Sur les plateaux TV, beaucoup de futilités, de paroles vides et de vœux pieux mais point d'analyses lucides, en dehors de quelques rares points de vue corrects. Les télés se sentent obligées d'avoir leurs propres soirées CAN avec une profusion d'envoyés spéciaux qui ne nous apprennent rien et des commentateurs totalement à côté de la plaque.
Revenons au match du jour. Sans prétention, c'est jouable. Ce n'est pas parce qu'on a perdu un match qu'il faut désespérer. On n'a pas connu la défaite durant 35 rencontres ! C'est cela qu'il faut avoir à l'esprit. Cela fait trois années que cette équipe ne perd pas. Elle a rendu heureux les Algériens. Mais, comme en toute chose, la vie est faite de joie et de tristesse, de victoires et de défaites. Il y a des cycles qui se terminent et d'autres qui commencent.
Je crois que certains éléments commencent à être rattrapés par l'âge. On les voit sur le terrain : lourdeur, confusion, imprécision, etc. Il y a des jeunes qui font des miracles dans leurs clubs et quels clubs : West Ham, Napoli, etc. Il y a aussi ces pépites venues du Championnat national et qui commencent des carrières prometteuses en Europe. Il faut leur faire confiance et c'est le moment de commencer le changement doucement, par étapes. Belmadi est un grand sentimental : il croit en ses joueurs. Ils sait qu'ils sont capables du meilleur. Il sait que le déclic va venir et probablement que ça viendra face à la Côte d'Ivoire qu'ils ont déjà éliminée par deux fois en quarts de finale de la CAN.
Je crois que les Verts ne vont pas se présenter en victimes expiatoires. Ils ont vite oublié les faux pas contre d'illustres inconnus qu'ils ont certainement sous-estimés pour se consacrer au match du jour face à un adversaire mieux loti et qu'ils connaissent bien. Belmadi a le choix : ou il continue de faire confiance à ses éléments favoris, et ça peut marcher comme ça peut flancher comme au cours des journées 1 et 2. Ou il change son team en incorporant des éléments plus jeunes et qui viennent de clubs huppés où ils ont su s'imposer. La solution idéale serait qu'il rentre avec son équipe type. Touchée dans son amour-propre, elle peut se réveiller brutalement et faire le grand match qu'on attend d'elle. Si ça marche, il peut incorporer progressivement les jeunes. Si ça ne marche pas, il n'aura qu'à mettre cinq remplaçants en seconde mi-temps. L'essentiel est de ne pas brusquer les choses, de bien étudier la situation, poste par poste.
Autre piège à éviter : vouloir marquer à tout prix. On a vu ce que cela donne : ça crée l'encombrement et vide la défense. L'essentiel est de retrouver le calme olympien qui caractérisait le onze national et ce mental de fer qui leur permettait de garder leur sang-froid dans les situations extrêmes. C'est jouable !
Et comme disait ma grand-mère, «qu'elle soit verte devant et derrière vous».
M. F.
