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Interpol lance une base de données d'identification vocale internationale

L’Organisation internationale de police criminelle, Interpol, «a procédé à un dernier examen de son système d'identification des locuteurs», le SiiP, en utilisant «des échantillons provenant de 192 organismes d'application de la loi à travers le monde». C’est ce que révèle The Intercept, le magazine en ligne créé par Glenn Greenwald, Jeremy Scahill et Laura Poitras, les révélateurs de l’affaire Snowden, qui soulève des interrogations en «matière de protection de la vie privée».

Le projet SiiP, d’identification des locuteurs, lancé il y a quatre ans pour un budget de 10 millions d'euros, qui vient de s'achever, «marque un développement majeur dans l'expansion internationale de la biométrie vocale à des fins d'application de la loi» et «soulève des drapeaux rouges en matière de protection de la vie privée», indique The Intercept. Les inquiétudes de la publication viennent du fait que la base de données du SiiP provient de «192 organismes d'application de la loi à travers le monde». Le manque de transparence dans ce projet ne permet pas de savoir si ces «voix» concernent uniquement des enregistrements de «criminels» ou un éventail plus large de sources vocales comme les appels téléphoniques. Comme l’explique The Intercept, «l'identification du locuteur fonctionne en prélevant des échantillons d'une voix connue, en capturant ses caractéristiques uniques et comportementales, puis en transformant ces caractéristiques en un modèle algorithmique connu sous le nom de modèle vocal ou vocal». «Avec suffisamment d'empreintes vocales et d'échantillons collectés dans sa base de données audio mondiale, le système d'identification des interlocuteurs d'Interpol pourra télécharger une voix inconnue et, quelle que soit la langue parlée, l'associer à une liste de candidats potentiels», ajoute la publication. La plateforme SiiP offre également la possibilité de «filtrer les échantillons de voix par sexe, âge, langue et accent». Outre les voix enregistrées dans les appels téléphoniques interceptés, comme l'explique une vidéo promotionnelle d'Interpol, la base de données du SiiP «inclura des échantillons voix de YouTube, Facebook, des conversations enregistrées publiquement, des enregistrements de voix sur internet et d'autres sources où les individus pourraient ne pas se rendre compte que leurs voix sont transformées en empreintes biométriques», explique The Intercept. 

Les «voix» qui mènent à la surveillance
«Les gens choisissent de mettre en ligne des données pour diverses raisons, mais je doute que c’est pour autoriser la police et les sociétés d’armement de les enregistrer sur leurs bases de données secrètes mises à la disposition des polices du monde entier», explique Edin Omanovic, expert en surveillance chez Privacy International, cité par la publication. Toujours selon The Intercept, Cynthia Wong, chercheuse à Human Rights Watch, a averti qu'un «large mandat pourrait mener à une collection sans cesse croissante» de ces données vocales. «Il y a beaucoup de cas où nous pourrions consentir à ce que notre voix soit enregistrée pour un but, mais nous refuserions de l'utiliser pour d'autres, y compris en l’utilisant pour construire et former une base de données biométrique et un système de reconnaissance». Ajoutant : «Ou peut-être que nous n'avons pas du tout consenti à ce que notre voix soit enregistrée. Peut-être que notre voix a été secrètement enregistrée ou capturée par inadvertance dans le fond d'un enregistrement, mais elle a maintenant été placée dans la base de données d'Interpol». En dehors d’Interpol, «de nombreux organismes d'application de la loi utilisent déjà discrètement des systèmes de reconnaissance vocale», rapporte The Intercept. Citant un document d’Interpol, la publication affirme que «plus de la moitié des 91 organismes dans les 69 pays étudiés (par Interpol) exécutent déjà des programmes automatisés d'identification des locuteurs». «En 2010, le Mexique a annoncé qu'il avait créé le premier système de reconnaissance vocale automatisé au monde, utilisant le Centre de technologie de la parole russe», ajoute la même source qui rappelle que «Human Rights Watch a publié un rapport explosif l'an dernier exposant le système de pointe de la Chine, qui semble être intégré aux réseaux de téléphonie mobile et reconnaît les voix des suspects connus en temps réel». «Le système de surveillance intégré de la Chine est susceptible de créer un précédent pour d'autres pays à emboîter le pas», affirme The Intercept.
A. Z.
 

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