Chronique du jour : DIGOUTAGE
102 façons de lire...
Par Arris Touffan
Le mieux encore, c’est de parler de…. De quoi ? De politique, tiens, ça,
c’est une bonne idée. Sauf que c’est la même bonne idée depuis plusieurs
décennies. Et ça ronronnait déjà il y a belle lurette. Et ça ronronne encore.
Remarque qu’à chaque étape, on apprend un truc nouveau. Cette fois, nous
devrions savoir gré aux circonstances immanentes de nous avoir révélé que dans
notre Constitution, dont nous adoptons par référendum aussi chaleureusement un
amendement que son contraire, il existe un article anodin, voire superflu, que
personne ne remarque : le 102. Et il dit quoi, cet article 102 dont l’équivalent
tunisien a permis il y a fort longtemps à un certain Benali de déposer gentiment
Bourguiba ? Eh bien, il dispose que «lorsque le président de la République, pour
cause de maladie grave et durable, se trouve dans l'impossibilité totale
d'exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit, et
après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés,
propose, à l'unanimité, au Parlement de déclarer l'état d'empêchement».
Le problème est de prouver que le président de la République n’est pas en mesure
d’exercer ses charges. Ould Abbès a dit quelque part quelque chose comme il
n’est pas plus malade que ça, quoi ! Il est malade noormaal, pour le tourner à
l’algérienne. Pas de quoi fouetter un fennec!
Conclusion ? Eh bien, je crains qu’il n’y en ait pas, de conclusion, vois-tu. Du
moins pour le moment. Dès que le problème a été posé, les anti-article 102, donc
les partisans du statu quo, ont poussé illico ces cris d’orfraie accusant le
camp adverse des pires vilenies. Et voilà, mon vieux ! Ça nous fait, au fond,
une belle jambe d’avoir appris qu’il existe un article 102 dans la Constitution.
Je crains qu'il n'y ait au moins 102 façons de le lire. Mais, une chose est
vérifiable sur la durée : il est aussi inapplicable que les autres !
A. T.
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