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Rubrique Sports

L’EN termine les qualifications de la CAN-2021 invaincue Une page se tourne, de nouvelles s’ouvriront bientôt

Les Verts iront au Cameroun défendre leur titre continental conquis en Égypte, en 2019. Avec un statut de champion, mais surtout d’équipe invincible, difficile à manier, et dont les objectifs ont évolué ces deux dernières années.
Le tour est bouclé pour Djamel Belmadi et ses troupes qui ont atomisé le Botswana à l’occasion de l’ultime round des qualifications à la phase finale de la CAN prévue au Cameroun début 2022. Un baroud d’honneur et des larmes. De chaudes larmes même.
Les Verts qui ont mis du temps pour disposer des Zèbres, agressifs à tout-va, ont fini par toucher au but. Rester invaincus dans ces éliminatoires et, au passage, confirmer qu’ils sont les grands favoris pour leur propre succession. À Blida, dans leur jardin donc, les camarades de Mandi ont dévoilé de nouvelles facettes de ce qui peut se faire de mieux dans le football. Contrairement au match de Lusaka, jeudi passé, ils ont mis la pression d’emblée, ont attendu l’ouverture des brèches avant de frapper au bon moment. Cinq banderilles, dont quatre durant le seul second acte, sont venues conforter l’idée recherchée par Djamel Belmadi. Tous les matchs sont durs à jouer, importants et les points récoltés sont toujours les bienvenus. C’était l’enjeu d’une soirée gâchée par la froideur des officiels, les tribunes désertes n’avaient pas «applaudi» les prouesses de Mahrez et compagnie.
Pour autant, les «Invincibles» ont tenu à festoyer au sifflet final de l’arbitre burkinabé Jean Ouattara. Un «bon petit arbitre» tout de même, en dépit de quelques erreurs de jugement comme craint par certains.

La prime au jeu
Face à un adversaire venu limiter les dégâts, car éliminé à l’issue de son match perdu à domicile contre le Zimbabwe, jeudi soir à Francistown, les Algériens ont fait tourner leurs vis-à-vis qui, contre toute attente, eurent la première vraie occasion d’illuminer le tableau d’affichage du Mustapha-Tchaker Stadium. Les joueurs de l’entraîneur algérien Adel Amrouche défendaient sans relâche, puis finiront par succomber sur un coup de chance, un coup de billard qui voyait Zeffane reprendre une balle relâchée par le portier adverse sur le talon de son camarade Mandi avant de terminer dans le coin des bois botswanais. La suite ne sera pas plus heureuse, avec des imprécisions invraisemblables de Bennacer et cie. Des transmissions manquées mais aussi des choix impromptus. La première mi-temps n’a pas été un must sur le plan technique et numérique pour l’ensemble de Belmadi qui a reproduit exactement le même scénario présenté le 14 novembre 2019, sur cette même pelouse de Tchaker, contre la Zambie (5-0). À savoir un petit but inscrit à l’époque par un défenseur (Bensebaïni, 44’) avant le grand déferlement. Un second half qui a vu les Algériens mieux contrôler leurs nerfs, à fleur de peau au moindre contact physique adverse. Une tenue fortement appréciée par le sélectionneur national qui ne manquera pas de faire savoir, en fin de match, qu’il a dû remonter les bretelles à certains de ses joueurs surexcités le long des 45 premières minutes.
Moins nerveux, plus appliqués et avec un Zerrouki enfin dans le match, l’EN a étouffé les Zèbres auxquels elle a asséné quatre nouveaux coups de boutoir. Un score qui aurait pu être davantage conséquent, n’était une certaine facilité de la part des attaquants, Bounedjah en particulier, au moment d’ajuster le portier Dambe. Qu’à cela ne tienne, l’essentiel était acquis depuis novembre dernier et ce billet pour le Cameroun composté grâce à une régularité de métronome des hommes de Belmadi.

Zerrouki, Boulaya mais pas Touba
Sur un plan collectif, les Verts ont semblé unis. Le long de ces qualifications entamées en novembre 2019, les capés de Belmadi ont suivi une progression linière assez notable. Des joueurs ont confirmé, peu de nouvelles têtes ont émergé. De nombreux éléments ont été testés, Lekhal, Spano-Rahou, Medioub, Zerkane et autre Aribi sans vraiment pouvoir s’incruster durablement au sein d’un effectif où pourtant le côté «vieillissement» prend toute son importance, quand on défriche la liste des trentenaires emmenés par les gardiens M’Bolhi et Doukha, le milieu récupérateur Guedioura et le pointeur Slimani.
L’arrivée durant le dernier regroupement du trio Zerrouki-Touba-Khacef s’inscrivait dans la logique de Belmadi d’offrir une note de fraîcheur à son équipe. Or, si le premier cité s’est avéré très utile au bout de deux heures et quarts (30 minutes à Lusaka puis une première mi-temps devant le Botswana) plutôt timides, les deux derniers n’ont pas été vraiment testés. L’ancien nahdiste qui a remplacé au pied levé Benlamri, un axial, alors que c’est Adem Zorgane qui était supposé faire sa rentrée sur le terrain, n’a que très rarement mis en valeur ses qualités de percussion sur l’aile gauche considérablement encombrée par la présence de Belaïli, Boulaya et parfois Bounedjah. Un changement qui a intrigué plus d’un, faut-il le préciser.
Tout le monde pensait qu’après le souci physique du défenseur de l’O Lyon, c’est à Ahmed Touba, déjà non utilisé à Lusaka, que devait revenir le rôle d’accompagner Mandi. À la question de savoir pourquoi il n’a pas incorporé le défenseur du RKC Waalwijk, Belmadi a répondu par un glaçant «choix de l’entraîneur» suscitant davantage d’interrogations sur la présence d’un élément qui dit avoir choisi d’évoluer chez les Verts, alors que sa destinée chez les Diables Rouges de la Belgique était toute tracée. En tout état de cause, une constance chez Belmadi. L’effectif qui a disputé et gagné la CAN-2019 en Égypte bénéficie de sa totale confiance et tout indique que c’est ce groupe, en sus des éléments blessés qui reviendront plus tard (Ounas, Farès) qui constitueront le groupe de base des Verts pendant les prochaines échéances. D’autant plus que d’ici la fin de cette année, toutes les rencontres auront un caractère officiel, d’où l’impossibilité de lancer de nouvelles têtes parmi la composante des champions d’Afrique.
M. B.

Déclarations-express...

Djamel Belmadi (sélectionneur de l’EN algérienne) :
«Mes joueurs ont très bien réagi»
«Comme au match aller, l'équipe du Botswana a fait preuve d'une importante agressivité dans le jeu. Certaines de ses interventions étaient vraiment à la limite de la correction. C'est d'ailleurs ce qui nous avait compliqué la tâche en première mi-temps. Mais nous avons été patients et les choses ont fini par s'arranger en deuxième mi-temps. Je suis plus que satisfait du rendement de mes joueurs, car ils ont très bien réagi, malgré la difficulté de la tâche. Je suis d'autant plus satisfait du rendement des jeunes comme Zerrouki, qui semble déjà promis à un avenir radieux. Mon seul regret dans ce match, c'est une nouvelle fois l'arbitrage, car il n'a pas été à la hauteur. Nous aurions pu terminer largement en tête de ce groupe H, mais comme ce fut le cas en Zambie, l'arbitrage nous a coûté des points. Cela dit, le plus important a été fait, avec cette qualification méritée à la phase finale de la CAN et en tant que premiers de notre groupe. A présent, on doit vite se remobiliser, pour affronter les qualifications au Mondial-2022 et qui restent notre objectif principal».

Ramy Bensebaïni (latéral gauche de l’EN algérienne) :
«On s’est bien ressaisis»
«Tout d'abord, je tiens à rassurer que ma blessure n'est pas très grave. J'ai juste ressenti une petite douleur au niveau des adducteurs, et j'ai préféré céder ma place par mesure de précaution, pour ne pas aggraver mon cas. Pour ce qui est du match, je pense que nous sommes assez mal entrés dans la partie, et le comportement de l'adversaire y était pour beaucoup, car il avait refusé le jeu, tout en essayant de nous provoquer. Dieu merci, on s'est bien ressaisis en deuxième mi-temps, pour remporter cette belle victoire au final, et qui nous permet de terminer en beauté».

Belmadi annonce le départ de Zetchi
Ce n’était pas un scoop mais quand c’est annoncé par l’entraîneur national, cela prend une dimension pathétique. Kheireddine Zetchi ne sera pas candidat à sa propre succession à la présidence de la FAF. «Le président Zetchi ne sera plus à la tête de la FAF lors du prochain mandat olympique (2021-2024), car ils nous a officiellement annoncé qu'il ne compte pas se représenter. Nous avons donc tenu à lui rendre hommage, car le succès de l'EN n'est pas uniquement l'œuvre des joueurs et des entraîneurs, mais aussi celui du président. Il a beaucoup fait pour la sélection et je tiens à le souligner personnellement», dira l’entraîneur national juste à la fin du match Algérie-Botswana. Belmadi reconnaît avoir été surpris par la décision de son président, mais rappelait aussi que lui il appartient à la sélection, à l’Algérie. Sauf qu’il aurait aimé poursuivre son contrat d’objectif jusqu’au bout avec celui qui est allé le chercher en août 2018 à Paris pour lui confier les destinées de la sélection. «C’est une personne qui a tenu sa parole. Le président Zetchi a toujours tenu ses engagements, de notre première rencontre en août 2018 à ce jour. On a gagné après la CAN. Dans ce sacre, à l’instar des joueurs et du staff technique, il a une grande part de mérite, il a le même mérite que nous tous. Il mérite de sortir avec les honneurs.», expliquait-il avec un réel pincement au cœur.
Évoquant le changement à venir, Belmadi assurera que cela aura une conséquence sur la vie de l’EN. «Permettez-moi d’être égoïste. Aujourd’hui, une page se tourne, j’espère qu’avec la prochaine fédération, on travaillera de la même façon. J’espère que cette équipe continuera à progresser et à faire honneur à ses fans et admirateurs», assure Belmadi qui demande à ce que le prochain bureau fédéral fasse perdurer ses conditions de travail qui ont ramené cette réussite et cette sérénité à la sélection. Interrogé sur la prétendue rencontre qu’il aurait eue avec les hautes autorités de l’État, Belmadi s’est contenté de répondre que l’essentiel est ailleurs. «Si j’avais rencontré les hautes autorités ? Ça ne change pas grand-chose dans ma vision du football. Par contre, j’espère bien qu’avec la prochaine équipe qui dirigera la fédération, on fera comme avec la précédente pour faire en sorte de faire progresser notre football», se limitera-t-il à préciser.
Une réponse qui laisse planer des incertitudes autour de la relation de Belmadi avec les prochains décideurs de la FAF. En tout cas, Belmadi, qui reconnaît qu’il aurait claqué la porte s’il avait subi les mêmes injustices, la cabale et les attaques de toutes parts que Zetchi, annonce la couleur. Il n’hésitera pas à suivre le chemin de la porte si le prochain BF manque à ses obligations envers la sélection.
«Il y a un fonctionnement et des élections qui, forcément, auront une vraie importance sur mes prérogatives et sur les échéances futures. J’espère être sur la même longueur d’onde avec le prochain président de la fédération», a-t-il fait savoir. Nul besoin d’être clerc pour comprendre le sentiment profond d’un sélectionneur qui a refusé les offres alléchantes des fédérations des pays du Golfe pour rester près de son équipe et d’un président de la FAF qu’il a tout le temps respecté. Le 16 avril sera peut-être un autre jour pour l’EN et Belmadi.
M. B.

Elle a engrangé 14 points sur les 18 possibles
Seule la Tunisie a fait mieux
Les Verts ont terminé la phase éliminatoire de la CAN du Cameroun par une large victoire devant le Botswana (5-0). Un succès qui s’ajoute aux trois autres réalisés par les joueurs de Belmadi durant ces qualifications respectivement contre la Zambie (5-0), le Botswana (0-1 à Gaborone) puis le Zimbabwe (3-1 à Alger). Deux nuls ont sanctionné le parcours de Mahrez et compagnie, contre le Zimbabwe (2-2 à Harare) et la Zambie (3-3 à Lusaka). Ce sont au total 14 points qui ont été récoltés par les Algériens en six matchs, soit le second meilleur score de ces qualifications derrière la Tunisie qui dispose de 16 points récoltés en 5 victoires et un nul. Les Verts devaient être dépassés dans ce classement en cas de succès du Sénégal (13 points en cinq rencontres) contre Eswatini, hier à Thiès. Comme ils devaient être rejoints par le Maroc et le Nigeria (11 points en 5 matchs) en cas de succès, hier, respectivement face au Burundi et le Lesotho.
M. B.

Elle a inscrit 19 buts en 6 matchs
L’EN meilleure attaque
Avec cinq nouveaux buts, l’EN a terminé ces qualifications avec 19 buts dont 8 contre la seule Zambie (5-0 à Blida et 3-3 à Lusaka). C’est la meilleure attaque des groupes de qualifications. Avec 14 réalisations, la Tunisie suit en seconde position devant l’Égypte (10 buts en 6 matchs) et le Sénégal et le Maroc (9 buts en 5 matchs).

Troisième plus faible défense des qualifiés !
Si l’EN domine le challenge des équipes les plus prolifiques en buts, sa défense fait partie des plus mauvaises parmi les principaux qualifiés des 12 groupes. Avec 6 buts encaissés, les Verts sont ex æquo avec le Gabon et les Comores, devancent le Zimbabwe (8), la Gambie (7 buts), la Guinée Equatoriale et le Nigéria (7 buts,-1 match) mais sont dépassés par la Guinée (4 buts), le Mali (4), la Mauritanie (4, -1 match), le Cameroun (4,-1 match) et la Côte d’Ivoire (4,-1 match), le Burkina Faso (2), le Cap-Vert (3,-1 match), l’Égypte (3), l’Éthiopie (3,-1 match), le Bénin (-1match), le Ghana (3) et le Soudan (3) et le Malawi (5), le Congo (2,-1 match), le Maroc et le Sénégal (1 but,-1 match).

Bounedjah conforte sa position
En signant son 4e but dans ces qualifications, l’attaquant d’Al-Sadd Baghdad Bounedjah a terminé meilleur buteur de l’équipe nationale durant cette phase. Parmi ses concurrents, seul Mahrez a réussi à marquer lundi soir. C’est la troisième réalisation de l’attaquant de Manchester City durant ces éliminatoires (dont un sur penalty) où il n’a disputé que 4 matchs. Belaïli et Slimani (2 buts chacun) sont rejoints par Feghouli alors que Zeffane et Boulaya font leur entrée dans ce classement avec 1 but à l’instar de Delort, Bensebaïni, Soudani et Ghezzal.
M. B.

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