Riche en rendez-vous politiques, pas très performante économiquement et avec des tournants inédits au plan diplomatique, l’année qui s’achève aura également été, une fois de plus, rythmée par une pandémie de Covid-19 qui a impacté quasiment tous les secteurs et paralysé certains. Les Algériens n’oublieront certainement pas non plus cet été 2021, sans doute le plus pourri depuis longtemps avec des incendies qui ont ravagé des régions entières, l’assassinat abject du jeune Djamel Bensmaïl qui a provoqué une vague d’indignation et une émotion rarement égalée. L’été avait également été rythmé par une troisième vague de Covid-19 aux conséquences dramatiques. Le manque d’oxygène dans les hôpitaux, l’impossibilité pour de très nombreux malades de trouver un lit d’hospitalisation ont été à l’origine de véritables drames qui ont endeuillé des familles entières. La pandémie s’est invitée, une fois de plus, dans quasiment tous les secteurs d’activités, retardant des chantiers pourtant classés au rang des priorités. Cela avait été le cas pour la révision de la Constitution dont le processus a fini par être lancé pour être couronné par un référendum le 1er novembre 2020, une date symbolique. L’adoption du texte fondamental donnera le la à ce que le président de la République qualifie de parachèvement d’un processus politique qui aboutira à des élections législatives, puis locales au cours desquelles les taux de participation n’ont pas atteint des records. Les Algériens avaient néanmoins le regard braqué sur leur niveau de vie qu’ils voyaient se détériorer à vue d’œil avec une érosion du pouvoir d’achat très rapide et des augmentations des prix des produits de première nécessité. Là encore, les conséquences de la pandémie ont été ravageuses pour un grand nombre de travailleurs saisonniers et pour des filières entières qui se sont tout simplement effondrées. Conséquence directe de cette situation, le front social, jusque-là tétanisé par une conjoncture politique singulière mais également par la crise sanitaire, a fini par sortir de sa torpeur. Les syndicats ont réinvesti le terrain de la contestation, initiant de nombreuses actions de protestation, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Les Algériens retiendront également de cette année, la tournure qu’avaient prise les tensions entre l’Algérie et le Maroc. Traditionnellement marquées par des crises, les relations entre les deux voisins ont tout simplement été rompues sur décision algérienne. Le 23 août 2020 , le chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra, en faisait l’annonce, l’expliquant par l’hostilité rarement égalée du voisin marocain. Quelques mois plus tard, c’est la crise ouverte avec la France après des propos tenus par le Président français jugés tout simplement inacceptables par Alger qui avait rappelé son ambassadeur et interdit le survol de son territoire aux avions militaires français. Autant d’événements qui auront marqué 2021.
Une année qui s’est, par ailleurs, achevée par l’éclatante consécration des Verts de Madjid Bougherra en Coupe arabe-Fifa au Qatar, qui a fait renouer tous les Algériens avec las grandes liesses populaires aux quatre coins du pays et... au sein de la communauté algérienne à l’étranger.
Nawal Imès
