On dit parfois que les grands joueurs ne font pas automatiquement de grands entraîneurs. Ce qui ne correspond nullement au parcours de Bilal Dziri qui est en train de se tailler une belle réputation de jeune et prometteur technicien après avoir été une star du football national. Que ce soit à Boufarik, à Larbaâ, au NAHD ou à l’USMA, il n’a laissé que le souvenir d’un coach adepte d’un beau jeu. Cette saison, il a beaucoup de mérite à diriger une formation usmiste confrontée à l’une de ses pires crises financières de son histoire. Finalement, il est revenu au CABBA qu’il a déjà drivé et dont les dirigeants lui ont de nouveau fait confiance.
Comment occupez-vous vos journées avec cet arrêt forcé de la compétition à cause du Covid-19 ?
Je suis enfermé chez moi ici à Alger, je ne quitte mon domicile que pour faire des courses et le confinement demeure une excellente mesure de protection.
Est-ce que vous maintenez votre forme ?
Oui bien sûr. J'effectue des footings et tout seul, évidemment.
Avez-vous transmis un programme d’entraînement individuel à vos joueurs du CABBA ?
En collaboration avec tout le staff technique, on a élaboré des programmes d'entraînement pour les joueurs afin de les maintenir en forme un tant soit peu, tant il est vrai que rien ne remplace le travail collectif sur le terrain.
Comment appréhendez-vous la reprise ?
Je pense qu'il appartient à la Ligue et à la FAF d'organiser la reprise. Bon, il y a cette date du 19 avril, mais on verra d'ici là selon l'évolution de la situation.
En Espagne, la fédération a annoncé que la reprise se fera à huis clos pour ne pas prendre de risque.
Oui, par souci de protéger la population, mais pour moi-même si on doit redémarrer la compétition à huis clos, il faudra impérativement prendre des mesures de sécurité pour les arbitres, les joueurs et les officiels. Même sans le public, la prévention devra être de mise.
Certains ont évoqué un championnat à blanc. Qu’en pensez-vous ?
Non, ce n'est pas la bonne solution. Prenons l'exemple de Liverpool qui a une avance de 20 points sur son poursuivant immédiat. Vous imaginez leur réaction si on leur disait que cette saison c'est un championnat à blanc ? Non, je crois qu'il est possible de décaler les dates de reprise. D'ailleurs, je crois qu'en Allemagne, il y a même des équipes qui commencent à reprendre les entraînements.
Est-il vrai que sur le terrain, l’idéal pour un coach, c’est d’avoir un numéro 10 comme relais de l’entraîneur ?
Il n'est pas nécessaire que ce soit un numéro 10. Souvenez- vous de Mathias Sammer, l’ancien international allemand qui n'était pas un numéro 10 mais qui était le deuxième entraîneur sur le terrain.
Michal Hidalgo a dit que son relais, c’était Michel Platini…
Oui, Hidalgo avait la chance d'avoir un Platini comme pratiquement un adjoint sur le terrain. En fait, c'est l'idéal d'avoir un tel joueur pour un entraîneur.
Est-ce que vous l’avez à Bordj ?
Ce n'est pas évident, ni facile de trouver un élément capable de relayer le coach sur le terrain et de galvaniser ses co-équipiers.
Les Français Jacquet, Lemerre et Hidalgo ont déclaré que le métier d’entraîneur est le meilleur du monde. Partagez-vous leur avis ?
Moi, j'ai dit que le métier de joueur est le meilleur du monde mais il est vrai que le métier d'entraîneur est exaltant car l'on rêve de remporter des titres et que malgré la déception des défaites parfois, il procure des émotions et des instants de joie que nulle autre fonction ne peut vous faire vivre.
Propos recueillis par Hassan Boukacem
