Tenir une assemblée générale si ordinaire soit-elle dans le contexte actuel ouvre la voie à toutes les spéculations, à tous les dérapages. Kheïreddine Zetchi, élu par défaut en mars de l’année dernière, sait très bien qu’il est attendu au tournant. Par la vieille garde de l’ancien boss de la fédération mais également par les nouveaux dépositaires du football.
Un exercice, exactement treize mois dans le cas du bureau fédéral sorti des élections du 20 mars 2017, est-il suffisant pour songer à déposer une équipe composée à la hâte par l’unique candidat à la succession de Mohamed Raouraoua ?
Si calamiteux qu’il fut, le «bilan» d’une année à la présidence de la FAF, ne fait pas de Zetchi le parfait coupable, le responsable de la déchéance du sport-roi en Algérie. Sur un plan moral, difficile de faire endosser tous les échecs sportifs à l’équipage disparate conduit par l’ex-chairman du Paradou AC. Sur un plan comptable aussi. Car si la première année du mandat Zetchi aux commandes de l’empire «fafien» n’était un modèle du genre dans la gestion des catastrophes héritées de l’ancien «système», elle a donné quelques lueurs d’espoirs quoiqu’en disent les pires ennemis de l’alternance. Les tenants du statisme soufflent à chacune de leurs nombreuses apparitions publiques la braise sur tout ce qui bouge. A chaque étincelle de violence, chaque bourde arbitrale, chaque occasion manquée par Slimani ou l’un de ses coéquipiers face au RCA ou la Tanzanie. Ils sont là pour rappeler au peuple les «faits d’armes» de leurs gourous omettant d’admettre que ces derniers ont précipité le football algérien dans les abîmes. Aujourd’hui, le «commandant Zetchi» va devoir défendre ses bilans : Madjer en premier. Voilà un sélectionneur qui a réussi à se mettre à dos tous ceux qui vénéraient sa talonnade. «Taisez-vous» a été l’expression de trop pour un entraîneur en qui, beaucoup ne croient plus désormais.
Ce n’est pas lui qui a compromis les chances de qualification des Verts au Mondial de Russie qui s’ouvre dans quelques semaines. L’Espagnol Lucas Alcaraz, recruté par Zetchi, l’était davantage. Mais c’est sous la baguette de Milovan Rajevac et Georges Leekens que l’Algérie a cédé ses droits de faire partie du gotha mondial en juin prochain en trébuchant d’emblée face à deux autres grands d’Afrique, le Cameroun et le Nigeria, à l’occasion d’une première moitié d’éliminatoires endiablée par les scandales d’un vestiaire révolté par la mise à la porte du «tendre» Christian Gourcuff.
Que reproche-t-on encore à Zetchi et à ses collaborateurs dont une partie a des airs de nostalgie et ne perd pas espoir de voir le messie retourner sur le trône ?
S’il faudrait uniquement se focaliser sur un soi-disant «gonflement» des dépenses contre une baisse des recettes, Zetchi pourrait convaincre son auditoire, ce matin, qu’il a procédé à des revalorisations salariales d’un personnel sous-payé à l’exemple d’un Abdelkader Horr qui percevait une mensualité de 25 000 dinars. Sinon à clamer qu’il a renforcé la DTN et créé la DEN, structures qui tournaient à «l’époque» sous la manette d’une, voire deux personnes dont les qualifications n’arrivent pas au talon d’un Rabah Saâdane réhabilité, d’un Boualem Charef enfin estimé à sa vraie valeur et d’une équipe de jeunes entraîneurs et conseillers aux qualités insoupçonnables.
Peut-être bien que Zetchi a fait exploser le «coffre» de la fédération, il n’en demeure pas moins qu’il a réussi à geler le projet d’un hôtel de luxe pour le remplacer par un projet d’édification de centres régionaux de préparation de nos sélections et clubs. C’est probablement là «l’erreur» qu’il ne fallait pas commettre par le «zélé Zetchi».
«Détruire» le Sheraton-FAF a été, en effet, un acte de guerre signifié à son prédécesseur dont les «relais», toujours les mêmes depuis 2001, ont fait et font toujours «l’actualité» d’un football qu’ils ont enterré après avoir «lippé» la vache, les brebis avant de charger des «boucs…émissaires» livrés à la merci d’un plan de diabolisation appelé à se poursuivre même si Zetchi parviendra aujourd’hui à forcer le verrou.
M. B.
