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LES CANCANS DE MAAMAR FARAH Verts : la renaissance ?

Par Maâmar Farah
Le choc tant attendu a finalement eu lieu et il fut à l'avantage de l'Algérie ! Tant mieux, car on redoutait beaucoup cette équipe du Sénégal présentée comme la meilleure du continent et la favorite de ce tournoi. Au-delà du résultat sportif et de la qualification prématurée des Verts, il s'agit d'abord d'une grande victoire psychologique qui aura l'avantage de fixer joueurs et entraîneur sur leurs véritables potentialités après une longue période de doutes et d'incertitudes.
Est-ce pour autant la fin de la longue traversée du désert marquée par la valse des entraîneurs et la démoralisation des capés souvent confrontés à des problèmes secondaires d'incompatibilité d'humeur et d'incompréhension avec les coachs ? Cette victoire face à un ogre africain nous remet d'abord dans un état d'esprit qui a longtemps fait défaut : solidarité, discipline et rage de vaincre. Si l'on regarde bien la composition de l'équipe, on ne verra pas un changement profond de l'effectif qui évolue depuis quelques années. Alors qu'est-ce qui a changé pour que les Verts recommencent à gagner, aussi bien en amical qu'en officiel ? Le secret s'appelle Belmadi, un entraîneur d'une simplicité et d'un réalisme déroutants. Ce qu'a réussi Belmadi, ce n'est pas seulement de mettre en place une tactique pour gagner. C'est surtout de faire retrouver à ses protégés cette joie de jouer qu'ils ont perdue depuis quelques années. Mouiller son maillot, s'impliquer de la première à la dernière minute, se mettre au service de la collectivité : autant de qualités que l'on a retrouvées avec plaisir chez une équipe solidaire, engagée et volontaire à souhait.
Face au Sénégal, c'est cet esprit combatif qui a mené les Verts à la victoire. Le reste a été l'affaire de quelques réglages depuis le Kenya et d'un bon coaching. Les Verts qui se présentaient dans la peau d'un outsider n'avaient plus la hargne et la classe qu'ils arboraient lors de la Coupe du monde 2014. Il leur fallait donc d'abord contenir cette redoutable ligne d'attaque sénégalaise. Les premières minutes pouvaient être fatales ! Mais Belmadi avait son plan : renforcer le milieu défensif et enlever toute possibilité aux Sénégalais de menacer M'bolhi. Malgré quelques ratages qui ont failli coûter cher à notre défense, cette dernière sut annihiler toutes les tentatives des Lions grâce à un Attal égal à lui-même et à l'efficacité des Bensebaïni, Mandi et Belamri. Mais le gros du travail de sabordage de l'attaque sénégalaise, empêchée de recevoir de bons ballons de ses milieux offensifs, est à mettre à l'actif de l'omniprésent Guedioura, dont l'engagement fut puissant et constant. Bennacer, qui a dominé les deux matches de cette phase de poule, aura également été déterminant dans cette «résistance». Belmadi a mis un plan d'occupation du terrain qui a empêché le Sénégal de jouer à l'aise. Ce plan a en outre permis aux Verts de demeurer maîtres des espaces et n'était le manque de réussite en attaque, le score aurait été plus lourd.
En attaque, à signaler le grand boulot fait par Feghouli qui a parcouru le terrain de long en large, pourvoyant l'attaque de très bons ballons. C'est d'ailleurs l'un d'eux qui aboutira dans les pieds de Belaïli qui, après un contrôle, envoie un bolide d'une rare puissance dans les filets de Mendy.
Une mi-temps pour contenir les Lions et une autre pour croire en ses chances. Voilà résumé ce match qui ne fut pas d'un bon niveau technique. Mais ce n'était pas l'objectif en cette chaude soirée cairote où notre seul espoir, à 18 heures piles, se limitait à ne pas couler face aux meilleurs d'Afrique! Belmadi et ses Verts ont fait beaucoup mieux. C'est peut-être la renaissance d'une équipe !
M. F.
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