Pour des moudjahidine et des historiens, les réseaux Jeanson et
Curiel n’étaient pas uniquement des porteurs de valises mais aussi des
porteurs d’espoir.
Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les réseaux Jeanson et Curiel ont été extrêmement importants pour la Révolution algérienne. «C’est la solidarité des intellectuels français avec la cause algérienne », affirme Me Fatma-Zohra Benbraham, hier au forum de la mémoire d’El Moudjahid, initié en coordination avec l’association Machâal Echahid, à Alger. Revenant sur la mission de chacun d’entre eux, elle précise que les deux travaillaient ensemble. «Le réseau Jeanson était le grand réseau et le réseau Curiel s’occupait du transport des fonds d’autant qu’Henri Curiel était un financier», dit-elle. Me Fatma-Zohra Benbraham insiste, ainsi, sur l’important rôle qu’a joué le réseau Jeanson. «Ce réseau a été tellement important qu’il a abouti par un grand procès. Le procès Jeanson a été justement médiatisé à l’échelle internationale et a contribué ainsi à l’internationalisation de la question algérienne». Autre rôle de ce réseau : le soutien financier de la cause algérienne à travers le transfert de l’argent récupéré en France au compte du FLN en Suisse. Constitué notamment de personnalités connues et d’intellectuels, ce groupe de militants français agissait sous les directives de Francis Jeanson. «Si l’intellectuel français se révolte contre son Etat, cela veut dire que l’Etat français avait tort et que la cause algérienne était juste», ajoute l’intervenante. Dans son témoignage, Mohamed Ghafir, membre du comité de la Wilaya I, Paris rive gauche, est catégorique. «Sans le réseau Jeanson, nous n’aurions pas réussi notre activité de la Fédération du FLN en France», dit-il avant de préciser que le réseau Jeanson et Curiel comptaient pas moins de 4 000 personnes. Pour lui, le procès Jeanson du 5 septembre 1960 devant un tribunal militaire à Paris, a fourni un «bol d’oxygène» à la Révolution algérienne. «Ce procès a eu l’effet d’une bombe. Il a provoqué un scandale à l’échelle mondiale», ajoute-t-il. D’ailleurs, poursuit Mohamed Ghafir, l’écrivain Jean-Paul Sartre avait envoyé à partir de l’Amérique du Sud une lettre au tribunal où il avait écrit : «Si Jeanson m’avait demandé de porter des valises ou d’héberger des militants algériens, et que j’aie pu le faire sans risque pour eux, je l’aurais fait sans hésitation». Ce moudjahid estime qu’aujourd’hui, «il faut remercier tous ces Français qui nous ont aidés car ils ont fait le bonheur de notre combat».
Ry. N.
Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les réseaux Jeanson et Curiel ont été extrêmement importants pour la Révolution algérienne. «C’est la solidarité des intellectuels français avec la cause algérienne », affirme Me Fatma-Zohra Benbraham, hier au forum de la mémoire d’El Moudjahid, initié en coordination avec l’association Machâal Echahid, à Alger. Revenant sur la mission de chacun d’entre eux, elle précise que les deux travaillaient ensemble. «Le réseau Jeanson était le grand réseau et le réseau Curiel s’occupait du transport des fonds d’autant qu’Henri Curiel était un financier», dit-elle. Me Fatma-Zohra Benbraham insiste, ainsi, sur l’important rôle qu’a joué le réseau Jeanson. «Ce réseau a été tellement important qu’il a abouti par un grand procès. Le procès Jeanson a été justement médiatisé à l’échelle internationale et a contribué ainsi à l’internationalisation de la question algérienne». Autre rôle de ce réseau : le soutien financier de la cause algérienne à travers le transfert de l’argent récupéré en France au compte du FLN en Suisse. Constitué notamment de personnalités connues et d’intellectuels, ce groupe de militants français agissait sous les directives de Francis Jeanson. «Si l’intellectuel français se révolte contre son Etat, cela veut dire que l’Etat français avait tort et que la cause algérienne était juste», ajoute l’intervenante. Dans son témoignage, Mohamed Ghafir, membre du comité de la Wilaya I, Paris rive gauche, est catégorique. «Sans le réseau Jeanson, nous n’aurions pas réussi notre activité de la Fédération du FLN en France», dit-il avant de préciser que le réseau Jeanson et Curiel comptaient pas moins de 4 000 personnes. Pour lui, le procès Jeanson du 5 septembre 1960 devant un tribunal militaire à Paris, a fourni un «bol d’oxygène» à la Révolution algérienne. «Ce procès a eu l’effet d’une bombe. Il a provoqué un scandale à l’échelle mondiale», ajoute-t-il. D’ailleurs, poursuit Mohamed Ghafir, l’écrivain Jean-Paul Sartre avait envoyé à partir de l’Amérique du Sud une lettre au tribunal où il avait écrit : «Si Jeanson m’avait demandé de porter des valises ou d’héberger des militants algériens, et que j’aie pu le faire sans risque pour eux, je l’aurais fait sans hésitation». Ce moudjahid estime qu’aujourd’hui, «il faut remercier tous ces Français qui nous ont aidés car ils ont fait le bonheur de notre combat».
Ry. N.