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Rubrique Tendances

DÉCISIF, DITES-VOUS !

«Semaine décisive pour le Président», titre un confrère. Je veux bien le croire. Je veux bien l’admettre. Oui, pourquoi pas ? Sur le plan intellectuel, on peut en parler. Rien ne l’interdit. Tout est décisif dans notre pays. Absolument tout ! Pourquoi ? Parce qu’il y a un défi à relever de taille : une deuxième Algérie débarrassée de toutes les scories de l’ancienne. Là, oui, c’est décisif ! Ceux de ma génération, nous avions 20 ans dans les années 70, rêvaient, en ce temps-là, d’une Algérie décomplexée, fière, moderne, républicaine, scientifique, authentique… Nous ne rêvions pas de l’image que nous avons, en ce moment, de notre pays. Un pays sclérosé, anthropophage, otage de lui-même, « prédaté » (autorisez-moi cette sortie de route) comme pas possible, ne sachant pas à quelle identité se raccrocher, bouffé par une bigoterie venue de contrées lointaines, en perte de repères, à l’économie menottée aux hydrocarbures… Dans ces années-là, le rêve et l’espoir étaient permis. Alger était une capitale ouverte, fleurie, belle à conquérir, compétitive, souriante, ample, maritime. Qu’est-elle devenue cette capitale, aujourd’hui ? Qu’est devenu notre pays ? 
 J’ai cru comprendre qu’un ministre de la République aurait conseillé aux Algériens, à nous tous, de taire nos remontrances à nos gouvernants. Qu’il est normal d’en avoir. A la condition de les garder pour soi. Et d’obéir à nos gouvernants les yeux fermés. Autrement dit, il faut se la fermer. Et avaler toutes les couleuvres. Et faire comme si tout allait bien dans le meilleur des pays. Il faut voir les travers politiques, économiques, sociaux et culturels ; il faut les voir, c’est tout ! Et les garder par devers soi. J’ai cru comprendre qu’il s’agit bien d’un ministre de la République qui aurait déclaré cette énormité et cette inconséquence politique. Si je comprends bien, le Hirak (béni par le Président, faut-il le rappeler ?) est une erreur populaire. Il n’aurait pas fallu envahir les rues, les espaces publics et le cœur des Algériens. Et ne rien dire. Autrement, nous serions tous en train de subir un cinquième mandat de Bouteflika, avec tout ce que cela signifie comme déclin historique. J’ai ouï dire également que le Président est mécontent de certains ministres. Et qu’un remaniement est dans ses papiers. Je l’attends ce nouveau gouvernement. Mais sans ce ministre qui… Suivez mon regard !
 Cette épidémie du Covid-19 me hante. Elle me bouffe ce qui me reste de neurones. Les chiffres des contaminés m’interpelle, au quotidien. Quoi, il y a  à  peine 300 malades ! C’est quoi ça ? Ils sont réels ces chiffres ? Je me le demande. D’ailleurs, ce sont des chiffres de quoi ? Je veux bien qu’on m’explique. Je veux comprendre la réalité de ces chiffres. Sommes-nous génétiquement mieux armés que les autres peuples ? Notre climat est-il un vaccin naturel ? La providence est-elle avec nous dans cette affaire de virus, qui n’arrête pas de muter ? Ce ne peut pas être la campagne de vaccination qui en est la cause. On vient à peine de dire « bismillah ». Au fait, on est à combien de vaccinés ? Deux cents ? Mille ? Mille deux cents ? Cinq cent mille ? Un million ? Qui peut nous le dire ? 
 Le professeur Belhocine déclare : « La gestion de la crise n’a été ni exemplaire ni catastrophique » (Le Soir du 13 février). Si elle n’est ni exemplaire ni catastrophique, elle est comment, cette crise ? Où placer le curseur ? Quel est le qualificatif qu’il faut pour cette gestion ? Passable ? Médiocre ? Peut mieux faire ? Je ne sais pas. Prendre le bâton par le milieu, comme le fait le professeur Belhocine, n’est pas la réponse idoine à ce genre de crise sanitaire. La meilleure, c’est quand il dit (pour se défendre, j’imagine) : « On pourra toujours dire qu’on peut mieux faire, mais il faut savoir qu’aujourd’hui encore, des pays n’ont toujours rien reçu. » (Toujours Le Soir du 13). Comme argument scientifique, il faut repasser, Professeur. Pourquoi chercher le miroir des autres ? Et ses reflets ? Prenons notre miroir, à nous, et regardons-nous, en face, comme des adultes. Et les autres pays qui ont vacciné  des  millions  de leurs citoyens ? Vous n’en parlez pas. Puis, donnez quelques exemples de ces pays qui n’ont rien reçu. On les comparera avec notre pays, en termes de richesses naturelles, par exemple. 
 J’ai ouï dire également que l’Algérie s’est rouverte. Comme si l’épidémie avait reculé, on passe à une étape supérieure. On ouvre tout. Tout ce qui reçoit le public. Je me demande ce qu’en pense le Professeur Belhocine. Perso, j’ai besoin de l’avis des spécialistes. Je constate que le relâchement est patent, c’est la nature de l’Algérien. Je constate aussi qu’il y aura un rush, principalement, sur les cafés ; car l’Algérien ne dispose d’aucun lieu « d’attente », pour tuer le temps. C’est un appel aux clusters que cette décision. Le temps nous le dira, bien sûr. A moins d’arriver à vacciner l’Algérie d’ici la fin de l’été. Personnellement, je ne me sens pas concerné. Je n’irai pas à mon café habituel, j’ai perdu le goût du thé maison. Oui, j’ai une peur bleue de ce virus. Car il n’y a aucun traitement radical, à ce jour. Au fait, si l’Algérie s’est rouverte, va-t-on rouvrir les rues et permettre au Hirak (béni par le Président, faut-il le rappeler ?) de reprendre le cours de sa marche vers la mise en place d’une deuxième République ? La question primordiale, c’est celle-ci ! 
 Revoilà les élections ! Encore ! Pour quoi faire ? Je pose sérieusement cette question. Pour quoi faire ? Si c’est pour disposer de représentants du peuple absents sur le terrain et visibles à la télévision, main levée… Inutile de gaspiller du temps, des sous, du papier, de l’électricité, de la salive, de l’encre. Et tout le toutim ! Je n’ai pas encore vu une permanence d’un député. Au fait, c’est quoi un député ? C’est quoi un maire ? Chut, il faut dire le président de l’Assemblée communale. Mets-toi à la page, yakhi ! Quand je vois l’état de ma ville, je pleure de désespoir. Dès lors, pourquoi voter ? Cette question ne se limite qu’à ma modeste personne. Ah, il faut savoir garder enfouies, au fond de soi, ses récriminations à l’endroit des gouvernants. C’est un ministre de la République qui le dit, ya couz’ ! 
 Puis, avez-vous suivi cette rocambolesque affaire des bracelets électroniques ? J’y ai jeté un coup d’œil. Du moins ce que rapporte la presse nationale. Pour les « petites peines » de prison, décision a été prise d’importer des bracelets électroniques. Tout le monde sait ce qu’est un bracelet électronique ! Oui, on les a achetés. De Chine, me dit-on. C’est loin, la Chine ! Bref, on a tout fait. On a payé rubis sur l’ongle (c’est bien l’expression adéquate ?). Je vérifierai plus tard. Ihi, ne voilà-t-il pas que ces bracelets ne fonctionnent pas. Ma yemchouch ! Ils ne marchent pas. Allez, ne faisons pas trop de chichis de style. Et alors ? Alors, on va se contenter des bracelets traditionnels. Et on va surpeupler les prisons. En attendant, celui qui a passé ce marché foireux, car c’en est un, a-t-il eu aux poignets une paire de bracelets à l’ancienne ? 
Y. M.

 

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