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Plages, piscines et parcs fermés Été 2020, ou ces vacances de la débrouille

C’est l’été. Les chaleurs sont au rendez-vous depuis déjà quelques semaines. Seulement, les gens ne peuvent pas encore renouer avec les baignades, les balades familiales et autres sorties nocturnes. Les plages, les piscines, les parcs et les aires de jeux sont toujours fermés en raison de la crise sanitaire de Covid-19. Confinés depuis plus de trois mois, les enfants sont ceux qui souffrent le plus de ces interdictions. Imaginatifs, les parents tentent de leur trouver des loisirs pour meubler ces longues journées et évacuer leur stress.  
Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le 21 juin marque l’arrivée officielle de l’été. Mais la saison des chaleurs s’est confortablement installée dans notre pays depuis plusieurs semaines. Pourtant, l’heure des vacances n’a toujours pas sonné. Ni baignades, ni flâneries au grand air pour le moment. Les plages et piscines sont fermées, les parcs et aires de jeux interdits pour éviter la propagation du virus de Covid-19. Une année inédite pour tout le monde. Plutôt difficile pour les enfants qui ont quitté l’école trop tôt en raison de la crise sanitaire. Confinés depuis plus de trois mois, ils ont perdu tous leurs repères. Beaucoup de parents constatent une progression de l’irritabilité de leur progéniture, résultat du stress permanent.
Déçus de voir tous les lieux de détente et de loisirs maintenus fermés suite à la levée progressive du confinement, ces parents n’ont pas ménagé leurs efforts pour trouver des alternatives. Place au plan B. Chacun innove selon ses moyens.
Résidant dans une ville côtière dans la wilaya de Tipasa, Sabah accueille, depuis quelques semaines, son petit neveu. Sa sœur cadette qui habite à Alger lui a confié son fils de huit ans pour passer les vacances avec ses cousins. Elle-même mère de deux enfants âgés de 8 et 6 ans, cette tata s’occupe depuis de trois garçonnets en ces temps de «vacances exceptionnelles». Contrairement aux années précédentes, les trois bambins sont, cette fois-ci, interdits d’aller à la plage. Cloîtrés dans l’appartement, ils ne s’ennuient pas pour autant puisqu’ils ont réussi à trouver de quoi occuper leur temps libre. Les deux enfants de Sabah et leur cousin s’adonnent à des jeux électroniques. Leur concentration est au maximum. Seuls des cris de joie ou de déception se font entendre de temps à autre. «Ils sont à longueur de journée scotchés à l’écran de la télé ou à la tablette sur lesquels sont branchées leurs consoles de jeux électroniques. Ils sont tellement absorbés par ces jeux qu’ils oublient même les heures de manger. Il faut toujours que je les appelle pour venir déjeuner ou prendre le goûter», témoigne cette maman qui peut, enfin, vaquer à ses tâches ménagères en toute sérénité. D’ailleurs ,poursuit-elle, «depuis que mon neveu est là, mes enfants ne réclament plus la mer».
Employée dans une banque privée, Soumia a dû investir 80 mille dinars pour se procurer la nouvelle Nintendo Switch pour son unique enfant âgé de 9 ans. «Tous ces jeux étaient à 30 mille dinars et leur prix s’est envolé pendant le confinement. Certes, j’ai pris la nouvelle version de la Nintendo Switch, mais je l’ai trouvée d’occasion», précise-t-elle.
Toujours est-il, le plus important pour elle est de faire plaisir à son fils, habitué chaque année à des voyages à l’étranger. «L’essentiel est de l’occuper et qu’il cesse de tourner en rond à la maison. Ça a marché justement puisque depuis qu’il a eu son nouveau jeu, il passe des heures et des heures à jouer et je le sens plus calme», dit-elle toute satisfaite.

Les pique-niques à la rescousse
Fatima est femme au foyer et mère de deux garçons et une petite fille. Agés de 12, 10 et 6 ans, ils sont à la maison depuis la fermeture des écoles le 12 mars dernier. Avec l’arrivée des grandes chaleurs, les petits réclament la mer. Ayant perdu espoir de revoir les plages rouvertes à la baignade, Fahima a finalement trouvé la solution. «Je sens le stress de mes enfants qui sont restés trois mois à la maison. J’ai donc décidé d’organiser une sortie une fois par semaine et de faire un pique-nique. Le matin, je prépare le repas et tout le nécessaire et nous sortons. Je choisis toujours un espace vert vide et nous nous installons loin des gens», raconte-t-elle.
D’un regard vigilant, cette maman surveille ses enfants qui courent dans tous les sens et s’enroulent dans l’herbe fraîche. Seules la soif et la faim leur rappellent que leur mère est à quelques mètres, installée sur une nappe garnie de sandwichs et de boissons.
Le retour à la maison est programmé à quelques minutes avant le coucher du soleil. Après toute une journée à jouer, à courir et à crier de joie, les deux garçons et leur sœur rejoignent enfin leur mère. «Bien qu’ils soient fatigués, ils m’aident tout de même à ramasser nos affaires et nous rentrons. Les enfants ont pu respirer de l’air frais et dépenser tout leur stress», note-t-elle.
Après cette bouffée d’oxygène, Fahima et ses trois enfants reprennent leur quotidien avec l’espoir de réitérer l’expérience dans une semaine. «Ce sont eux qui me rappellent la veille de notre sortie», dit-elle.

Les retrouvailles familiales, l’autre option
Manifestant le désir de sortir pendant ces vacances, nombre de mamans optent pour les visites des grands-parents. C’est le cas de Sakina qui a choisi d’aller chez ses parents, histoire de permettre à ses enfants de changer un peu d’air. C’est les retrouvailles avec les grands-parents, les oncles, les tantes, et surtout les cousins. Dans la maison familiale, les deux enfants de Sakina ont retrouvé les interminables parties de jeu de ballon avec leurs nombreux cousins et les tours de bicyclettes dans la grande cour. «Ça change de l’exiguïté de l’appartement où nous vivons. Les enfants jouent entre eux et s’occupent, ce qui nous permet, à mes sœurs et moi, de bien profiter de ces jours de retrouvailles pour discuter et passer du bon temps autour d’une table de café et de gâteaux», dira cette maman.
Ry. N.

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