R�gions : JIJEL
Y aurait-il de sots m�tiers ?


Plombier, serrurier, pl�trier, soudeur ou encore carreleur semblent �tre des m�tiers en voie d'extinction dans une ville comme Jijel, au moment o� le march� local du travail est fortement demandeur de bras sp�cialis�s dans ces activit�s.
Des activit�s qui paraissent s��roder avec le temps qui passe, au fur et � mesure que de nouvelles habitudes de vie, de consommation et de travail se d�veloppent dans la soci�t�. Wilaya-chantier, au vu des importants investissements publics consentis, et nagu�re pourvoyeuse de main-d��uvre du b�timent, Jijel vit aujourd�hui une vraie p�nurie dans presque tous les corps de m�tiers li�s � ce dernier secteur, pourtant en pleine expansion au regard des constructions publiques et priv�es qui poussent un peu partout. Pour preuve, l�immense chantier de construction du nouveau p�le universitaire de Tasssoust, � l�entr�e est de la ville de Jijel, occup� par pr�s d�une trentaine d�entreprises, souffre d�un d�ficit notoire en main-d��uvre, � en croire les responsables locaux charg�s du suivi du projet. V�rit� am�re, il est aujourd'hui infiniment plus facile de d�crocher un rendez-vous chez un cardiologue ou chez d'autres m�decins sp�cialistes qu�aupr�s d'un simple plombier. La raret� de ces travailleurs manuels si utiles � la collectivit� se mesure � l�aune de la forte demande exerc�e sur eux pour de petites interventions, des �bricoles� domestiques qui n�cessitent toutefois leurs mains expertes. En ville, les enseignes d�ateliers de plomberie qui fleurissaient �� et l� ont tout simplement disparu du paysage urbain pour laisser place � d�autres activit�s commerciales certainement plus lucratives, plus r�mun�ratrices et assur�ment moins contraignantes. Un annuaire t�l�phonique datant de la fin des ann�es 1950 renseigne mieux que tout autre discours sur un autre temps, celui � b�ni � de la prolif�ration, dans la cit�, de plombiers, brocanteurs et autres ferblantiers, pour la plupart form�s sur le tas, � une �poque o� les rares centres de formation n��taient pas facilement accessibles aux Alg�riens. De nos jours, arriver � �d�goter� un plombier n�est donc pas une sin�cure, tant ce sp�cialiste de la pose de robinets d�eau, de gaz ou de r�paration des fuites d�eau s�est mu� en �oiseau rare�, lui qui, une caisse � outils en bandouli�re, sillonnait, il n�y a pas si longtemps, les rues de Jijel � bord d�une petite voiture utilitaire ou d�un tricycle pour proposer ses pr�cieux services.
La formation professionnelle boud�e ?

Et ce n'est pas fini : dans une localit� de la wilaya, un �tablissement de formation professionnelle et d�apprentissage est d�sesp�r�ment peu fr�quent� par la jeunesse locale qui pr�f�re s�adonner � d�autres activit�s, et ce sont surtout des jeunes d�une wilaya limitrophe qui sont pensionnaires de cette infrastructure �ducative. Pourtant les mesures incitatives imagin�es par les pouvoirs publics dans le but d'encourager les plus jeunes � opter pour des formations li�es � des secteurs d'activit� prioritaires comme le b�timent, ne manquent pas, y compris une augmentation substantielle des bourses de stage. Des chantiers ont �t� boud�s ou d�sert�s par de nombreux travailleurs vers�s dans ces m�tiers auxquels, visiblement, ils pr�f�rent la vente illicite de t�l�phones portables ou autres pacotilles made in. La formidable expansion du march� du t�l�phone cellulaire et sa �d�mocratisation� semblent en effet absorber une bonne partie de cette main-d��uvre comme on peut le constater dans certains endroits de la cit� littorale o� des grappes humaines, agglutin�es notamment pr�s de la grande mosqu�e, s�adonnent � des transactions autour de ces t�l�phones et d�autres accessoires de la t�l�communication, d�sormais � la port�e de tous. En cons�quence de cet �tat de fait pour le moins d�plorable, commentent les anciens de la ville, de nombreux projets de d�veloppement socio-�conomiques accusent quelquefois des retards consid�rables dans une r�gion o� les habitants, les jeunes en particulier, seraient bien inspir�s de m�diter l�adage selon lequel �il n�est point de sot m�tier�.
APS

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