Mohamed Gharbi, le moudjahid de Souk Ahras, reste exclu de toute mesure de �cl�mence�. A l�occasion de l�A�d El-Fitr, Abdelaziz Bouteflika a pr�f�r� d�cr�ter une gr�ce en faveur des prisonniers ayant particip� � Forsane al Qur'an, un concours de r�citation du Coran. Un fait in�dit dans les annales de la justice alg�rienne.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) -Mohamed Gharbi ne b�n�ficiera pas de la gr�ce pr�sidentielle. Le moudjahid, militaire de carri�re et patriote, entamera bient�t sa dixi�me ann�e de d�tention criminelle pour avoir tu� un terroriste �repenti�. En juillet dernier, la Cour supr�me avait confirm� la peine capitale prononc�e par la cour de Guelma. Gharbi n�a pas �t� ex�cut� mais il fait partie de ceux qui ont �t� sacrifi�s sur l�autel de la �r�conciliation nationale �. En fait, pour profiter de mesures de cl�mence, il est n�cessaire de r�pondre � un tout autre profil. A l�avenir, les prisonniers ne seront plus tenus d�avoir un comportement exemplaire en milieu carc�ral pour b�n�ficier de la gr�ce pr�sidentielle. La �foi� et une bonne capacit� de m�morisation seront juste n�cessaires pour ouvrir droit � ce privil�ge. C�est en tout cas ce que l�on doit retenir de la d�cision prise par Abdelaziz Bouteflika � la veille de l�A�d El-Fitr. En effet, le chef de l�Etat et premier magistrat du pays a accord� sa gr�ce aux prisonniers ayant particip� aux Forsane el Qur�an (les Chevaliers du Coran), un concours de r�citation du Livre Saint organis� dans les �tablissements p�nitentiaires. �A l'occasion de l'A�d El-Fitr, le pr�sident de la R�publique a d�cid� des mesures de gr�ce en faveur des d�tenus condamn�s d�finitivement, laur�ats du concours les Chevaliers du Saint Coran, organis� dans des �tablissements p�nitentiaires. S'inspirant des valeurs de coh�sion et d'union de notre religion, ces mesures viennent consacrer les valeurs de cl�mence, de pardon et de solidarit� entre les membres de la soci�t� alg�rienne. Ces mesures t�moignent �galement de l'importance qu'accorde l'autorit� supr�me du pays � la politique de r�insertion sociale des d�tenus � travers l'�ducation et l'enseignement de mani�re � renforcer la volont� et la fiert� d'appartenir � cette patrie�, a indiqu�, jeudi, un communiqu� de la pr�sidence de la R�publique. Mais tous les prisonniers ne sont pas �ligibles � cette mesure exceptionnelle. Selon le communiqu� du palais d�El- Mouradia, �sont exclus du b�n�fice de ces mesures de gr�ce les personnes d�tenues concern�es par l'ordonnance portant mise en �uvre de la Charte pour la paix et la r�conciliation nationale ainsi que les d�tenus condamn�s pour avoir commis des faits de terrorisme et de subversion, de trahison, d'espionnage, de parricide, de trafic de stup�fiants, de d�tournement de deniers publics ou priv�s, de corruption, de trafic d'influence et de contrebande�. Par contre, les p�dophiles, les violeurs et les voleurs de tout acabit r�pondent parfaitement aux crit�res de s�lection. A condition, bien s�r, de ne pas �tre analphab�te et d�avoir assez de m�moire. Les r�formes mises en �uvre par le minist�re de la Justice dans la mise � niveau des programmes de �r��ducation � de la population carc�rale sont-elles aujourd�hui bas�es sur des r�f�rents d�ordre religieux ? La m�moration et la r�citation du Coran sont-elles des garanties fiables pour permettre la r�insertion des d�tenus au sein de la soci�t� ? Face � cette situation, quel sera le r�le des responsables des administrations p�nitentiaires et des juges d�application des peines ? Autant de questions qui restent sans r�ponse. N�anmoins, Abdelaziz Bouteflika n�est pas seul � s�inspirer �des valeurs de coh�sion et d'union� de la religion. La veille, un groupe de terroristes �repentis� men� par Hassan Hattab (un terroriste sans statut ?) lan�ait un appel, sur les ondes de la radio, aux �ul�mas du monde� afin d�inciter les terroristes d�Al Qa�da Maghreb � d�poser les armes. Une bien �trange initiative au moment o� les forces de s�curit� multiplient les victoires sur le terrain des op�rations.
T. H.

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