R�gions Centre : TIZI-OUZOU/MAATKAS
L’�cole de Takhribt abandonn�e des pouvoirs publics


Triste est le sort r�serv� � l’�cole de Takhribt, construite aux confins de la r�gion de Ma�tkas, � la lisi�re de vergers sauvages et � quelques encablures de l’oued Talekamth, situ� en contre-bas. La visite des lieux nous a fait d�couvrir un �tablissement scolaire compl�tement d�laiss� et livr� � lui-m�me. Le climat g�n�ral y r�gnant est aux antipodes des normes � m�me d’offrir un cadre minimum de travail aux enseignants ainsi qu’aux �l�ves.
De prime � bord, la premi�re question qui sauterai spontan�ment � l’esprit d’un visiteur, c’est comment les responsables se sont-ils arrang�s pour avoir l’id�e d’implanter une �cole dans un coin aussi d�sertique qu’�loign�, sans en assurer les moyens ad�quats ? Car, aucun moyen de transport n’existe. Pour s’y rendre, le personnel (enseignant ou autre) est contraint de parcourir � pied quelque 2 km d’un chemin en pente abrupte. Cette pratique, quasi quotidienne, est harassante et se fait sous les affres de l’hiver que sous la chaleur suffocante et le soleil de plomb des p�riodes caniculaires. “Comment pensez- vous qu’un enseignant puisse assurer sa t�che convenablement dans ces conditions ?” nous dira M. Ammar, enseignant. La cantine n’existe pas non plus. Le personnel enseignant constitu� de deux professeurs contractuels sont oblig�s de “je�ner” toute la journ�e. Quant aux �l�ves, au nombre de 112, ils doivent se rendre chez-eux, � quelque 600 m plus haut pour d�jeuner. Le directeur, M. Sa�dani, qui nous a re�u dans son bureau de fortune qui ressemble beaucoup plus � un d�barras o� pelles, pioches et autres objets sont empil�s dans un coin et o� il n’y a pas de chaises, �num�re les probl�mes auxquels fait face son �cole. “Notre �cole vit un vrai calvaire. Nous n’avons m�me pas un veilleur de nuit. Le portail a �t� d�fonc� � maintes reprises et plusieurs objets nous ont �t� vol�s. En dehors des horaires de travail, des enfants entrent jusque dans les classes, montent au plafond � la recherche de nids de pigeons qu’ils ont d’ailleurs saccag� � 80 %. Pendant les p�riodes pluvieuses l’eau s’infiltre et forme d’�normes flaques parterre. Ajoutez � cela le manque de chauffage et d’entretien.” Notre interlocuteur pointe un doigt accusateur vers les responsables de la commune, du secteur de la sant�, de l’�ducation... Il encha�ne : “J’ai alert� tout le monde. Tenez, par exemple, ces derniers temps, nous sommes rest�s trois mois sans eau et les sanitaires sont rest�s tout ce temps non entretenus. J’ai sollicit� l’APC pour une citerne de secours et j’ai alert� les services de la sant� sur le risque d’une �pid�mie, en vain. Vous imaginez le risque qu’en courent les �l�ves et le personnel.” Par ailleurs, l’�cole a b�n�fici� d’une extension de deux classes qui n’ont malheureusement pas vu le jour, � cause du refus de la commission technique communale du terrain choisi � cet effet. Les enseignants sont donc soumis � la double vacation. Certains d’entre eux doivent travailler jusqu’� 17 h. “Comment peut-on travailler jusqu’� cette heure tardive dans un endroit pareil ? Quand on sait qu’en hiver la nuit tombe rapidement et qu’il nous faut au moins 1 h de marche pour parvenir � El-Bir ?” nous dit un enseignant. El-Bir est le village surplombant celui de Takhribt, d’o� il faut prendre un fourgon de transport pour le chef-lieu de Ma�tkas, situ� � 7 km plus haut. Au regard de l’�tat lamentable de cette �cole qui est pareil � beaucoup d’autres, en plus des d�faillances didactiques de notre syst�me �ducatif, nous pourrons vraiment dire que “l’�cole alg�rienne est sinistr�e” pour paraphraser feu le pr�sident Mohamed Boudiaf.
A. A.

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