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Rubrique Sports

Formule1 : GP de Chine Red Bull et Ricciardo jouent au chamboule-tout

La Formule 1 attendait un duel Ferrari-Mercedes, elle a eu une victoire «inattendue» de Red Bull au Grand Prix de Chine hier, grâce à une leçon de dépassements de l'Australien Daniel Ricciardo, qui relance le Championnat du monde.
Les favoris Lewis Hamilton (Mercedes), en difficulté depuis deux courses, et Sebastian Vettel (Ferrari), accroché par Max Verstappen (Red Bull), ne sont que quatrième et huitième. Hamilton revient donc à dix points de l'Allemand au classement des pilotes et Mercedes prend la tête chez les constructeurs, une longueur devant Ferrari. «Ça aurait pu être pire, Max (Verstappen) m'a rendu un grand service au Championnat», a reconnu le Britannique. «Il faut que je retrouve mon niveau normal de performance avant de perdre davantage de points précieux.»
Une troisième victoire de Vettel en autant de courses aurait donné une physionomie toute autre à la saison. En effet, depuis 1950, les pilotes ayant remporté les trois premiers GP ont toujours décroché le titre mondial. Mais, pour préserver le suspense, ni la performance affichée en qualifications, ni la stratégie, ni la chance n'étaient du côté de la Scuderia, hier. Parti en pole position, Vettel a vu le Finlandais Valtteri Bottas (Mercedes) le devancer à l'issue de leurs passages respectifs aux stands puis Verstappen le harponner au 43e tour.
Mercedes «limite les dégâts»
«Il comprend qu'il était en tort, je crois, a commenté l'Allemand. J'ai apprécié qu'il vienne immédiatement me voir parce que c'est comme ça qu'on doit régler les choses, en face à face.»
Le pilote Ferrari aura de quoi nourrir des regrets face à un Hamilton, quatrième à la faveur de la pénalité de dix secondes imposée au Néerlandais suite à cet incident, mal à l'aise et tendu.
Les Flèches d'argent, qui s'étaient promis de sortir «le grand jeu» sur le circuit de Shanghai, où elles détiennent le record de victoires, se sont une nouvelle fois contentées de «limiter les dégâts» suite à des qualifications décevantes.
Comme à Bahreïn le week-end dernier, Bottas est remonté de la troisième place sur la grille à la deuxième sur la ligne, devant son compatriote Kimi Räikkönen (Ferrari), et Hamilton a fait le dos rond.
Cette course rappelle aussi qu'il ne faut pas enterrer trop vite la troisième force du plateau, Red Bull. Quand son moteur Renault ne la lâche pas, comme c'est arrivé à Ricciardo à Bahreïn ou lors de la troisième séance d'essais libres samedi, elle sait saisir sa chance. L'écurie autrichienne a pris l'avantage en arrêtant pour la seconde fois aux stands ses deux monoplaces, parties côte à côte en troisième ligne, à l'entrée de la voiture de sécurité, au 31e tour, après un accrochage entre les deux Toro Rosso.
Ne pas enterrer Red Bull
Alors sixième, Ricciardo a entamé une remontée grâce à des pneus plus frais et sa science des dépassements.
Cette sixième victoire en F1 confirme que le pilote de 28 ans est l'homme des chevauchées fantastiques : chacun de ses succès a été acquis alors qu'il ne figurait pas parmi les trois premiers sur la grille.
«Je ne sais pas ce que j'ai, mais je gagne des courses pas ennuyeuses ! Mes victoires sont plutôt amusantes. Et celle-là était inattendue », s'est-il félicité, après ses ennuis de moteur la veille.
Nerveux en ce début de saison, son jeune prodige de coéquipier, Verstappen, 20 ans, aurait pu lui aussi jouer la victoire. Las, une sortie de piste alors qu'il tentait de dépasser Hamilton puis son accrochage avec Vettel ont eu raison de ses chances.
«Les choses ne vont pas dans mon sens en ce moment, il faut analyser pour, je l'espère, revenir plus fort», a-t-il souhaité. La F1 reprend ses droits le 29 avril à Bakou (Azerbaïdjan), théâtre d'une course folle l'an dernier, avec une montée de tension entre Vettel et Hamilton et une victoire de Ricciardo, dixième sur la grille. La partie de chamboule-tout n'est peut-être pas terminée !

Daniel Ricciardo (Red Bull)
«Je gagne des courses pas ennuyeuses !»

«Je gagne des courses pas ennuyeuses», s'est amusé l'Australien Daniel Ricciardo (Red Bull), après sa victoire «inattendue» dans un Grand Prix de Formule 1 de Chine à rebondissements, sur le circuit de Shanghai, hier.

Vous gagnez pour la sixième fois après une course intense et surprenante. Quel est votre sentiment ?
Je ne sais pas ce que j'ai, mais je gagne des courses pas ennuyeuses ! Mes victoires sont plutôt amusantes. Et celle-là était inattendue. Il y a 24 heures, nous envisagions de partir en fond de grille (après avoir dû changer de moteur entre les essais libres 3 et les qualifications, en raison d'un problème de turbo, NDLR). Merci à l'équipe pour son travail d'hier (samedi). Je les ai déjà remerciés après les qualifications mais nous en récoltons vraiment les fruits aujourd'hui. Merci à tout le monde, les mécaniciens ont vraiment tout donné.

C'est aussi une belle revanche après votre abandon consécutif à une panne dimanche dernier à Bahreïn ?
Ce sport est fou ! Il y a une semaine, j'étais hors course après deux tours. J'étais frustré à cause de toutes les variables incontrôlables qui entrent en jeu dans ce sport. Parfois, je me demande pourquoi je l'ai choisi alors qu'il y a tellement de choses que tu ne contrôles pas et qui peuvent te démoraliser. Mais quand tu vis un jour comme aujourd'hui, ça vaut cinquante fois les mauvais jours.

Racontez-nous votre arrêt au stand, à l'entrée de la voiture de sécurité, puis votre remontée.
C'était intense ! J'ai entendu «voiture de sécurité» au virage 14, puis l'équipe a tout de suite dit : «vous vous arrêtez aux stands tous les deux» (son coéquipier Max Verstappen et lui, NDLR). C'est arrivé très vite et ça a été décisif, donc merci à l'équipe. (...) Nous avions l'avantage ensuite, avec nos pneus tendres. J'ai senti qu'il y avait une opportunité.
Au début, c'était plutôt : «OK, peut-être qu'on peut se battre pour le podium», puis, vu la vitesse à laquelle on remontait et les pneus qui tenaient bien, je me suis concentré entièrement sur la victoire. J'avais un meilleur rythme que tous les gars que j'ai doublés, mais il ne faut quand même pas rester derrière trop longtemps. Valtteri (Bottas, qu'il a dépassé pour la victoire, NDLR) défendait bien mais j'étais décidé à essayer. C'était cool, serré mais juste.
C'est cool d'être roues contre roues, amusant pour les pilotes et pour les spectateurs. C'est meilleur que dépasser en ligne droite.

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