Monde : Obama et son �ami� Zapatero enterrent cinq ans de brouille

Le pr�sident am�ricain Barack Obama et le chef du gouvernement socialiste espagnol Jos� Luis Rodriguez Zapatero ont enterr� dimanche soir � Prague lors d'un t�te-�-t�te, une longue brouille entre les deux pays n�e du retrait unilat�ral des troupes espagnoles d'Irak en 2004. Cette premi�re rencontre en cinq ans entre dirigeants am�ricain et espagnol �ouvre une nouvelle page des relations� entre les deux pays, s'est f�licit� M. Zapatero � l'issue de cet entretien soigneusement mis en sc�ne, en marge du sommet Etats- Unis-Union europ�enne.
La presse espagnole commentait abondamment, hier, cette �rencontre prometteuse � apr�s laquelle le pr�sident am�ricain s'est dit, � propos de M. Zapatero, �content de pouvoir l'appeler mon ami�. Signe de ce r�chauffement, les deux dirigeants se sont respectivement invit�s en Espagne et aux Etats-Unis, sans fixer de date, a indiqu� hier � l'AFP une source gouvernementale espagnole. M. Zapatero n'avait pas dissimul� sa joie de voir le d�mocrate Obama succ�der � la Maison Blanche au r�publicain George Bush, avec lequel ses d�saccords sur la politique internationale �taient patents. Les relations de haut niveau entre les deux pays ont connu une longue p�riode glaciaire, n�e de la d�cision de M. Zapatero, d�s son arriv�e au pouvoir en avril 2004, de retirer d'Irak les troupes espagnoles envoy�es par son pr�d�cesseur conservateur Jos� Maria Aznar, alli� ind�fectible de M. Bush. Tenant une promesse �lectorale, M. Zapatero, farouche opposant � la guerre �ill�gale� d'Irak, avait d�cupl� l'ire de Washington en invitant les autres pays y ayant envoy� des troupes � imiter l'Espagne en les retirant. D'autres diff�rends ont �maill� ensuite les relations des deux pays, notamment la d�cision de Madrid de renouer un dialogue critique avec Cuba. Au-del� de la rencontre Obama/Zapatero et de l'anecdote - ils sont n�s un 4 ao�t � un an d'intervalle, aiment le basket et l'�crivain argentin Jorge Luis Borges - leur convergence sur de nombreux dossiers augure des relations plus paisibles entre Washington et Madrid. M. Zapatero est ainsi un partisan d�cid� de l'adh�sion de la Turquie � l'Union europ�enne (UE), alors que M. Obama a d�clar� dimanche qu'il y verrait �un signal important� lanc� au monde musulman. Les deux dirigeants se retrouvaient d'ailleurs hier � Istanbul, o� ils devaient participer au 2e forum de l'Alliance des civilisations, concept lanc� par M. Zapatero et la Turquie pour tenter de d�passer les incompr�hensions mutuelles entre monde occidental et monde musulman. Au sommet de l'Otan ce week-end, M. Zapatero a donn� des gages � M. Obama en promettant l'envoi de troupes suppl�mentaires en Afghanistan pendant l'�lection pr�sidentielle du mois d'ao�t, corrigeant ainsi le r�cent �couac� du retrait espagnol du Kosovo qui avait irrit� Washington et l'Otan. Sur l'Am�rique latine, ex-zone d'influence coloniale de l'Espagne, les deux dirigeants ont parl� de �partager leurs exp�riences� � l'avenir, selon une source espagnole. Et l�-aussi, l'esprit d'ouverture manifest� par M. Obama vis-�-vis de Cuba semble promettre une relation plus fluide. Antonio Alonso, professeur de relations internationales � l'Universit� CEU-San Pablo, craint toutefois que M. Zapatero ne fasse �la m�me erreur� qu'avait commise son pr�d�cesseur en nouant une �amiti� trop personnelle� avec l'ancien pr�sident am�ricain. �Les Etats-Unis sont un alli� strat�gique. � Mais l'Espagne �doit garder � l'esprit quelles sont ses priorit�s politiques et conserver son ind�pendance, sans leur tourner le dos�.

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