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Rubrique Tendances

Allons donc !

La Syrie a été donc bombardée ! Trump n’a pas fini de remonter ses bretelles que ses avions, suivis par Macron et May, ont bombardé un pays déjà meurtri par des années de guerre. Un pays qui ne voit pas le bout du tunnel. Ils l’ont fait ! La troïka, véritables boutefeux, ont utilisé la force, eux qui n’ont de cesse d’appeler à la raison et au droit. Sans mandat de l’ONU, faut-il le rappeler ? Mais trois détenteurs du droit de veto ! Qui pouvait les arrêter ? Pas les pays arabes, en tous les cas. Qui préfèrent se bouffer entre eux. Pas l’Europe. Mais qu’est-ce que l’Europe ? Une chimère, me semble-t-il. La Russie ? Pas assez grand, mon fils ! Dès lors, les maîtres du monde ont toute la latitude d’imposer leur loi aux pays qui ne courbent pas l’échine. Il y a bien sûr l’excuse du gaz sarin et du chlore !
Oui, c’est facile, comme excuse. Puis, l’Irak disposait des armes de destruction massive. Qu’on se rappelle de la mascarade américaine, avec leurs photos à l’appui. Que devient l’Irak depuis ? Maintenant, la Syrie détient des stocks importants d’armes chimiques. Peut-être ! Mais, les Français n’ont-ils pas utilisé du napalm en Algérie ? Les Américains n’ont-ils pas utilisé tout type de produits au Viêtnam ? Trump a la mémoire courte ; May était certainement fourrée dans sa cuisine, en ce temps-là. Et Macron était trop jeune pour se souvenir de la guerre d’Algérie. Ni de celle du Viêtnam. Alors, on bombe le torse. Et on y va ! On lâche les missiles sur la Syrie. Au fait, n’y a-t-il pas ici un problème ? Où va le gaz une fois le stock détruit ? Pas sur Washington, je suppose. Ni sur Paris. Encore moins sur Londres. En attendant, les Arabes rêvent d’un passé mythique et laissent passer au-dessus de leur tête des missiles américains. Allons donc, la Syrie ! Un détail dans l’histoire du monde.
D’aucuns se sont inquiétés de la présence-absence de notre Premier ministre. J’ai lu ça dans la presse nationale. D’aucuns s’attendaient à le voir dégommé par notre Président. Ben, non, justement ! Il est encore là. Avec sa superbe, il a tenu une conférence de presse de plus d’une heure. Sur le plan formel, il n’y a rien à redire. Toujours égal à lui-même, bien mis dans son costume made in bladi, il a utilisé les trois langues en usage en Algérie. Il n’y a pas beaucoup de ministres qui puissent le faire ! Notre Premier ministre utilise un arabe accessible à tous ; personnellement, j’ai pu le suivre. Son français est formel, c’est celui d’un énarque ; j’en connais un bout de mon côté. Mais son kabyle est un peu rudimentaire ; je dirais qu’il peut mieux faire. C’est juste un kabyle domestique ; mais il est à féliciter pour ce faire. Pourquoi diantre s’en prendre au confrère d’El Khabar, avec cette véhémence ? Notre Premier ministre avait perdu son self-contrôle, à cet instant. El-Khabar est dans l’opposition, dit-il, le visage rougi. Et alors, Monsieur le Premier ministre ? C’est son droit ! Personne ne vous reproche d’être du pouvoir ; c’est votre droit ! C’est ça la démocratie, dites-vous. Appliquez le principe pour tous, pardi ! Sinon, n’invitez que les journaux de votre bord ; le problème sera réglé de lui-même. En tout état de cause, vous m’avez laissé l’impression d’un conférencier qui regrette l’ère du parti unique. C’est mon regard et ma lecture. L’erreur a été commise déjà en 1954 quand on a demandé à tous les partis de se fondre dans le FLN ; la suite, nous la connaissons ; ça pose problème de nos jours, encore. On a le temps de dire beaucoup de choses en soixante minutes de temps ; sauf que je reste sur ma faim. Tout est bien dans le meilleur de l’Algérie ! Attention, je ne vous reproche pas votre optimisme ; vous voulez semer l’espoir dans le cœur du peuple. Quelle généreuse intention ! Ce n’est pas suffisant, me semble-t-il. L’espoir ne fait pas vivre ; il trompe son monde. Allons-y vers le concret ! Par exemple, pourquoi attendre que le Président vous demande d’accélérer le processus de la mise en place de l’académie berbère ? Le Président est là pour les grands équilibres ; le gouvernement s’occupe du reste. Faut-il à chaque fois que le Président fasse le rappel pour des actions gouvernementales ? Pour le cinquième mandat, je vous crois sincère, quand vous affichez votre satisfaction dans le cas où notre Président rempilerait. Mais que feriez-vous si jamais il ne souhaite plus diriger le pays ? Seriez-vous candidat du RND ? Ou du FLN ? J’aimerais bien avoir votre avis, là-dessus. Allons donc, Monsieur le Premier ministre, je suis sûr que vous avez votre idée sur le cinquième mandat.
Et la suite. Une dernière question : votre bilan (ou celui à présenter par le FLN) aura-t-il le quitus de la Cour des comptes qui, elle, si je ne m’abuse, contrôle la régularité, la sincérité et l’opportunité de la dépense publique ?
La violence en Algérie ne touche pas seulement les stades, même si ce phénomène est plus visible lors des rencontres de football. Que s’est-il donc passé à Constantine ? Un banal match de foot ! Puis les choses ont dégénéré ! Arrêtons le football. Et on verra si la violence s’arrêtera pour autant. C’est plus profond qu’une bataille rangée entre supporters. Le mal est profond ! J’ai failli dire que c’est génétique. Un seul excité, suivi par une foule, occasionnera des dégâts immenses, lors d’un match de football. Fallait-il interdire le déplacement des supporters de telle équipe ? La JSK ? Le MCA ? Ne faut-il pas ficher les ultras, comme cela se fait ailleurs ? Ne faut-il pas interdire l’entrée des stades à ces énergumènes ? Ne faut-il pas placer des caméras un peu partout dans les stades algériens ? Et dans nos villes, aussi ? L’issue d’un match ne doit pas générer toute cette violence. Barcelone a bien perdu son match, non ? Y a-t-il eu autant de violence ? Le PSG se déplace bien à Marseille ? Pourtant, l’enjeu est autrement plus grand que ces parodies de matchs auxquelles nous assistons chez nous. S’il y a des footeux en Algérie, il n’y a pas de football, pour autant. Je suis désolé de le dire : le pousse-ballon a pris le dessus sur le foot, le vrai, l’authentique ; celui qui régale le spectateur. C’est pour cela que l’Algérien supporte qui le Barça, qui le Real, qui la Juventus… Je ne vais plus au stade. Je n’irai plus au stade. Aussi, il est grand temps de prendre des mesures drastiques pour assainir ce milieu qui, il faut le rappeler, prend l’allure d’une dérive incontrôlable. La violence n’est pas un jeu ; c’est un mal à extirper, au plus vite.
Y. M.

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