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JUSTICE Défilé d’anciens ministres au tribunal de Sidi-M’hamed

Plusieurs anciens ministres et hauts responsables cités dans l’affaire Kouninef ont été auditionnés tout au long de ces derniers jours au niveau du pôle spécialisé près le tribunal de Sidi-M’hamed.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Ces auditions, prévues, en fait, de longue date, ont été reportées en raison du transfert des dossiers des concernés de la Cour suprême vers le tribunal de Sidi-M’hamed.
Le nouveau pôle économique a été, comme on le sait, mis en place pour pallier le vide généré par la suppression du privilège de juridiction dont jouissaient les membres des gouvernements précédents et ce dernier s’est retrouvé submergé par le nombre de dossiers liés à la corruption. Une trentaine d’affaires y sont actuellement traitées et l’une d’entre elles concerne donc le second volet lié au dossier des frères Kouninef. Ce qu’il faut comprendre est que ces derniers ont été jugés et condamnés en première instance sans la présence des ministres cités dans le rapport de l’enquête menée par la brigade de gendarmerie de Bab Jdid.
La liste des concernés est longue, elle est composée de quatorze personnalités parmi lesquelles on retrouve dix anciens ministres. Il s’agit de Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, de Mahdjoub Bedda, Abdelwahid Temmar, Abdeslam Bouchouareb, Amar Tou, Houda Feraoun, Amar Ghoul, Necib Hocine et Abdelghani Zaâlane. Ils ont tous été auditionnés entre la semaine écoulée et celle qui s’achève, apprend-on de sources généralement bien informées. Les deux dernières auditions concernent les ex-ministres des Travaux publics et des Télécommunications. Temmar Abdelwahid, qui se trouve en détention provisoire depuis le mois de février dernier, a été entendu sur des faits liés à « l’octroi de foncier » aux frères Kouninef, nous dit-on. Son audition a été suivie de celle de Houda Feraoun qui a été, elle, inculpée dans le même dossier pour passation de contrats irréguliers dans le marché de la téléphonie.
D’anciens responsables ont été, eux aussi, convoqués par la même instance, apprend-on également. Parmi les concernés on retrouve le nom de l’ancien wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, deux anciens walis de Jijel Bedrici Ali et Far Bachir, ainsi que l’ex-PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour.
Il faut savoir que d’autres anciens hauts responsables ont, cependant, été cités dans l’enquête menée.
Les relevés des appels téléphoniques ont révélé que plusieurs contacts ont eu lieu entre les frères Kouninef, Saïd Bouteflika, Ahmed Tartag, ex-coordinateur des services de sécurité au niveau de la présidence de la République, et Mokhtar Reguieg, ex-chef de protocole à la présidence. On ignore, pour l’heure, si tous les concernés ont été auditionnés dans cette affaire ou s’ils seront convoqués durant l’audience.
L’ancien conseiller de Abdelaziz Bouteflika et le coordinateur des services de sécurité de la présidence se trouvent, eux, incarcérés à la prison militaire de Blida. En septembre dernier, seul Saïd Bouteflika avait été interrogé sur ses relations avec les Kouninef, Réda en particulier, par une équipe d’enquêteurs qui s’étaient déplacés à Blida. « Saïd Bouteflika est mon ami, et je n’ai jamais profité de cette amitié, ce n’était pas une relation d’intérêt », avait déclaré Réda Kouninef au juge lors du procès qui s’est tenu en première instance.
`Des sources proches du dossier ont fait savoir que Saïd Bouteflika a, à son tour, confirmé ces déclarations et nié toute intervention en sa faveur. Jusqu’à l’heure, aucune information confirmant son audition une seconde fois par un juge d’instruction n’a été confirmée.
Aucune information n’a également filtré après le passage des anciens ministres devant le pôle pénal. L’instruction est placée sous le sceau du secret, et les propos tenus par les mis en cause ne pourront être dévoilés que lors du procès qui se tiendra à une date fixée très prochainement.
A. C.
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