l’équipe de Béjaïa, qui visait l’accession, le match nul concédé à Tlemcen par l’équipe visiteuse a permis à Bordj Bou-Arréridj d’accéder en Ligue 1.
M. Zenasni
