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Rubrique Tendances

À l’heure du Mondial

L’heure est fixée sur le mondial en Russie. Même si notre télévision nationale ne nous propose aucun match, le système D algérien fonctionne à merveille. On cherche, on fouine et on trouve. La télé allemande nous offre tous les matchs, à l’œil, gratis, batolis. L’écueil de la langue ? Et alors ? D’ici la fin du mondial, l’algérien parlera à merveille la langue de Goethe. En ce qui me concerne, je me régale ; je me gave de ballon rond ; je fais en sorte de ne louper aucun match. Puis, on voit du beau football. Puis, il n’y a plus de petites équipes. Puis, il n’est pas simple de faire un pronostic. Puis, merci les allemands. Puis, tant pis pour notre télévision nationale. Puis, merci le système D algérien. Puis, tant pis pour l’équipe algérienne. Au fait, Madjer a été dégommé, il a refusé de rendre le tablier. Au fait, est-ce l’entraîneur qui fait l’équipe ? Des joueurs qui n’ont rien sous la godasse auront beau disposer du meilleur entraîneur du monde, ne feront que de la pâle figuration sur le terrain. Maintenant, il faut trouver l’oiseau rare. Puis, il faut trouver surtout les joueurs qu’il faut. Ceci est mon avis ! Je le dis, comme je le pense. Pour le reste, il y a le mondial où des artistes écrivent des poèmes avec la «Debboukha». Notre football est l’image du reste ; quand tout va mal, tout va mal !
Bien malgré moi, je vais encore parler du cinquième mandat. J’y suis obligé ! Le patron du RND (pardon, ou le Premier ministre) se met dans les rangs. Il ne pouvait pas faire autrement. Un destin national ne se réalise pas «comme ça». Juste «comme ça». Ouyahia s’est toujours déclaré non candidat, dès lors que Bouteflika est sur la ligne de départ ; il s’est piégé lui-même, d’une certaine manière. Comme le cinquième mandat est ficelé, il ne peut que se ranger derrière le Parti-Tout, le FLN. Il n’a pas d’autre choix, même si le patron du FLN lui coupe à chaque fois la chique. Attention, avertit Ould Abbès, nous sommes les premiers à avoir appelé ce cinquième mandat ! Qui a appelé le premier au cinquième mandat ? C’est nous. Ce n’est pas vous. Il n’est plus question de l’opportunité de ce cinquième mandat, il est désormais question de celui qui a appelé en premier, avant tout le monde. Le FLN a la partie belle ! Le TAJ rejoint les hérauts du prochain mandat. Quant à Benyounès, il attend zaâma septembre pour décider. Plus hypocrite que ça, tu meurs ! 
En ce qui me concerne, je sais que les jeux sont faits. Un miracle, peut-être ? Mais de quel miracle parle-t-on ? Il n’y a pas de miracle en politique, il y a un rapport de force à établir et des urnes à remplir par un vote populaire. Comme il n’y a pas d’opposition crédible, je ne vois pas qui arrêtera, en 2019, le cinquième mandat. Les jeux sont faits, le vote est plié ! Je ne vois pas, au sein de l’opposition, un politique à même de rallier les suffrages des algériens pour chiper ces élections. Il n’y a pas une personnalité forte, charismatique, comme l’avait été Boudiaf, pour fléchir le destin de l’Algérie. Personnellement, je n’en vois pas ! Zeroual aurait pu ; il a fait illusion, un moment ; il y avait un chouia d’espoir ; mais Zeroual a préféré rentrer chez lui, à Batna ; jusqu’à présent, nul ne connaît encore les raisons exactes de sa démission. 
L’opposition ne sert que de faire-valoir démocratique ; bien sûr, dans les années quatre-vingt-dix, le FFS et le RCD avaient fait illusion, n’eut été un problème de leadership. Figure historique, Aït Ahmed décède (Allah yerrahmou), son parti ne se retrouve plus, entre le «Cabinet noir» et sa proposition de consensus national ; quant à Saïd Sadi, éreinté certainement, il a préféré donner l’exemple de l’alternance ; mais son parti n’a plus de mordant. 
En attendant, le bac a tiré son rideau. Ça y est ! Internet revient, hourrah ! La chaleur s’installe progressivement. D’aucuns penseront au farniente. La Tunisie est dans toutes les têtes. Il fait beau là-bas, aussi. L’accueil est excellent. On y mange bien. Puis, le Consulat français a mis un tour de vis supplémentaire aux demandes de visa. Faffa ne veut plus de nous. C’est de bonne guerre. Le Maroc est un beau pays ; dommage, les frontières sont fermées. La Turquie ? Oui, pourquoi pas ? Puis, plus rien ! Où donc aller ? Je vais vous le dire : je reste ici, ma n’boujijch ! L’Algérie est un beau pays, ya kho ! Nos plages sont gratuites, parole du ministre de l’Intérieur ; il sait de quoi il parle. Les parkings sont gratos. Le sable est fin, doré ; la mer est belle ; les estivants sont d’un civisme exemplaire ; les routes sont sécurisées ; pourquoi, diable, aller ailleurs ? En attendant, les bacheliers attendent les résultats. Les « BMistes », aussi. Et si chacun restait tout simplement chez soi ! Ce serait une solution casanière, je l’avoue, en attendant que le tourisme algérien soit touristique. Au fait, je n’ai jamais compris pourquoi nos maires utilisent l’anglais à l’entrée de leur ville. Welcome to Oued R’hiou ! Attendez, je vais reprendre ; je m’y perds. Pour la Tunisie, il va y avoir une ruée. La Turquie reste une possibilité. Faffa ne veut plus de nous ; enfin, pas trop ; juste un tout petit peu. Le Maroc, il ne faut pas y penser. Si on allait tous à Oued R’hiou ! Ce sera parfait pour parfaire (la répétition est volontaire !) notre anglais. Le thé est très bon, là-bas ; c’est moi qui vous le dis. Quoi, on peut bien se permettre un dépaysement. Attention, je parle d’Oued R’hiou comme j’aurais pu citer n’importe quelle ville. Oued Ch’ham, par exemple. Que les curieux cherchent sur une carte géographique de l’Algérie ! C’est une ville comme une autre. 
Les brochettes sont fameuses, là-bas. Ça reste toujours du dépaysement ! Pourquoi se casser la tête dans un pays étranger ? En attendant, le cinquième mandat est à portée de bulletin de vote. Les résultats du bac feront des heureux futurs étudiants chômeurs. Les plages seront gratuites, les parkings itou. L’Algérie est belle ! La vie est belle ! Le mondial du foot est splendide. Merci les allemands ! Merci nous ! 
Y. M.

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