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FFS Hocine Aït Ahmed, 3 ans déjà

«Assa, azeka, FFS yella yella.» La salle de cinéma Sierra Maestria, située en plein cœur de la rue commerçante, Meissonier, a abrité ce samedi 22 décembre une cérémonie en hommage au défunt chef et fondateur du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed (Da l’Ho) décédé, il y a déjà trois ans, le 23 décembre 2015 et enterré dans son village natal dans la commune d’Aït Yahia (Tizi Ouzou).
Il y avait foule, oui : la salle s’est avérée trop exiguë et de ce fait nombreux sont parmi les partisans, sympathisants ou simples curieux qui se sont contentés d’occuper le hall de la salle ou le trottoir. Nombreux aussi étaient les anciens «baroudeurs» de 1963, conviés à marquer symboliquement cet hommage rehaussé par la présence de nombreuses personnalités historiques qui ont connu ou croisé dans leur itinéraire de combat le défunt. On peut ainsi citer le moudjahid Hadj Lakhdar Bouregaâ, Saïd Chibane notamment. Fidèle au projet d’un grand Maghreb à Hocine Aït Ahmed, la direction du FFS devait compter parmi ses illustres invités des représentants du Maroc, de Tunisie, d’Indonésie, de partis politiques d’opposition d’obédience socialiste à l’exemple de l’USFP mené par Driss Lachghar, Khalil Zaouia de l’Alliance tunisienne.
Si maître Mustapha Bouchouchi a eu droit à une ovation de la part du jeune public, dépêché à ce jeu d’applaudissements, au demeurant mal orchestré, d’autres représentants comme celui du RAJ ou de la Confédération des syndicats libres, créée le 20 novembre dernier et soutenue par le FFS, ont tenu à profiter de l’événement pour exprimer leurs revendications. Faut-il, par ailleurs, s’interroger sur l’absence de délégués de Libye et de Mauritanie ? Quant aux Sahraouis, il n’en a pas été question, afin de ne pas indisposer l’hôte marocain, mais c’est peut dire.
La direction du FFS a aussi pris soin que ne soit brandi l’emblème amazigh, comme elle a pris soin d’inviter à la tribune Mériem Aït Ahmed pour répondre à l’appel de boycott de la cérémonie de recueillement sur la tombe du défunt ce dimanche 23 décembre. Mais les situations cocasses sautent aux yeux pour peu que l’on prête attention au profil des invités. Ainsi, aux côtés de l’ambassadeur du Maroc, dont le pays occupe le Sahara Occidental, l’Indonésie qui a tenté la même aventure en envahissant Timor- Est, aujourd’hui indépendant !
Avec beaucoup d’emphase ou de passion, le représentant marocain a subjugué la salle un moment parlant avec force émotions de l’idéal de combat pour l’identité amazighe du fondateur du FFS. Il en profite pour faire le sempiternel message de l’ouverture des frontières, sans le dire ouvertement. Ce à quoi il lui a été répondu, dans les mêmes termes diplomatiques, que l’on gagnerait tous à l’édification d’un Maghreb uni économiquement dans le respect des intérêts des uns et des autres.
Un vieux compagnon de Hocine Aït Ahmed, en l’occurrence Mustapha Ben Djaâfar, dit de son ami qu’il est de la trempe du chancelier, l’Allemand Willy Brandt, de l’ancien Premier ministre suédois Olof Palme ou du Marocain Abderrahim Bouabid, chef de l’USFP. Il insistera, chiffres à l’appui, sur le bien-fondé de la démarche de Hocine Aït Ahmed, visionnaire du grand Maghreb : «Nous avons besoin d’un Maghreb fort», a-t-il dit mettant en exergue la faiblesse des échanges commerciaux d’à peine 3/5% tandis qu’en Europe, il est de 60% et en Asie de 20%. Il faut savoir, ajoute-t-il, que le Maghreb c’est 100 millions d’habitants, un territoire de 6 millions de km2 et une large façade maritime. Mieux, il tire la sonnette d’alarme : «Dans 20 ans, il faudra créer 22 millions d’emplois», d’où l’urgence…
Discours fleuris de circonstance, interrogations sur les grandes questions politiques et économiques, voire stratégiques interpellent les partis d’opposition pour une alternative démocratique et pacifique. Ali Laskri, ex-premier secrétaire du FFFS (2011-2013), proclame la fidélité de son parti à la ligne de son fondateur et devant l’assistance en appelle à une assemblée constituante et à l’avènement de la 2e République: «Seul le peuple est la source de la légitimité» et dénonce ce qu’il appelle «le jeu des alternances claniques». Face aux manœuvres sécessionnistes, le FFS, par la bouche de ses dirigeants et notamment l’actuel premier secrétaire, proclame, une fois de plus : «La Kabylie ne peut exister en dehors de l’Algérie et l’Algérie ne peut exister sans la Kabylie dans une Algérie libre et démocratique.»
Si les représentants des partis du Maroc, de Tunisie et d’Algérie réitèrent leur engagement, chacun pour ce qui le concerne, pour l’édification d’un Etat démocratique et social, on n’en sait pas plus sur les moyens pour y arriver.
La fidélité proclamée à l’idéal maghrébin prend souvent des allures de profession de foi. Plus vieux parti d’opposition, le FFS nous a présenté ce samedi des militants et des dirigeants à têtes blanches où les octogénaires dominent l’assistance que ne semblent pas réveiller les quelques voix juvéniles, d’à-propos, scandant les mots d’ordre éculés d’un parti en pleine crise marquée par des dissidences et les exclusions. Mais où était donc la gent féminine qui donnait un air de fête aux rassemblements du parti socialiste ?
Brahim Taouchichet
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