Le secrétaire général du Front de libération nationale, Djamel Ould-Abbès, a présidé, jeudi dernier, dans l’après-midi, au siège du parti à Hydra, une réunion du bureau politique. Pour, d’abord, annoncer la tenue de la session du comité central en juin prochain, mais aussi, mettre en garde contre «une nouvelle tentative de déstabilisation».
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Et il faut dire qu’à l’entame du compte à rebours du rendez-vous politique majeur, la présidentielle, de multiples manœuvres sont déclenchées dans les coulisses en vue de se positionner, au bon endroit, au bon moment ! C’est notamment le cas de l’atypique Ammar Saâdani.
Depuis quelques jours en effet, l’ancien président de l’Assemblée et ex-SG du FLN mène, en coulisses, une nouvelle opération visant son successeur à la tête du parti. Selon des sources sûres, son domicile à Moretti, à l’ouest d’Alger, est transformé en véritable quartier général pour la collecte de signatures.
Une opération que Saâdani mène avec le patron de l’Union nationale des paysans algériens, Mohamed Allioui, et quelques autres «mécontents» comme son ancien chef de cabinet, ou alors le sénateur d’Alger récemment exclu des rangs du parti. Ammar Saâdani, qui avait été limogé par Abdelaziz Bouteflika en octobre 2016, en raison de ses déclarations incendiaires contre «tout ce qui bouge», tant au niveau de l’opposition que parmi les membres de la majorité présidentielle, plus particulièrement Ouyahia, traîne, en plus, un lourd handicap pour une éventuelle résurrection politique : son soutien public au Maroc dans la question du Sahara Occidental.
Jamais, auparavant, aucun autre homme politique algérien, à plus forte raison un SG du FLN, n’a osé une telle position par rapport au peuple sahraoui. D’ailleurs, la fameuse déclaration de Saâdani en 2016 avait «obligé» Abdelaziz Bouteflika à inviter son homologue sahraoui à une rencontre en tête-à-tête à Alger pour mettre fin aux spéculations et réaffirmer la position officielle et immuable de l’Algérie par rapport à la cause sahraouie.
Pour convaincre ses visiteurs de plaider sa cause, Saâdani sort l’argument massue : le soutien du frère conseiller du Président.
Or, et selon une source sûre, ce dernier s’en démarque totalement. Tout comme c’était le cas de la première tentative menée par Saâdani sous couvert d’une «initiative» du député de Annaba, Tliba.
Une initiative sous la forme d’une coordination nationale de soutien à un cinquième mandat de Abdelaziz Bouteflika.
Mais ce dernier chargera le parti de prendre lui-même l’initiative, de manière officielle. C’est ainsi que des appels «pour que le Président poursuive sa mission à la tête de l’Etat» se multiplient depuis quelques semaines. C’était d’abord les mouhafedhs, puis les parlementaires, les élus locaux, en plus des regroupements régionaux organisés à cet effet.
Il y a quelques jours encore, c’était au tour de l’instance de coordination du parti, composée des hauts cadres comme les ministres en exercice, le secrétaire général de la présidence, etc.
Un autre appel similaire est également attendu aujourd’hui, à partir de Djelfa en attendant un autre, qui concernera les organisations estudiantines qui seront regroupées courant de la semaine à Alger.
Quoi qu’il en soit, l’ex-parti unique est, avant tous les autres partis, dans une véritable ambiance de campagne électorale, avec tous ses ingrédients, et ce, à une année du rendez-vous présidentiel.
K. A.
