Clap de fin de la 2e édition du Salon de l’électricité et des énergies renouvelables organisée par l’agence «Advision », du 10 au 13 février courant, sous le patronage du ministre de l’Energie.
Cette manifestation tenue à la Safex-Pins Maritimes, Alger aura drainé beaucoup de visiteurs, amateurs de technologies et professionnels. On a compté 120 participants dont sept de pays étrangers : Allemagne, France, Arabie Saoudite, Tunisie, Turquie et Chine. Solutions d’avenir en matière d’innovation dans la production d’énergie en général et les énergies renouvelables (solaire et éolienne) ont donc été au cœur de ces journées avec en ligne de mire les besoins croissants.
L’on note que la production énergétique en Algérie provient à «70% des combustibles fossiles (gaz et gasoil) et 30% de l’électricité et des énergies renouvelables».
Pour Mme Nassima Messaoudi, responsable de «Advision», plusieurs start-up, des clubs scientifiques des différentes universités du pays ont manifesté leur intérêt de renouveler leur participation à la prochaine édition. La responsable de l’agence tient à signaler pour début juillet prochain, la tenue du Salon des télécommunications et des nouvelles technologies toujours dans l’enceinte de la Safex. En marge du Salon de l’électricité et des énergies renouvelables, plusieurs rencontres-débats se sont déroulées dans la salle de conférences Ali-Maâchi. Ainsi, le docteur Mustapha Hati a développé devant l’assistance le «Projet Tipasa smartcity», concept de ce que sera une ville intelligente du 21e siècle où le résident s’implique dans l’amélioration et la protection de son cadre de vie en étant l’acteur.
Ce statut de smartcity confère ainsi à la ville la possibilité d’interagir sur plusieurs services pour plus d’efficacité grâce à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) avec surtout l’accessibilité pour tous y compris au simple profane. Santé, bien-être, culture, met en avant le conférencier.
L’initiative «Tipasa smartcity» lui revient à lui et des amis de la société civile de Tipasa qui sont parvenus, explique-t-il, à rallier à cette idée cadres, entrepreneurs, autorités locales tous issus de la ville d’Albert Camus. Tipasa, essentiellement agricole et touristique, pourrait, à la faveur de cette initiative, devenir une ville phare attractive mais il faudra patienter car un long processus d’une feuille de route concrète devra être mis en place.
A Barcelone (Espagne), le concept a été mis en pratique en 1992 et ce n’est qu’aujourd’hui que les résultats apparaissent. Au demeurant, le conférencier rappelle que l’expérience a lieu au Caire (Egypte) et en Tunisie dans les villes de Bizerte, Sousse et Tunis, la capitale. C’est dire que la smartcity offre d’énormes avantages par l’optimisation de la qualité de vie. Mais déjà, affirme-t-il, «nous avons lancé l’expérience de 5 bus équipés de puces, don d’une entreprise informatique de Oued Souf, pour l’affichage des horaires des navettes».
L’on pourrait aussi, dit-il, élargir l’expérience aux horaires précis de ramassage des ordures avant le gain de temps dans le dépôt des sacs-poubelles des ménages qui n’excéderait pas 15 minutes. Pour ce faire, l’individu joue un rôle central sans contrainte particulière grâce aux données qu’il fournit et exploitées dans le big data. Gain de temps aussi, dans ce même esprit, dans le cas des aires de stationnement où les places libres sont automatiquement détectables. C’est dire les économies d’énergie (carburants) et de… stress. «La smartcity» par le citoyen et pour le citoyen, tel est le slogan adopté par les promoteurs de Tipasa ville intelligente.
Le conférencier insiste sur les avantages de l’écosystème mis en place qui déclare qu’un quartier pilote a été retenu dans la ville même en smartgestion en matière d’eau, d’électricité et autres services. Il conviendra d’«accompagner le citoyen dans les TIC et ainsi il viendra vers vous». Il reste, néanmoins, la question centrale du financement.
Selon Mustapha Hati, le projet bénéficie du soutien d’experts internationaux qui ont déjà, dans leurs pays respectifs, mené avec succès un projet similaire. Les entrepreneurs sont acquis au «Projet Tipasa smartcity» et à l’idée de mettre la main à la poche ainsi que les responsables de la wilaya dont le wali et les maires. Idée hardie, projet certes ambitieux mais cela, dit-il, s’inscrit dans l’air du temps.
La wilaya de Tipasa a tout à gagner de cette initiative. Quant aux étrangers et touristes de passage, ce ne sera que conforts qui rendront encore plus agréable le séjour dans cette ville côtière à l’histoire millénaire.
Brahim Taouchichet
