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Rubrique Tendances

Je te tiens, tu me tiens…

Le pessimisme commence à me gagner. Doucement, mais sûrement. Je ne vois rien venir. Du moins, du positif. Les vendredis se suivent. Et se ressemblent. L’Algérien bat le pavé, confiant. Il demande une deuxième République. Une Algérie à réinventer. Elle est dans toutes les langues. Une Algérie de droit. Moderne. Républicaine. Une Algérie de la compétence. Sans clientélisme. Sans népotisme. Malgré cela, cette Algérie à réinventer n’est pas encore là. Je n’en vois pas les prémices. Ça tourne en rond. Ça tergiverse. Ça tâtonne. Pourtant, dans l’esprit des Algériens, tout est clair. Il est exprimé chaque vendredi. Dans chaque région. Le cœur de l’Algérien bat pour cet objectif. 
Dans ma naïveté, je pensais que les slogans du Hirak allaient être mis en ordre et serviraient de plate-forme à une transition apaisée. Or, je constate que c’est un quatrième mandat allongé, sans Bouteflika. Que représente une Constitution qui ne réunit pas, dans un mouvement d’ensemble, les Algériens ? Pour moi, elle ne représente rien. Je persiste à croire que je suis naïf, à un point inimaginable. Or, Bensalah, Président par intérim, trace de son côté sa feuille de route. Et réunit un conclave qui n’engage que son propre engagement. Un conclave rejeté par tous. Je dis bien l’ensemble des Algériens. J’ai l’impression de me retrouver, comme dans une machine à remonter le temps, en 2014, quand, à l’encontre de la volonté populaire, le pouvoir est passé outre. J’ai la drôle d’impression que rien n’a changé dans les mœurs du système. Qui est encore présent. Pesant. Effrayant. Mais qui sont donc ceux qui ont assisté au conclave du Club ? Personnellement, je ne les connais pas. Puis, ils viennent, sans frémir, dire leurs vérités face à la caméra borgne de la télé nationale. D’un côté, il y a un peuple qui dit « non au système ». D’un autre côté, il y a un tenant du pouvoir qui reçoit allégrement ceux qui ont bien voulu répondre, complaisamment, au langage de la fuite en avant. Et quand j’ai vu Bensalah, un ex de tout, recevoir Larbi Ould Khelifa, un ex de tout également, j’ai commencé à fredonner : « Je te tiens, tu me tiens par la barbichette, celui qui rira le premier aura une tape .» Ils étaient là, à deux, face à face, dans un décor présidentiel ; ils avaient l’air d’être sérieux ; bien mis dans leur costume, ils se disaient des choses ; ils discutaient de l’avenir de l’Algérie, chose qu’ils n’ont pas fait du temps de leur splendeur. Et de leur pouvoir. Les murs d’El-Mouradia doivent frémir de honte ! J’aurais bien aimé que Bensalah reçoive des éléments du Hirak, pris comme ça au hasard des marches. Là, j’aurais vu l’Algérie populaire, la rue, s’exprimer. Quant aux autres, ceux du conclave du Club, ne représentent qu’eux-mêmes. Et encore, je suis généreux. Je rêve de voir Bensalah descendre, un vendredi, discuter à la Place Audin avec le peuple ; c’est juste un rêve !
Selon les chiffres donnés par la presse, 6 600 Algériens (hommes d’affaires, ministres…) seraient sur les tablettes de la justice algérienne. C’est ce qui se dit. C’est peu. Et c’est beaucoup. Cela fait des années que le peuple en parle. Que le peuple donne des noms. Il y en a de tout. Des walis. Des hommes d’affaires. Des hommes de main. Des ministres. Les affaires sont connues par le peuple. L’affaire Khalifa, bien sûr. L’autoroute Est-Ouest. Le foncier. Les surfacturations. Les transferts de devises. Je n’invente rien. La rue n’a jamais cessé d’en parler. Des questions revenaient sans cesse : «Comment flen peut-il s’acheter un bien à Paris ? Ou en Espagne ? D’où  sortent ces milliards ? Comment a-t-il bâti son empire ? Avec quel argent ? » Depuis des années, on n’a pas cessé d’insulter l’intelligence du peuple !
Puis, que devient le bilan du règne de Bouteflika promis par Ould Abbès ? Qui semble revenir à la tête du FLN. Je suis curieux d’en prendre connaissance. Vivement qu’il le présente au peuple, un vendredi, du côté de la Grande-Poste d’Alger. Qu’il le détaille au peuple. Ce dernier a soif de connaître la dépense des milliards  de  dollars. Pour quel projet ? Pour quelle destination ? Chiche, rendez public votre bilan ! Chiche, allez au devant du peuple ! Expliquez ce fameux bilan messianique ! Puis, il devait y avoir deux bilans, du temps où la concurrence à la brosse à reluire faisait rage entre Ould Abbès et Ouyahia. Ces deux  bilans doivent être conservés aux Archives nationales. Triste époque pour des tristes sieurs ! 
Une bâtisse s’écroule à la Casbah. Plusieurs victimes, malheureusement. Des victimes innocentes. La Casbah se trouve à Alger, très loin du Club-des-Pins. Au club, les bâtisses ne s’effondrent pas. Walou, c’est du solide ! Les chefs y habitent. Mais à la Casbah, il n’y a que des algéRiens ! Alors, le wali d’Alger (Zoukh), qui n’est plus wali, selon la télé nationale, à moins que ce soit un fake news, s’empresse de s’y rendre, entouré de sa garde prétorienne. Pour y faire quoi ? Je vous le demande. Se rendre compte de visu. Comme un wali qui se respecte. C’est bien. Mais le peuple ne l’entendait pas de cette oreille. Des Algériens ont péri. Femmes, enfants. Zoukh a dû faire face à la colère légitime du peuple. Il n’avait qu’une seule issue : fuir ! La voilà la solution à ce système : la fuite ! 
Là-bas, à Paris, à Paris, me dit-on, Soltani Aboudjerra s’est fait surprendre par des Algériens « hirakistes ». C’est  bien  lui,  n’est-ce  pas ? Je ne veux pas d’une diffamation. Les images de FB sont explicites. A moins que ce ne soit un vulgaire montage. Si  c’est  le cas, c’est réussi ; car on le voit s’enfuir et s’engouffrer dans une bouche de métro, la peur au ventre. Ya h’bibi, l’harba t’selek ! C’est tragique ! En arriver à ce stade, c’est tragique ! Le système l’a voulu ainsi. Maintenant, il faut authentifier ces images. Et les montrer à la télé nationale. A titre de pédagogie sociale !  S’il y a trucage, je serai mal barré. Dans un avion, toujours sur FB, on nous montre des voyageurs filmer avec leur portable quelqu’un. On ne  le montre pas. Mais on entend clairement : « HHC, ya chyatte ! » Vrai ou faux ? Il faut faire la part des choses, bien sûr. Même si c’est un montage, ça dénote de l’esprit populaire. Mais les ministres, empêchés de faire leur circuit habituel,  ne relève pas d’une vue de l’esprit. Alors, je me demande comment se feront les élections du 4 juillet. Le peuple va-t-il laisser faire ? A moins que le porte-parole du gouvernement ne demande au peuple de démissionner, ce jour-là. Lui qui demande aux maires élus de partir. 
Une question à un dinar planché : «Que devient le canasson offert au cadre du Raïs ? » 
Y. M.

 

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