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Rubrique Supplément TIC

Bilal Kalem, CEO de Formini : «L’Algérie peut développer l’export de services de formation dans les TIC»

Spécialisée dans la formation aux nouvelles technologies, l’école Formini exporte ses services. Ses formateurs sont algériens issus des universités algériennes, et certifiés à l’international. Partenaire officiel de VMware, leader mondiale de la virtualisation, l’école compte de nombreux clients parmi les entreprises et les grands groupes en Algérie. Rencontré lors du Cloud Day organisé fin février à Alger, son fondateur, Bilal Kalem, nous dit davantage dans cet entretien.

Le Soir d’Algérie : Parlez-nous de l’école Formini. Quelles sont les formations dispensées et qui sont vos clients ?
Bilal Kalem : Avant de parler de Formini, je voudrais évoquer le contexte de sa création. En 2012, j’ai lancé la société IOS (intégrateur open source) qui fait l’accompagnement des entreprises à la recherche des meilleures solutions pour dimensionner un data center. IOS compte parmi ses clients de grands groupes algériens, des banques publiques et privées et des opérateurs télécoms. Ces entreprises nous demandent souvent de former les cadres dédiés à la gestion des data centers, dans le cadre du transfert de compétences. Fin 2014, voyant que la demande de formation a énormément augmenté, on a décidé de créer l’école Formini. Le démarrage a pris du temps, car il fallait d’abord réunir les fonds nécessaires, à partir des activités de IOS et sans passer par un crédit bancaire, et attendre ensuite l’agrément délivré par le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Formini a démarré réellement en mai 2017. La première formation a été dispensée aux cadres de la Société des ciments de la Mitidja (SCMI). Rapidement, notre plan de charge augmente en rythme avec des formations à destination de banques privées, d’entreprises et d’organismes publics comme TDA, ETAC (Entreprise de transport algérien par câbles), et des groupes privés.

Quelles sont les formations les plus demandées par les entreprises ?
L’établissement et la gestion d’un data center viennent en tête des formations demandées par les entreprises. D’ailleurs, de nombreux cadres de ces entreprises participent à ce Cloud Day pour lequel nous avons invité un expert marocain en la matière, M. Adil El-Hajiz. Les entreprises nous sollicitent également pour des formations business, c’est-à-dire des formations aux outils d’aide à la gestion, comme le logiciel Excel de Microsoft. Attention, on ne parle pas d’une formation en bureautique, mais il s’agit de savoir comment utiliser les outils d’Excel pour la création de Dashboard ou des outils de business intelligence afin de faciliter la prise de décision. Il y a aussi d’autres formations comme programmation d’applications mobiles, Acces (bases de données), la solution Sophos UTM, et le développement Web (HTML5 et CSS3).

Quand vous formez à l’international, vos formateurs proviennent d’Algérie ?
Pas tous. Nous comptons parmi nos formateurs des Algériens de la diaspora. C’est plus facile en termes de déplacements. Nous sommes, je crois, la première école algérienne qui exporte des formations à l’international. D’ailleurs, quand on est allé vers les banques pour engager la procédure de domiciliation des produits de l’exportation, elles n’ont pas saisi la nature de l’exportation de services. Il leur paraissait bizarre qu’une école algérienne exporte de la formation.

Vous n’avez pas eu de difficultés à trouver des débouchés à l’étranger ?
En réalité, c’est grâce à notre partenariat avec VMware, un leader mondial de l'infrastructure cloud et de la technologie de l'espace de travail virtuel. C’est le label VMware qui nous permet d’exporter nos formations dans plusieurs pays, y compris en Afrique. Nous avons déjà formé en France et en Côte-d’Ivoire. Dans les prochaines semaines, nous avons l’opportunité d’aller former en Suisse.

De quels secteurs d’activités proviennent vos clients ?
Essentiellement des compagnies d’assurances, des banques et des institutions publiques. Dans notre prochaine formation, en Suisse, ce sera un opérateur télécoms. Pour le moment, les formations demandées concernent toutes les data centers.

Vous êtes donc certifié VMware ?
Absolument. Les formateurs de Formini ont tous des certifications, que ce soit de VMware, mais également de Microsoft. C’est une partie de l’investissement dont je vous ai parlé tout à l’heure. Il fallait qu’on se forme et qu’on acquière des certifications internationales. Moi-même je suis certifié VMware Instructor. La directrice de Formini, Mme Marwa Yaïch Achour, est certifiée Microsoft. Nous fonctionnons avec environ 23 formateurs, dont sept sont contractuels chez Formini, les autres sont des consultants qui, pour la plupart, sont de la diaspora algérienne.

Vos formations s’adressent-elles uniquement à de grandes entreprises ?
Pas forcément. En Algérie, on a assuré des formations pour le compte d’organismes publics, de grandes entreprises publiques et privées, mais également de PME. Nos formations sont adaptées à tous les besoins en gestion et d’établissement de data centers et de serveurs de données.

Avez-vous une idée de l’état des lieux des data centers en Algérie ?
Le plus grand effort a été effectué par les opérateurs télécoms qui ont énormément investi dans leurs data centers. Mis à part le secteur des télécoms, celui des banques et des institutions publiques, les autres data centers en Algérie ne sont pas à la hauteur des attentes. Ce n’est pas une critique, ni un jugement, mais un constat. Un constat pour améliorer les choses, car cela reste très timide en termes de qualifications techniques et de normes surtout. Les normes mondiales d’un data center, c’est : un accès biométrique, des backups électriques, extraction de l’oxygène en cas de feu, etc.

Pourquoi, à votre avis, le secteur privé algérien hésite à faire le pas dans le secteur des data centers ?
Je ne pense pas que ce soit une question de mauvaise volonté. Le gros problème réside dans l’infrastructure internet en Algérie. Est-ce qu’on peut assurer à un client que l’accès à son data center ne sera pas interrompu ? C’est un problème de continuité de service de l’infrastructure internet.

Le problème, c’est donc la boucle locale ?
L’Etat algérien a le droit de protéger Algérie Télécom (qui gère la boucle locale, ndlr). Mais techniquement, Algérie Télécom n’est pas en mesure de couvrir tous les besoins. Je suis certain que de nombreuses entreprises privées souhaiteraient investir dans des data centers, mais la crainte d’une discontinuité de service les oblige à différer leurs investissements. Les besoins en infrastructures de data centers sont importants en Algérie. Et pour développer ces infrastructures, il faut un sérieux coup de pouce réglementaire pour encourager le secteur privé à investir.
A. Z.

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