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Il réitère le soutien de l’armée à Bensalah Gaïd Salah durcit le ton

L’institution militaire jette tout son poids dans la balance pour extraire le pays de la double crise politique et institutionnelle, et qui s’aggrave crescendo, au fil des semaines et des échecs de toutes les initiatives lancées par le pouvoir. Notamment, un premier appel au dialogue qui devait aboutir à l’organisation des élections le 4 juillet dernier.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Pour éviter le chaos, le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, annonçait, le 3 juillet dernier, une nouvelle et importante « offre politique » du pouvoir : un appel au dialogue que conduira un panel de personnalités et dont l’unique objectif reste l’organisation d’élection présidentielle le plus tôt possible.
Cette offre, accueillie favorablement par une bonne partie de l’opposition, aura eu le mérite d’interrompre un incessant dialogue de sourds, très dangereux au demeurant, entre le pouvoir et l’opposition. Une opportunité en tout cas pour faire aboutir la grande feuille de route défendue par l’armée depuis le 2 avril dernier. Hier mercredi, l’institution a , en effet, publiquement exprimé son soutien à Bensalah et sa nouvelle offre politique.
Présidant, au Cercle national de l’armée à Béni Messous, la cérémonie de remise du prix de l’ANP pour la meilleure œuvre scientifique, culturelle et médiatique pour l’année 2019, le vice-ministre de la Défense et chef de l’état-major, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, dira, effectivement : « C’est dans ce contexte que s’inscrit l’approche raisonnable et sensée contenue dans le dernier message du chef de l’Etat, concernant l’effort à consentir afin de sortir le pays de sa crise actuelle.» L’homme fort de l’armée ajoutera : « Autant que nous encourageons et soutenons son contenu, nous considérons sa démarche comme une des étapes importantes à franchir sur la voie de la résolution appropriée de cette crise politique que traverse le pays. Nous considérons au sein de l’Armée nationale populaire que la prochaine élection présidentielle est le premier fruit constitutionnel et légal de ces solutions. Nous considérons également qu’elle renferme ce qui nous permettra de poursuivre les avancées vers l’instauration des assises d’un Etat de droit où prévaudront le progrès économique, la prospérité sociale et la cohésion sociétale et où régneront la sécurité et la stabilité .»
Gaïd Salah insistera particulièrement sur l’importance de la tenue de la présidentielle. « Cette présidentielle que nous considérons réellement comme la clé pour accéder à l’édification d’un Etat fort, avec des fondements sains et solides. Un Etat que le Commandement de l’ANP œuvre résolument à atteindre dans des conditions de sécurité et de stabilité , en dépit des embûches que sèment sur son chemin certains de ceux qui répugnent le bon déroulement de ce processus constitutionnel judicieux , à l’instar des slogans mensongers , aux intentions et objectifs démasqués comme réclamer un Etat civil et non militaire .»

« Nous leur adressons une sérieuse mise en garde » !
Ici, bien sûr, le chef d’état-major fait clairement allusion aux partisans de « la transition » et de la mise à plat générale , institutionnelle et constitutionnelle que défendent les partisans d’une constituante . « Ce sont là, dira Gaïd Salah, des idées empoisonnées qui leur ont été dictées par des cercles hostiles à l’Algérie et à ses institutions constitutionnelles. Des cercles qui vouent une haine inavouée envers l’Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération nationale, et envers son Commandement national qui a prouvé par la parole puis par les actes qu’il demeure au service de la ligne de conduite nationale du peuple algérien et qu’il nourrit un dévouement inébranlable au serment qu’il a fait devant Allah, le peuple et l’Histoire.
Tenir cet engagement sincère commence à effrayer les supplétifs de la bande, au point où ils ont commencé à mener des campagnes aux objectifs bien connus, pour remettre en cause toute action qu’entreprend l’institution militaire et son Commandement novembriste ainsi que tout effort que consent chaque fils dévoué à cette patrie. Pour ce faire, ils ont adopté la voie des appels directs au rejet de toute action qui peut concourir à résoudre la crise, croyant qu’ils pourront échapper à l’emprise de la justice .» Puis, sur un ton ferme : « Toutefois, nous, nous leur adressons une sérieuse mise en garde que l’Algérie est plus chère et plus précieuse pour qu’elle soit, elle et son peuple, victime de ces traîtres qui ont vendu leur âme et conscience et sont devenus des outils manipulables, voire dangereux entre les mains de ces cercles hostiles à notre pays .»
Le vice-ministre de la Défense considère que l’armée est tout à fait dans son rôle lorsqu’elle trace ces lignes rouges. « Cette mise en garde nous est dictée, affirmera-t-il, en effet, par la quintessence même des prérogatives qui nous sont dévolues et ce que requiert la nature des nobles missions sensibles que l’ANP a l’honneur d’en porter le fardeau . Ces missions vitales considèrent la sauvegarde de la souveraineté nationale et la préservation de l’intégrité territoriale et l’unité populaire de l’Algérie, ainsi que la pérennité de sa sécurité et sa stabilité, comme étant sa pierre angulaire(…) ». Aussi, et dans une allusion à peine voilée à l’affaire du moudjahid Lakhdar Bouregaâ, Gaïd Salah assénera : « Elle (l’ANP, ndlr) considère le vrai moudjahid comme un grain de bien et non un germe de mal, un outil pour construire et non pas pour démolir. Aussi, quiconque se dissocie de ces véritables vertus de combat, se place systématiquement dans la case des corrupteurs, avec tout ce que cela implique, car, comme on dit, c’est dans les épreuves qu’on distingue la nature des hommes .»

« Il est temps de prendre des mesures contre ces traîtres » !
Assurément, le discours prononcé, hier mercredi, par le général de corps d’armée est l’un des plus fermes, depuis le début de la crise.
Il hausse singulièrement le ton et annonce, par exemple : « Il est grandement temps d’avoir une vision rigoureuse fondée sur la protection de l’intérêt suprême de l’Algérie, quant à la prise de toutes les dispositions réglementaires envers les agissements de ces traîtres contre l’avenir du peuple et le destin de la patrie. Il est certain que c’est l’appareil de la justice qui statuera sur ce qui adviendra de ces traîtres et prendra toutes les dispositions équitables, mais dissuasives et rigoureuses, au demeurant. Aussi, quiconque a l’audace d’attenter à l’Algérie, à l’avenir de son peuple et la pérennité de son Etat, ne pourra échapper à la sanction et la justice s’occupera de lui tôt ou tard. C’est là le dernier avertissement à l’égard de tous ceux qui marchandent avec l’avenir de la patrie et de son intérêt suprême .»
Gaïd Salah s’est montré particulièrement ferme et intraitable sur cette question de l’emblème. « Ceux-là qui considèrent le fait de porter atteinte à l’emblème national et manquer de respect au drapeau national, symbole des chouhada et source de fierté de toute la Nation algérienne ; je dis que ceux-là mêmes qualifient ceux qui ont failli envers le peuple et la patrie de prisonniers politiques et de prisonniers d’opinion. Est-ce raisonnable ? Se croient-ils aussi intelligents au point de pouvoir duper le peuple algérien avec ces inepties et ces mensonges ? (…) Ceux-là ne sont pas les enfants de ce peuple et ne connaissent guère sa vraie valeur (…) C’est là la mentalité des corrupteurs car un esprit impur génère une opinion impure et altérée, un comportement vicié et une attitude immorale. Telle est la nature des choses .» L’interdiction de porter le drapeau amazigh lors des marches , entamée il y a trois semaines, se durcira désormais davantage, à coup sûr.
Dans cet important discours prononcé hier, le patron de l’armée n’omettra pas d’évoquer, comme c’est devenu la tradition chez lui, la grande opération de lutte contre la corruption, qu’il comparera à la lutte contre le colonialisme et celle contre le terrorisme. «Ce peuple qui a triomphé du colonialisme et vaincu le terrorisme se trouve aujourd’hui face à un autre défi qui n’est pas moins périlleux que les précédents, c’est la corruption sous toutes ses formes, et il est certain que la démarche de l’ANP dans ce sens est un effort sans égal, basé sur l’éradication totale de tous les fiefs du colonialisme dans notre pays (…) La bande (…) possède encore des inféodés et des mandataires dans la société et elle œuvre encore de façon encore plus claire à infiltrer les rangs des marches populaires et impacter la nature des revendications populaires légitimes, voire tenter d’orienter ces revendications selon les intentions abjectes de cette bande, ce qui requiert , et je le répète encore une fois , plus de vigilance et de prudence concernant l’encadrement de ces marches .»
Gaïd Salah réitère l’engagement de l’armée à poursuivre cette opération, rend hommage à la justice mais, aussi, aux « institutions de l’Etat et les initiatives diligentes et dévouées au service de la patrie et du peuple. Il s’agit, conclura-t-il, d’efforts aux résultats fructueux que nul ne peut nier et qui méritent de notre part, en ces circonstances particulières, toute la considération et l’encouragement .» Il fait allusion, ici, à Bensalah, au gouvernement mais aussi aux partis de l’opposition à l’origine de la rencontre de Aïn Benian
K. A.
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